Parti socialiste: une guerre fratricide qui pourrait laisser des traces
  • l’année dernière
Les socialistes se sont fait peur jusqu’au bout mais, finalement, un compromis a été trouvé ce week-end à Marseille lors du 80e congrès du PS, afin de solder la crise qui menaçait depuis le 19 janvier et la réélection du premier secrétaire Oliver Faure dans des conditions dénoncées par ses adversaires et notamment par le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol.

Quasiment coupé en deux à l’issue de ce scrutin interne, le parti a donc fait le choix d’intégrer ce dernier au sein de la direction en tant que « premier secrétaire délégué », aux côtés de la maire de Nantes Johanna Rolland qui soutenait Olivier Faure et qui avait indiqué qu’elle serait son numéro deux si celui-ci était reconduit à son poste.

La troisième femme de ce congrès, la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, n’a quant à elle pas souhaité rejoindre la direction au regard de ses divergences avec le premier secrétaire sur la stratégie du parti et notamment sur la poursuite du rapprochement politique avec La France insoumise.

La question est désormais de savoir si ce compromis trouvé à Marseille peut être durable et la réponse est loin d’être évidente. Car il n’y a finalement ni perdant ni vainqueur à l’issue de cette séquence fratricide. Pour Olivier Faure l’essentiel est sauf : non seulement il est réélu à la tête du PS mais, surtout, la ligne politique qu’il y porte est selon lui confortée puisque l’appartenance du PS à la Nupes n’est pas remise en cause à ce stade, du moins dans son aspect parlementaire.

Nicolas Mayer-Rossignol peut lui aussi se réjouir d’être parvenu à bousculer son adversaire à la tête d’un collectif bâti en seulement quelques mois, mettant à mal l’assurance de ceux qui pensaient avoir plié l’affaire au printemps avec l’accord passé pour les législatives. Il a également réussi son bras de fer sur l’élection du premier secrétaire dont il contestait le déroulé et dont les résultats n’ont pas été ratifiés par le congrès, comme il l’a répété même après la conclusion ce week-end du « pacte de gouvernance collective » du PS.

Mais si le pire a été évité, ce partage des tâches au sommet va rapidement être mis à l’épreuve, d’autant plus que les uns et les autres n’ont franchement pas la même lecture des événements. Pour le camp d’Olivier Faure, le premier secrétaire reste le seul maître à bord, une marche au-dessus de son ancien concurrent devenu « numéro deux bis ». Rien à voir avec la « direction collégiale » qui aurait été mise en place à Marseille selon Nicolas Mayer-Rossignol dont les détracteurs regrettent ouvertement qu’il se présente désormais comme une sorte de « numéro un bis » du parti.

Au final, c’est la capacité même du parti à repartir au combat en pleine bataille contre la réforme des retraites qui va se jouer dans les prochaines semaines. Les partenaires du PS au sein de la Nupes ont d’ailleurs regardé ce congrès avec une pointe d’inquiétude. Car pour eux, les difficultés que traversent les socialistes sont loin d’être une bonne nouvelle au moment