Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00 Elle a un vrai risque justement qu'il y ait de la casse.
00:02 Il n'y a pas que des magasins de bouche.
00:04 Il ne tient qu'à l'exécutif d'éviter un troisième tour.
00:06 Merci beaucoup. Il est 18h35.
00:08 On est en direct sur CNews et sur Europe 1.
00:10 On vit cette journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:14 Beaucoup de monde dans les rues, que ce soit à Paris mais surtout en région.
00:17 Sandra Buisson du service Police Justice de CNews est avec nous.
00:20 Sandra, la manifestation parisienne se termine.
00:23 La dispersion se poursuit dans le calme.
00:25 Après un épisode de tension, place vos bancs.
00:28 C'est bien cela, Sandra.
00:29 Oui, effectivement, il y a eu trois moments de tension dans cette manifestation.
00:34 Un moment de tension assez bref et circonscrit par les forces de l'ordre.
00:37 Cela a commencé vers 16h près de la Rotonde.
00:41 Les forces de l'ordre ont été obligées d'intervenir pour disperser des éléments radicaux
00:46 qui voulaient dégrader des commerces.
00:49 Ensuite, on a appris qu'il y avait eu l'engagement d'un itinéraire bis
00:52 pour pouvoir délester le cortège principal qui était extrêmement fourni.
00:57 Autre moment de tension vers 16h50 où des ultra, des éléments violents
01:02 ont tenté de s'en prendre aux forces de l'ordre qui étaient en protection de l'hôpital Necker.
01:06 Ensuite, des tensions tentatives de dégradation et de formation de barricades boulevard des Invalides.
01:13 Et puis, vous le disiez, quelques échauffourées à l'arrivée, place vos bancs.
01:17 On le sait, c'est toujours le moment assez sensible d'une manifestation.
01:21 Ce moment où, une fois la nuit tombée, ceux qui sont les manifestants classiques s'en vont
01:27 et ne restent en général que ceux qui souhaitent en découdre avec les forces de l'ordre.
01:31 Et comme ils n'ont pas réussi à faire dégénérer cette manifestation précédemment,
01:35 effectivement, c'était leur ultime possibilité, ultime tentative.
01:40 Mais pour l'instant, la dispersion se déroule encore dans le calme.
01:43 – Merci beaucoup Sandra Buisson du service Police Justice de CNews pour ces chiffres.
01:47 Voilà cette participation et puis ces échauffourées qui ont eu lieu en toute fin de manifestation.
01:52 Notre invitée ce soir, c'est Jordane Bardella.
01:54 Bonsoir Jordane Bardella, président du Rassemblement National.
01:57 On a vu ces quelques échauffourées, elles n'ont pas entaché l'ensemble des cortèges
02:00 qui se sont déroulés de façon pacifique, que ce soit en région ou à Paris.
02:04 Quel bilan vous faites de cette mobilisation populaire ?
02:06 – Globalement, c'est une mobilisation assez pacifique, importante en termes de participation.
02:12 Et on voit que la majorité de refus de ces 7 Français sur 10
02:15 qui sont opposés à la réforme des retraites, elle vit, elle est en train de se fortifier.
02:19 Et elle accompagne une contestation populaire qui est assez légitime
02:22 contre un projet qui est injuste et qui va être très douloureux
02:26 pour les Français les plus précaires et ceux qui ont commencé à travailler très tôt.
02:29 – Mais les Français évidemment ont un message, ils le font passer dans la rue,
02:33 quelle que soit leur catégorie socioprofessionnelle ou leur âge.
02:36 Est-ce que le gouvernement l'entend ?
02:38 On a d'un autre côté Elisabeth Borne qui a dit "on ne négociera plus sur les 64 ans"
02:41 et Emmanuel Macron qui dit "pareil, on ne bougera pas".
02:44 Qu'est-ce qu'est-ce que c'est l'issue ?
02:45 – Le problème c'est qu'on ne peut pas gouverner contre le peuple français.
02:48 Le gouvernement aujourd'hui porte un texte dans un contexte
02:52 où les Français se prennent l'inflation, augmentation des prix des carburants
02:56 qui a repassé aujourd'hui la barre symbolique des 2 euros,
02:59 augmentation des tarifs des péages de 5% au 1er février,
03:02 augmentation évidemment de la facture d'énergie,
03:04 on en parle depuis plusieurs semaines dans le débat public.
03:07 Et alors même que le contexte est douloureux, explosif pour les Français,
03:10 le gouvernement vient avec ce texte, avec ce projet de loi
03:13 en expliquant aux Français qu'ils vont devoir travailler plus longtemps.
03:15 Donc c'est normal que cette mobilisation ait essayé d'exprimer,
03:18 il y a plusieurs façons de contester cette réforme.
03:20 Beaucoup de Français ont décidé de descendre dans les rues,
03:22 moi ce qui me marque c'est des Français de toutes professions,
03:25 en réalité de tous horizons, que la manifestation elle vit aujourd'hui
03:29 y compris en province, dans les villes moyennes,
03:31 c'est-à-dire loin des grandes manifestations organisées par les syndicats à Paris.
03:35 Et puis le Rassemblement National qui aujourd'hui, à l'Assemblée Nationale,
03:38 parce que c'est là notre rôle, le premier parti d'opposition,
03:41 a en réalité obtenu cette motion référendaire qui sera mise au vote le 6 février.
03:47 Et ça c'est très intéressant.
03:48 C'est-à-dire que vous allez demander qu'on pose la question aux Français, c'est ça ?
03:51 Parce que je pense que l'un des grands débouchés à la crise sociale que nous vivons,
03:55 c'est le référendum.
03:56 Les Français ont le droit de se prononcer, de s'exprimer sur un texte
04:00 qui n'est pas seulement un ajustement comptable dans le budget de l'État,
04:03 mais un véritable choix de société pour les 10-20 ans qui viennent
04:08 et que les Français vont devoir travailler.
04:10 Donc nous on est favorables à partir du moment où il y a une très large majorité des Français
04:13 qui est contre ce texte, à ce que ce texte tout simplement soit soumis à référendum,
04:18 ce qui est une réponse aussi à la mobilisation populaire qu'on voit depuis quelques jours.
04:21 Mais on connaît quasiment la réponse de ce référendum, M. Bardella.
04:24 68% des Français, attendez, laissez-moi juste terminer.
04:26 68% des Français, selon un sondage IFOP pour le JDD, disent "on est hostile".
04:31 Ça va entre 68 et 70% en fonction des instituts de sondage.
04:34 Donc on a la réponse et on l'a sous les yeux dans la rue.
04:36 Écoutez, très bien. Donc on a un gouvernement qui gouverne contre le peuple français.
04:40 Excusez-moi, les gens qui sont au pouvoir sont quand même là pour répondre aux attentes du peuple français.
04:47 Quand on a un peuple français qui dit à 70%, 72% d'après un sondage Elabe,
04:52 qu'il est opposé à cette réforme des retraites.
04:54 Et moi je dis aux Français qui sont opposés qu'ils ont raison d'être opposés,
04:57 parce que cette réforme des retraites c'est à la fois la hausse des efforts,
05:02 un effort qui est injustement réparti.
05:04 On va demander aux Français qui ont commencé à travailler très tôt de travailler plus longtemps,
05:08 alors qu'on ne touche pas à la durée de cotisation de ceux qui ont commencé à travailler au 24 ou 25 ans.
05:13 Et c'est la baisse des pensions. C'est ça l'objectif, c'est d'aller faire des économies sur les pensions de retraite.
05:17 - M. Bardet, là, on ne peut pas gouverner juste en fonction de ce que demandent les Français.
05:21 Sinon, en 80, on n'aurait pas fait l'abolition de la peine de mort, vous le savez parfaitement.
05:24 Donc parfois, il faut dire qu'il y a un leader qui décide, qui a une vision pour le pays.
05:28 - D'accord, mais là on ne parle pas de la peine de mort.
05:30 On parle de millions de Français qui se lèvent très tôt, qui font des métiers difficiles,
05:35 qui font des métiers pénibles, et qui, s'agissant de la génération de mes parents,
05:39 par exemple, qui sont nés respectivement en 62 et en 68, ont pris là, en une décennie,
05:44 en 10 ans, 4 années de travail supplémentaire.
05:48 Et il y a beaucoup de Français, c'est pour ça que je parlais de baisse des pensions,
05:51 parce que c'est ça l'objectif de cette réforme en réalité,
05:53 qui ne pourront pas aller jusqu'à 63 ou 64 ans, et qui vont donc devoir partir avec une décote.
05:59 Il y a des gens qui font des métiers pénibles, il y a des gens qui font des métiers de force,
06:02 il y a des gens qui travaillent dans le bâtiment, il y a des gens qui travaillent à l'extérieur,
06:05 qui ne rentrent jamais dans les cases de la pénibilité, et qui vont donc devoir travailler plus longtemps.
06:09 Sauf que parallèlement à ça, l'argument qui consiste à dire "on vit plus longtemps" est faux.
06:15 - On vit plus longtemps, mais est-ce qu'on vit en bonne santé plus longtemps ?
06:18 - D'abord, l'espérance de vie, elle stagne dans notre pays depuis plusieurs années, premièrement.
06:22 Et deuxièmement, c'est dit, cette dernière décennie, l'espérance de vie en bonne santé,
06:26 elle stagne dans notre pays, et elle a tendance plutôt à baisser chez les femmes et chez les catégories les plus populaires.
06:31 On sait qu'il y a 10 années de différences d'espérance de vie entre les Français,
06:35 entre les plus bas revenus et entre les plus hauts revenus.
06:38 - Et donc ça c'est dû au travail ? C'est dû au travail, ça, Jordan Mardela ?
06:41 - Je pense que c'est en grande partie dû à la pénibilité du travail.
06:46 Quand vous commencez à travailler à 24-25 ans, vous avez a priori un métier qui est beaucoup moins contraignant,
06:51 qui est beaucoup moins exposant physiquement, et vous pouvez donc travailler un peu plus longtemps.
06:55 Nous, on a défendu un système de retraite qui est, à mon sens, le plus juste, le plus simple, le plus lisible,
07:00 économiquement réaliste, qui consiste à dire, vous avez commencé à travailler entre 17 et 20 ans,
07:04 par définition, vous avez les métiers les plus difficiles, et donc il faut partir à la retraite à 60 ans et 40 annuités.
07:10 C'est un choix de société qu'on assume, parce que je pense que d'arriver à la retraite sans avoir le dos cassé,
07:16 ou les bras cassés, c'est un véritable choix de société,
07:19 et les Français n'ont pas vocation à travailler jusqu'au cimetière, quand même.
07:24 Il est 18h42, on est en direct sur CNews et sur Europe 1 avec Jordan Bardella, président du RN.
07:29 On vit toujours en direct, et c'est ce que vous entendez, cette manifestation,
07:33 cette fin de manifestation à Paris, Place Vauban, où les manifestants se désormais quittent tranquillement les lieux.
07:39 On va juste repartir un instant sur le terrain avec Augustin Donadieu et Charles Bajet.
07:43 Tout se passe maintenant dans le calme, Augustin, pour cette fin de cortège parisien ?
07:49 Oui, Laurence, tout est redevenu calme ici, Place Vauban,
07:53 après les quelques affrontements entre les éléments radicaux et les forces de l'ordre.
07:57 C'est maintenant la queue de ce long cortège qui arrive juste derrière les Invalides.
08:03 Ils se dispersent à la fin de cette grande avenue.
08:07 Tout se passe dans le calme et dans une ambiance très bonenfant,
08:10 à la fois des chants anticapitalistes, des musiques, des danses à droite ou à gauche.
08:15 Pour le moment, rien n'a signalé ici, tout est redevenu normal.
08:19 Et les forces de l'ordre appliquent encore une fois cette nouvelle doctrine
08:23 de se mettre en retrait puisqu'elles ont quasiment disparu de cette Place Vauban
08:29 pour laisser justement cette queue de cortège arriver.
08:31 Merci beaucoup, Augustin. Thibaut Marcheteau, Olivier Gangloff, vous êtes aussi dans la manifestation.
08:36 Vous êtes avec Victor, 51 ans, qui est technicien informatique.
08:42 Effectivement, Laurence, avec Victor.
08:44 Victor, qu'avez-vous pensé de cette journée de manifestation ? Elle vous satisfait ?
08:48 Très belle journée. Il faudrait que la prochaine soit encore meilleure,
08:51 mais je suis satisfait de la journée en tout cas.
08:54 Vous vous prochez déjà pour une prochaine manifestation ? Vous serez là ?
08:57 Oui, bien sûr. Malheureusement, on n'aura pas le choix.
09:00 Tant que la réforme n'est pas retirée, vous serez là ?
09:02 Oui, il faut la retirer.
09:05 Est-ce que pour vous c'est assez radical ? Il faut retirer cette réforme ?
09:08 Ou alors on peut négocier ?
09:09 Il y a une raison d'être.
09:11 On peut négocier, peut-être une renégociation avec les syndicats ? Ou alors un référendum ?
09:14 Le référendum, il n'en tiendra pas compte, donc ça ne sert à rien.
09:17 Actuellement, il y a une pétition qui est sur Internet qui est déjà à 900 000 personnes,
09:21 900 000 signatures, donc c'est la preuve que c'est un projet que personne n'en veut.
09:25 Pour vous, cette réforme, qu'est-ce qu'elle va changer sur le fond ?
09:29 Ce qui va changer, c'est qu'il y en a qui étaient déjà en train de faire le carton pour partir à la retraite,
09:32 et qui se reprennent ces mois, vous voyez, déjà.
09:34 Quand ils viennent faire une réforme, par rapport à l'ancienne,
09:37 normalement on démarre après, on va dire.
09:39 Là, les dernières, on démarrait à 69-70,
09:41 maintenant c'est de l'aérosol, ils viennent chercher en 61.
09:44 Ce qui est pire, donc ce n'est pas normal.
09:47 Et en plus, vous travaillez deux ans de plus,
09:49 avec 6 millions de chômeurs, pourquoi voulez-vous que vous travaillez deux ans de plus ?
09:52 C'est incohérent.
09:55 Donc voilà, comme Victor Hildes, il y a des milliers à manifester cet après-midi.
09:59 Le cortège se disperse calmement. Place Vauban pour le moment.
10:02 Merci beaucoup Thibaut Marcheteau, Olivier Gangloff,
10:04 ainsi que tous les envoyés spéciaux CNews et Europe 1.
10:06 On est avec Jordan Bardet, là, il est 18h45,
10:08 on est en direct dans Punchline.
10:10 On vient de l'entendre, le référendum ne sert à rien,
10:12 il n'en tiendra pas compte, dit ce manifestant,
10:14 en parlant du président de la République.
10:16 À quoi sert cette motion référendaire que le RN a déposée à l'Assemblée nationale ?
10:20 À ce que ce texte soit soumis à l'avis du peuple français.
10:23 Moi, je lance un appel ce soir à toutes les forces d'opposition
10:26 et je mets au défi toutes les formations qui se disent d'opposition
10:30 de voter cette motion référendaire.
10:32 Depuis plusieurs jours, nous demandons ce référendum.
10:35 Nous avons obtenu, à l'Assemblée nationale,
10:37 aujourd'hui, c'est une obtention directe du RN,
10:39 que la motion référendaire, c'est-à-dire que la porte ouverte
10:42 au déclenchement d'un référendum par le président de la République,
10:45 soit soumise aux voix le 6 février de l'Assemblée nationale.
10:48 Si toutes les forces d'opposition, de la gauche à la droite,
10:52 se rassemblent derrière cette motion du RN,
10:55 en faisant fi du sectarisme, des différences de partis politiques,
10:59 des différences d'opinion sur tous les sujets,
11:01 se mettent ensemble sur un texte, sur cette proposition référendaire,
11:04 alors nous pouvons ouvrir la voie à un référendum.
11:07 Ça va être un véritable moment de vérité et de clarification.
11:10 Est-ce que la NUPES, qui...
11:12 Qui ne veut absolument pas, pour l'instant, joindre ses voix,
11:15 au vote pour vote, hein ?
11:16 Mais c'est très intéressant.
11:17 Est-ce que ces gens-là sont capables de faire passer
11:19 l'intérêt de leur boutique, leur idéologie et l'intérêt de leur parti,
11:22 après les intérêts du peuple français ?
11:24 Les français ne comprendraient pas que des partis politiques
11:27 qui sont contre cette réforme,
11:29 ne votent pas la motion référendaire du RN.
11:31 Donc je dis là, on a une occasion historique, inédite, le 6 février,
11:36 d'enclencher un processus démocratique profond dans notre pays,
11:39 pour faire en sorte que cette réforme ne passe pas à l'Assemblée nationale.
11:42 Donc il faut que tous les mouvements de politique...
11:44 Et on a bien vu d'ailleurs chez LR.
11:46 Chez LR, il y a beaucoup de députés qui ne veulent pas de cette réforme des retraites.
11:49 Il y a beaucoup d'électeurs de LR qui ne veulent pas de cette réforme des retraites,
11:52 contrairement à ce que dit M. Ciotti.
11:54 On a vu que dans la majorité présidentielle d'Emmanuel Macron,
11:56 il y a des députés qui sont très mal à l'aise avec cette réforme.
11:59 Vous avez même vu d'ailleurs une députée de la majorité dans le journal Le Monde,
12:02 qui a parlé de réforme sacrificielle.
12:04 C'est-à-dire qu'ils ont conscience du caractère sacrificiel,
12:07 du caractère cynique de cette réforme.
12:09 Et je pense que l'opposition doit constituer cette majorité de refus à l'Assemblée nationale,
12:13 et une fois réussir à se mettre d'accord,
12:15 pour protéger le modèle social français.
12:17 Si ce n'était pas le cas, Jordan Bardella,
12:19 si la NUPS décidait de ne pas souscrire à cette motion référendaire que vous proposez,
12:24 qu'est-ce que ça signifierait pour l'état de notre démocratie ?
12:27 Ça signifierait que Jean-Luc Mélenchon et l'ensemble de ses députés
12:32 préfèrent Emmanuel Macron à l'intérêt du peuple français,
12:35 qu'ils préfèrent leur idéologie.
12:36 Je vous rappelle que ces gens-là,
12:37 et c'est pour ça que je suis un peu mal à l'aise avec certains dirigeants des syndicats,
12:40 c'est que, que ce soit M. Berger ou M. Martinez,
12:42 ils ont, au second tour de l'élection présidentielle,
12:44 appelé à voter pour Emmanuel Macron.
12:46 Donc c'est important de rappeler ces choses-là,
12:48 parce que le Rassemblement national est peut-être aujourd'hui le seul bouclier
12:53 le plus clair, le plus cohérent, le plus lisible pour le peuple français
12:56 sur cette réforme des retraites.
12:57 Et je pense que Mme Borne n'a aucune garantie, à l'heure où on se parle,
13:00 de faire passer ce texte à l'Assemblée nationale.
13:03 Donc il y a mille et une façons de s'opposer à ce texte.
13:05 La rue, la mobilisation populaire est un vecteur,
13:09 par ce droit de manifester, d'exprimer le rejet de la réforme des retraites
13:14 dans l'opinion publique.
13:15 Le débat public en est une, mais surtout l'Assemblée nationale.
13:18 Alors que nous avons le premier groupe d'opposition à l'Assemblée,
13:20 est aussi un moyen de contrer cette réforme.
13:24 Mme Bardella, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT,
13:26 dit avoir rencontré beaucoup de parlementaires.
13:28 Est-ce qu'il a rencontré ceux du Rassemblement national ?
13:30 Non.
13:31 Donc il y a du sectarisme là aussi ?
13:33 Bien sûr qu'il y a du sectarisme.
13:35 Enfin écoutez, ce n'est pas surprenant de la part de gens
13:38 qui au second tour de l'élection présidentielle ont fait élire Emmanuel Macron.
13:41 Il y a comme une contradiction d'ailleurs à faire élire,
13:43 à choisir un président de la République et à six mois plus tard
13:46 organiser la contestation contre ce texte.
13:48 Moi je dis une chose, c'est que ce texte, en tout cas dans ce timing-là,
13:53 est irresponsable sur la forme et que sur le fond,
13:55 il est évidemment profondément injuste.
13:57 Le gouvernement cherche à faire croire que le système des retraites est en faillite.
14:01 On nous parle d'un manque à gagner dans les recettes,
14:04 aujourd'hui non pas dans les dépenses qui sont stables
14:06 d'après le président du Conseil d'orientation des retraites,
14:08 mais dans les recettes de 10 milliards d'euros par an.
14:10 Et de l'autre, on a un gouvernement qui a fait 600 milliards d'euros
14:13 de dettes supplémentaires en cinq ans.
14:15 Je ne dis pas que c'est bien, je dis que quand il s'agit de faire le quoi qu'il en coûte,
14:18 ils ont déversé des milliards et des milliards d'euros
14:20 dans le soutien à l'économie française.
14:22 C'était bien, ce n'était pas bien, c'est un autre débat.
14:24 Et je pense que le soutien aux entreprises, il était nécessaire.
14:26 Mais voyez bien que là, on cherche à faire des...
14:29 Ils cherchent à nous faire payer leurs propres erreurs,
14:33 leurs propres impérissies, leurs propres manquements.
14:36 Il y a d'autres moyens d'assurer la pérennité du système de retraite au XXIe siècle.
14:40 Et notamment, le premier levier, c'est celui de la natalité.
14:42 Parce que dans un modèle où ceux qui travaillent,
14:44 qui ont la retraite, de ceux qui ne travaillent pas,
14:46 le véritable levier, c'est l'emploi, c'est la lutte contre le chômage.
14:48 Il faut relancer la politique familiale aussi ?
14:50 Soutenir la politique nataliste.
14:52 Mais bien sûr, et pour une raison très simple,
14:54 c'est que les bébés de 2023 seront les cotisants de 2043.
14:59 Et que la mise en place d'une politique nataliste...
15:02 Aujourd'hui, la France n'a jamais fait aussi peu d'enfants
15:05 que depuis la Seconde Guerre mondiale.
15:07 On n'a jamais fait aussi peu de bébés en France que depuis 1946.
15:10 Et pour une raison très simple, c'est que le climat d'incertitude,
15:13 l'incertitude du temps qui vient, de la crise, évidemment, du Covid,
15:17 de l'inflation, de la crise du pouvoir d'achat, de la crise de l'autorité,
15:21 d'identité, d'environnement, de climat, etc.,
15:24 crée un climat d'incertitude.
15:26 Donc, il faut mettre en place une politique nataliste,
15:28 de soutien aux familles, et nous avions proposé,
15:30 notamment pendant la présidentielle,
15:32 de rétablir la part fiscale pleine pour les couples qui ont deux enfants,
15:35 de mettre en place la priorité nationale pour réserver les aides sociales
15:38 aux familles françaises, parce que si on charge 10 milliards,
15:40 on peut aussi aller en trouver dans ce domaine,
15:42 et surtout d'accompagner par des systèmes de prêts
15:44 toutes les familles qui font des enfants,
15:46 à la condition qu'au troisième enfant,
15:48 le capital restant disparaisse.
15:50 C'était près de 100 000 euros que Marine Le Pen avait évoqué
15:52 comme piste pendant la présidentielle.
15:54 C'est ce qu'a fait Viktor Orban en Hongrie,
15:56 et qui a permis en 10 ans d'augmenter le taux de fécondité
15:58 des femmes en Hongrie.
16:00 – Jordane Bardelaye, notre invitée, encore un témoignage,
16:02 un dernier témoignage avec Augustin Donadieu,
16:04 notre équipe Catherine, une retraitée, une jeune retraitée,
16:07 c'est bien cela, Augustin, elle est descendue dans la rue aujourd'hui, pourquoi ?
16:10 [Musique]
16:12 – Effectivement, Laurence, alors la question de la pénibilité
16:14 est au cœur des revendications des manifestants,
16:16 et justement Catherine, jeune retraitée,
16:18 anciennement chargée de la mission à la Direction Générale du Travail,
16:22 à la sous-direction des conditions de travail,
16:24 autant dire qu'elle sait de quoi elle parle.
16:26 Bonjour Catherine, merci d'être avec nous.
16:28 En quoi cette réforme n'en fait pas assez sur la question de la pénibilité ?
16:30 – Personnellement, je pense que cette réforme qui veut allonger la retraite
16:34 de 62 à 64 ans ne tient pas compte du fait que, déjà en France,
16:37 l'espérance de vie en bonne santé est de 63 ans,
16:41 et d'autant plus pour les ouvriers ou tous les gens qui ne sont pas cadres,
16:45 qui ont une pénibilité au travail qui est quand même importante,
16:52 et c'est des gens qui à 50, 55 ans sont déjà très très fatigués
16:56 et qui risquent de ne pas profiter de leur retraite.
16:59 – A l'image des pompiers qui passent derrière vous à l'instant,
17:02 vous êtes allée dans une mine de charbon à la rencontre de ces ouvriers, racontez-nous.
17:06 – Alors, je dirais que c'est un autre monde, je suis descendue à moins 1000 mètres
17:10 avec un représentant CGT et un CFDT, et franchement c'est un autre monde,
17:14 vous êtes comme dans un film de science-fiction,
17:18 dans une grotte toute étroite avec un danger… voilà.
17:23 – Merci beaucoup Catherine, merci.
17:25 – Merci à vous Augustin Donatlieu, avec Charles Bajet,
17:30 c'est les pétards des pompiers qu'on entendait juste derrière nous envoyer,
17:34 spécialement Jean-Rodin Bardella, on a cette témoignage,
17:36 les gens qui disent "pour les métiers pénibles c'est pas possible",
17:38 il y a cette manifestation très massive,
17:41 2,8 millions de manifestants sur toute la France selon la CGT,
17:45 a priori les chiffres de la police sont entre 1,2 et 1,3 millions,
17:49 c'est une mobilisation réussie qui va faire pression sur le gouvernement ?
17:54 – Il faudrait que le gouvernement écoute un peu la vie du peuple français,
17:57 écoute un peu la vie des gens et de tous ces français qui ont des métiers difficiles
18:01 et qui sont inquiets de ne pas pouvoir aller au bout.
18:05 Les gens se demandent comment est-ce qu'on peut présenter un projet de réforme
18:09 où on va dire à quelqu'un qui a commencé à travailler,
18:12 aller à 20, 21 ans, qui est je sais pas, qui est artisan,
18:15 qui est boucher, qui est maçon, qui va devoir cotiser 44 ans,
18:19 alors que quand vous êtes, je sais pas, cadre dans la haute finance par exemple
18:22 et que vous avez commencé à travailler à 24 ans, vous allez cotiser 43 ans.
18:26 Ajoutez à cela que le gouvernement depuis 2017 a supprimé 4 des 10 critères de pénibilité,
18:32 c'est-à-dire qu'aujourd'hui le fait de porter une charge lourde
18:35 ou d'avoir dans sa profession son corps qui est exposé à des produits chimiques,
18:40 avec Emmanuel Macron depuis 2017, n'est plus considéré comme un critère de pénibilité.
18:44 Donc on voit bien qu'on est là devant une réforme qui est injuste, qui est brutale,
18:50 et quand vous avez 7 français sur 10 qui sont opposés à la réforme,
18:54 je veux dire, à un moment donné on se remet en question,
18:56 à un moment donné on essaie de comprendre pourquoi est-ce qu'on a une très large majorité
19:00 de l'opinion qu'on est en train de se mettre à dos.
19:03 Donc, encore une fois, les oppositions ont la possibilité là de mettre ce texte en échec,
19:09 et moi j'appelle au rassemblement de toutes les forces d'opposition à l'Assemblée nationale,
19:13 et on voit bien que quand il y a des députés de la majorité qui ne veulent pas voter ce texte,
19:16 c'est bien qu'au plus haut sommet de l'État on a conscience que la pilule est difficile à avaler.
19:20 Quant à tout ce qui consiste à habiller la réforme autour, parce que là aussi,
19:23 moi je dis aux français quand on vous dit que vous allez avoir 1200 euros de retraite,
19:27 c'est comme le contrat d'assurance, il faut que vous regardiez les petites conditions d'utilisation
19:32 qui sont écrites en minuscules et que personne ne lit, 1200 euros brut,
19:35 ce qui va donc faire un peu moins de 1150 euros si vous retanchez la CSG, premièrement.
19:39 Deuxièmement, c'est pour les carrières pleines, à condition que vous ayez été en moyenne autour du SMIC.
19:45 Donc si vous avez 800 euros de retraite, vous n'allez pas passer à 1200 euros.
19:50 On voit bien qu'il y a tout un habillage autour qui a pour but de faire avaler la pilule aux français.
19:57 Ce qui est intéressant, c'est ce que dit Elisabeth Borne, à savoir que leur réforme va jusqu'en 2030.
20:02 Après 2030, on n'a aucune certitude sur combien va rapporter.
20:05 Il y a du mépris de la part du gouvernement, on a moins de genre d'indemnité là.
20:08 Ils ne connaissent pas, ils ne vivent pas comme les gens.
20:11 Ils n'ont pas conscience des difficultés qu'ont aujourd'hui une majorité de français.
20:15 Je veux dire, quand on commence cette année en parlant des faillites en cascade de nos artisans boulangers,
20:20 quand les factures d'énergie ont été multipliées par 2, 3, 4, 5, 10 pour des commerçants, des indépendants,
20:25 quand votre facture pour les gens qui sont sous les contrats EDF a augmenté de 15%,
20:30 quand vous avez un carburant à 2 euros et qu'on vient vous dire que l'urgence du moment, c'est de travailler plus longtemps,
20:35 mais la déconnexion est inouïe, elle est terrible entre avec ce que vivent les français.
20:39 Merci beaucoup Jordan Bardella, président du Rassemblement National, d'être venu ce soir dans Punchline,
20:43 en cette journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
20:46 Dans un instant, Christine Kelly est sur CNews et s'inviter pour Face à l'Info sur Europe 1, c'est Europe Soir.
20:51 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes et à demain.
20:53 – Sous-titrage : Le Crayon d'oreille -