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  • 01/02/2023
A l'Open d'Australie, Novak Djokovic a bluffé son monde par sa maîtrise de l'événement et de la concurrence dans le jeu. Notamment au service, comme le montre une statistique de notre partenaire Jeu, Set Maths. Dans DiP Impact, émission à écouter en podcast, Arnaud Di Pasquale et ses compères en viennent même à se demander ce qu'il faut faire pour arriver à le faire déjouer. (Réal: S.Petit)

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Sport
Transcription
00:00 On parle de la qualité de retour du Serbe mais au service Djokovic est extrêmement efficace.
00:05 J'en veux pour preuve cette stat de notre partenaire Jocetmat.
00:08 On a parlé du seul set perdu par Noma Djokovic pendant cette Open Australia, c'était donc Raza El Zoukouakou.
00:14 Mais savez-vous combien de fois le Serbe a perdu son service pendant le tournoi ?
00:18 Il a perdu deux fois contre Paul en demi je crois dans le premier set quand il se fait débraquer.
00:25 Et je me demande si ce n'est pas en tout cas en deuxième semaine, huitième, quart, demi et finale.
00:30 Il y a un break contre Tsitsipas en début de troisième set.
00:34 Mais ce sont des breaks, en fait quand il perd son service c'est des débreaks ou des breaks qu'il efface tout de suite.
00:39 Il l'a perdu six fois.
00:41 Six fois et il a donc égalé sa meilleure performance en grand chelem sur son service.
00:46 Réalisé déjà une première fois à Wimbledon 2015.
00:50 Six fois, c'est son record à lui, ce n'est pas un record dans l'absolu parce que Pete Sombras l'avait perdu que deux fois à Wimbledon 1997.
01:00 Donc là on parle du début des stats.
01:03 Il n'y avait pas beaucoup de breaks sur Gazon à l'époque.
01:05 Et on parle du début du recensement des stats par l'ATP à partir de 1991.
01:11 Mais toujours est-il qu'avec de tels stats, on peut se demander ce qu'il faut faire pour le battre.
01:17 Parce qu'effectivement on parlait d'être agressif, mais prendre trop de risques, on voit bien ce que ça donne.
01:21 Refuser le combo en fond de cours, on m'entend peut-être plus au filet, mais là c'est pareil, c'est s'exposer au passing de Djokovic.
01:29 Qu'est-ce que pour vous il faudrait faire à ce moment-là ?
01:32 C'est Paul qui dans sa conférence de presse d'après demi-finale a dit, et c'est drôle d'ailleurs parce qu'ils ont tous dit ça,
01:39 Roubleff, Deminor, Paul, ils avaient un plan de jeu, ils avaient prévu des choses.
01:45 Ils ne rentrent pas sur le cours en victime expiatoire, ils pensent qu'ils peuvent faire certaines choses et qu'il faut qu'ils les mettent en application.
01:50 Et Paul disait notamment, j'avais prévu vraiment de l'agresser sur ses deuxième balles.
01:53 Il dit, sauf que sa deuxième balle est tellement exceptionnelle, et il dit, j'étais surpris de la vitesse de sa deuxième balle,
01:59 sans parler du placement, de la profondeur.
02:01 Il dit, je n'ai rien pu faire, vraiment rien de ce que je voulais faire sur son service, je n'ai pu le faire.
02:05 Pour moi aujourd'hui, Novak Djokovic, c'est un des tout meilleurs serveurs du monde.
02:09 Et sur les points importants, je pense que c'est le meilleur.
02:12 Alors, ça ne va pas aussi vite qu'un Isner, qu'un Kyrgios, c'est moins impressionnant visuellement.
02:17 Mais les angles qu'il trouve, la variation qu'il a, la puissance aussi, parce qu'il sert en moyenne à 200, sans problème.
02:24 Il n'y a pas une grande différence d'ailleurs en vitesse de première entre Tsitsipas et Djokovic,
02:29 si vous regardez les stats sur la finale, je crois que c'est 3-4 km/h.
02:32 Pour moi, il a une qualité de service qui est absolument exceptionnelle.
02:36 C'est une arme majeure dans son jeu et il est très, très, très difficile à briquer.
02:41 Et en plus, les rares fois où il est en danger,
02:44 il n'est pas rare qu'il te sorte un Is ou un service gagnant,
02:47 ou en tout cas un service qui lui donne derrière un deuxième coup de raquette
02:50 qui est tellement confortable que tu n'as absolument aucune chance de faire le break.
02:54 Ce qu'il faut faire, ce qu'il faut essayer de faire pour le battre, c'est de faire du Djokovic,
02:58 mais c'est ça qui est impossible.
02:59 En fait, on en a beaucoup parlé avec Justine Ouarnot et les autres consultants pendant ce tournoi.
03:04 Il a cette lucidité permanente, c'est-à-dire qu'on le sent toujours en contrôle sur un coup.
03:09 Il va toujours jouer le coup, quasiment toujours le coup juste dans les zones justes.
03:14 C'est-à-dire que là où certains vont, je ne sais pas, je prends n'importe quoi,
03:18 un rublèfe par exemple, qui aime bien frapper très fort dans la balle,
03:20 ou quelqu'un va frapper peut-être du bon côté, mais trop long,
03:25 ou va se tromper de côté, va rejouer dans la course de l'adversaire,
03:27 eh bien lui, systématiquement, il joue le coup juste.
03:30 Pourquoi ? Parce qu'il a le temps, il a souvent le temps,
03:34 et il a, grâce au contrôle qu'il a sur le jeu et sur lui-même,
03:39 il a cette capacité d'analyser pendant qu'il joue,
03:43 et de jouer toujours avec lucidité, à jouer les bonnes zones.
03:45 Vous allez regarder, ce n'est jamais spectaculaire.
03:47 Il a raison, Laurent, même son service, on n'a pas l'impression que c'est spectaculaire,
03:49 et pourtant ça l'est dans les faits, il suffit de regarder les chiffres,
03:52 et Tommy Paul l'a dit, on rajoute évidemment après toutes les autres qualités qu'il peut avoir,
03:55 mais ça, ça en est une énorme, cette lucidité permanente,
03:58 et le fait de jouer le bon coup tout le temps.
04:00 Quand Bertrand dit qu'il ne joue pas les lignes, non,
04:03 parce qu'il sent la balle et qu'il joue à 10 cm des lignes, c'est encore plus fort.
04:06 C'est ça qui est encore plus fort, parce qu'à la fin,
04:09 je vais dire les autres joueurs, ils frappent dans une direction,
04:14 et à, allez, j'exagère, à 30, 40, 50 cm près,
04:18 s'il le veut, il touche la zone.
04:20 Donc c'est parfois un peu dehors, c'est parfois bien dedans,
04:24 lui, je pense que cette zone est vachement réduite,
04:26 je pense que quand tu lui mets un petit cercle de 20 cm de diamètre,
04:29 il te la met tout le temps la balle dedans.
04:30 Et en fait, c'est cette précision qui est complètement phénoménale aussi.
04:35 Quand je regarde, et en jouant aussitôt, en étant offensif,
04:39 mais en fait, la vraie question, c'est qu'est-ce qu'on peut faire ?
04:42 Et c'est exactement ça, c'est pour ça que je…
04:45 Quand il met des fessées à demi-nord, Roublef,
04:49 et en demi contre Paul, des fessées, ce sont des leçons.
04:52 Il n'y a pas de match, c'est monstrueux.
04:55 Et en face, c'est quand même, encore une fois, je l'ai déjà dit,
04:58 ce ne sont pas des peintres, c'est quand même dingue.
05:01 Et tu te dis, il y a Titi passe en face, à qui il va coller 3-7 ?
05:04 Ok, mais moi, je sens qu'en fait, de toute façon,
05:07 c'est pour ça que Titi passe,
05:09 je le sens en sur-régime quand il joue très bien,
05:11 et je me dis, il ne tiendra pas.
05:12 Mais je ressens ça, alors qu'en face, tu as un mec,
05:15 et ça, c'est je crois Chardy qui l'a dit,
05:17 tu as l'impression qu'il n'est qu'à 60-70 %,
05:21 alors que, tu vois, il est en train de foutre des fessées.
05:24 Tu vois, le truc, il est quand même super flippant.
05:27 [Générique]

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