Le collectif «Bouge ta préfecture» exige la régularisation des sans-papiers en Ile-de-France
  • l’année dernière
Alors qu'un projet de loi immigration a été présenté en Conseil des ministres, le collectif « Bouge ta préfecture » s'est mobilisé devant toutes les préfectures d'Ile-de-France afin de faire pression sur l'insuffisance de régularisations des sans-papiers. L'Humanité a rejoint la mobilisation devant la préfecture de Seine-Saint-Denis, à Bobigny.

Au lendemain d'une nouvelle journée de mobilisation massive contre la réforme des retraites, le collectif « Bouge ta préfecture » s'est mobilisé devant toutes les préfectures d'Ile-de-France afin de faire pression sur l'insuffisance de régularisations de sans-papiers.

Ce collectif composé d'associations et syndicats comme La Cimade, RESF, la CGT, le Secours catholique ou encore la Ligue des droits de l'Homme souhaite remettre en cause les pratiques préfectorales.
« La population étrangère est particulièrement importante en Seine-Saint-Denis alors que la politique est particulièrement restrictive vis-à-vis des étrangers qui sont susceptibles d'être régularisés», nous explique Jean-michel Delarbre, porte-parole du Réseau éducation sans frontières (93).

Selon le militant, il y aurait 150.000 à 200.000 étrangers sur le département alors que l'année 2022 a vu la régularisation de 1275 personnes, annoncée par la préfecture.
«Ils vivent en famille, travaillent, font leurs études et ce sont des étrangers qui ont ici leurs places et qui participent à la vie de ce département», souligne Jean-Michel.

Alors que le projet de loi Asile et Immigration a été présentée en Conseil des Ministres ce même jour, ces rassemblements ont pour objectif de visibiliser la situation des sans-papiers dans nos départements et dénoncer la situation de plus en plus dramatique de l’accès au séjour dans notre pays. Le collectif dénonce l'inaccessibilité aux préfectures qui les maintient dans la précarité, au moment où le gouvernement a présenté son projet de loi controversé sur l'immigration.

"L'urgence en matière d'immigration ce n'est pas une nouvelle loi qui assimile étrangers et délinquants. C'est le respect des droits et de la dignité des personnes vivant et travaillant en France", explique le collectif "bouge ta préf", à l'origine de l'appel à manifester ce mercredi après-midi, quelques heures après la présentation en Conseil des ministres du texte, dont le volet intégration prévoit la création d'un titre de séjour pour les travailleurs dans les "métiers en tension".

Face au "silence radio" de sa préfecture de Seine-Saint-Denis à Bobigny, devant laquelle il est l'un des 150 manifestants, Ahamada Siby, qui travaille en cuisine, estime que ces portes closes, complique considérablement les démarches des étrangers, reflètent "l'hypocrisie de l'Etat".

Ils engendrent des pertes de droits, par exemple lorsqu'il est impossible de renouveler un titre de séjour, une "fabrique de sans-papiers" artificielle, dénoncent les organisateurs des rassemblements.