Tout indiquait, il y a un an, que la Russie de Vladimir Poutine s'apprêtait à envahir l'Ukraine. Et pourtant, rares sont les personnes à avoir pris au sérieux l'imminence d'un conflit aux portes de l'Europe occidentale. Stéphane Audoin-Rouzeau, historien, qui publie un livre entretien (La Part d'ombre, éditions Les Belles Lettres), coécrit avec Hervé Mazurel, s'étonne de cet aveuglement collectif, qui se prolonge encore aujourd'hui. « La société française est persuadée que ce conflit, qui se déroule à distance, ne l'atteindra pas directement et ne pourra jamais l'atteindre », dit-il au Point.