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Transcription
00:00 (Générique)
00:03 -Antony Blinken,
00:04 étant en Israël, le secrétaire d'Etat américain,
00:07 a appelé à des mesures urgentes pour un retour au calme.
00:10 Le chef de la diplomatie américaine
00:12 est revenu sur la solution à deux Etats.
00:14 Il a discuté de la guerre en Ukraine,
00:17 notamment de l'utilisation des drones iraniens,
00:19 avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
00:23 Les deux hommes viennent de donner une conférence de presse.
00:26 On les écoute. On écoute Antony Blinken.
00:30 -Nous exhortons toutes les parties à prendre des mesures urgentes
00:34 pour rétablir le calme, pour la désescalade.
00:37 Nous voulons nous assurer qu'il existe un environnement
00:40 dans lequel nous pouvons, je l'espère,
00:42 restaurer un sens de la sécurité pour les Israéliens
00:45 comme pour les Palestiniens,
00:47 ce qui fait cruellement défaut aujourd'hui.
00:50 Concernant la relation entre nos deux pays,
00:54 ce qui est primordial, c'est qu'elle est ancrée
00:57 dans les intérêts communs, mais aussi dans des valeurs communes.
01:00 Cela inclut notre soutien aux principes démocratiques fondamentaux,
01:04 le respect des droits de l'homme,
01:06 l'accès équitable à la justice pour tous,
01:08 les droits des minorités, l'Etat droit, la liberté de la presse
01:12 et une société civile forte.
01:13 -On en parle avec Asni Abidi,
01:15 professeur de relations internationales
01:17 à l'Université de Genève, directeur du Centre d'études
01:21 et de recherche sur le monde arabe et militarané.
01:23 Merci d'être avec nous ce soir.
01:26 Blinken et Benyamin Netanyahou
01:27 donnent une conférence de presse il y a quelques instants.
01:30 Le secrétaire d'Etat américain a appelé à des mesures urgentes
01:34 pour un retour au calme.
01:35 On sait que les discussions ont porté sur la guerre en Ukraine.
01:39 La question de la paix au Moyen-Orient
01:41 est-elle encore essentielle pour les Etats-Unis ?
01:44 Asni Abidi.
01:45 -Non, elle n'est plus centrale, l'administration américaine.
01:49 Elle n'a ni la volonté, ni l'ambition, d'ailleurs,
01:52 de jouer un rôle central, ni de relancer le processus de paix.
01:55 On l'a bien vu avec la déclaration de Blinken.
01:58 L'objectif principal, c'est vraiment l'apaisement.
02:01 Donc on est loin vraiment du rôle que jouaient les Etats-Unis
02:04 dans les différentes administrations.
02:06 -Est-ce que l'Iran, c'est aujourd'hui ce qui lie
02:09 les Etats-Unis à Israël et non plus la question de la paix
02:12 entre Israéliens et Palestiniens ?
02:14 -C'est un autre dossier qui préoccupe l'administration Biden,
02:17 qui a misé sur le retour de l'Iran sur la scène internationale
02:21 et surtout le retour à leur corps nucléaire.
02:24 Les négociations sont rempues, mais c'est vrai qu'il y a
02:27 une convergence entre Tel Aviv et Washington sur cette question.
02:30 C'est pourquoi ce dossier préoccupe
02:34 d'abord les Américains
02:37 et surtout, à mon avis, aujourd'hui,
02:40 Benjamin Netanyahou,
02:45 ce qui se passe, c'est que le gouvernement Netanyahou
02:48 est aussi dépassé par ce dossier, aussi brûlant que le nucléaire.
02:52 -Il y a eu un complexe militaire disparant dans le centre de l'Iran,
02:55 qui a été visé samedi par une attaque de drone.
02:58 Le Wall Street Journal dit, et le New York Times aussi,
03:01 l'attribuer à Israël, mais personne ne l'a revendiqué.
03:04 Est-ce qu'ils en ont parlé ?
03:06 Est-ce qu'Israël pourrait être à l'origine du tir ?
03:08 -Tout est possible.
03:10 Seul Israël a cette capacité militaire
03:12 de frapper l'intérieur iranien.
03:14 On sait très bien que plusieurs attaques
03:17 ont ciblé le territoire iranien.
03:22 Les Iraniens n'en parlent pas publiquement,
03:24 mais tous les soupçons, plutôt, c'est du riz vers Israël,
03:27 qui n'a jamais caché sa volonté de stopper le programme,
03:31 non seulement le programme nucléaire iranien,
03:33 mais tout programme balistique des Iraniens.
03:36 Et je pense que la question iranienne pour Tel Aviv
03:41 reste une priorité importante,
03:43 mais en même temps, ce qui se passe, encore une fois,
03:46 dans les territoires palestiniens
03:48 risque de peser lourdement sur les décisions israéliennes,
03:52 d'autant plus qu'il y a aujourd'hui
03:54 une négociation entre les membres signataires
03:57 de l'accord nucléaire via le Qatar,
03:59 qui a joué le go-between,
04:00 et une volonté de reprendre les négociations.
04:03 L'administration américaine ne veut pas
04:05 qu'on gâche cette volonté de reprendre les négociations.
04:08 -Vous pensez que Washington veut reprendre les négociations
04:12 avec Téhéran sur l'accord, le fameux JCPOA,
04:14 sur l'accord nucléaire ?
04:16 -En tout cas, il y a les pays européens.
04:18 Le ministre iranien des Affaires étrangères
04:21 a parlé d'une offre, d'un message envoyé
04:23 par les pays signataires de l'accord nucléaire,
04:25 et ce message a été porté par le ministre du Qatar
04:28 des Affaires étrangères, qui était hier à Téhéran.
04:31 -Est-ce qu'il y a une relation, justement,
04:34 entre cette volonté des Etats-Unis,
04:36 d'après ce que vous dites, peut-être à réengager
04:39 un processus autour de cette question du nucléaire,
04:42 et les accords d'Abraham ?
04:43 On sait que les pays du Golfe se sont rapprochés d'Israël
04:47 via ces accords, et que les Émirats
04:49 étaient assez réticents ces derniers temps
04:51 à l'égard d'Israël, avec ce qui se passe.
04:54 -Oui, les pays du Golfe sont très embarrassés,
04:56 les pays signataires de l'accord d'Abraham,
04:59 ils sont très embarrassés depuis l'assaut
05:01 sur ce camp de réfugiés à Géline,
05:03 qui a provoqué 10 morts,
05:05 et, bien sûr, la flambée de violence à Jérusalem.
05:08 La situation est très difficile pour ces accords d'Abraham.
05:12 D'abord, Ben Abi Netanyahou veut le Grand Prix,
05:14 le Grand Lot sait signer l'accord avec l'Arabie,
05:17 et en même temps, il n'a jamais oublié
05:20 la question centrale pour lui, c'est, encore une fois,
05:23 empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire,
05:26 ce qui empêche vraiment l'administration américaine
05:29 de continuer à la fois à normaliser la relation
05:31 entre Israël et le monde arabe, et aussi ne pas ouvrir
05:35 un deuxième front, celui avec l'Iran.
05:37 -Blinken va aller voir, maintenant,
05:39 dans un instant, Mahmoud Abbas,
05:41 le chef des autorités palestiniennes.
05:43 Il veut calmer les tensions.
05:45 Quel est, finalement, le projet de Joe Biden dans la région ?
05:49 Il ne va pas revenir sur le transfert
05:51 de l'ambassade américaine à Jérusalem ?
05:53 -C'est une bonne question. Je ne sais pas si l'administration
05:56 américaine a un projet, au Moyen-Orient,
05:59 d'une manière générale, et surtout dans le conflit
06:02 israélo-palestinien. Ce que veulent les Américains,
06:05 c'est le gel de la situation, en quelque sorte,
06:07 un statu quo, et le statu quo, c'est une solution provisoire.
06:11 L'administration présidente d'Obama et de Blinken
06:14 et de Biden est marginalisée, en tout cas sur la scène israélienne,
06:20 même si Netanyahou est attendu à Washington
06:23 pour renouer les relations avec l'administration de Biden.
06:27 Vous avez évoqué, bien sûr, les Palestiniens.
06:31 L'autorité palestinienne est très marginalisée,
06:34 à la fois par les Israéliens, mais aussi,
06:36 même, par de nouveaux acteurs palestiniens,
06:39 qui montrent, finalement, l'échec de l'autorité palestinienne
06:43 à représenter les Palestiniens,
06:45 et donc, même négocier avec l'autorité palestinienne,
06:48 c'est une autorité qui est dépourvue de tout moyen d'oppression
06:51 et de toute légitimité aux yeux des Palestiniens,
06:54 à la fois en Céjourdanie, à Jérusalem et dans la Borde de Gaza.
06:58 -Pourtant, c'est tout de même lui, Mahmoud Abbas,
07:01 que va voir Anthony Blinken.
07:02 -Il ne peut pas aller à Gaza.
07:04 Par défaut, il va voir le chef de l'autorité palestinienne.
07:08 L'autorité palestinienne, bien sûr, est heureuse.
07:11 Il a une grande capacité d'acceptabilité
07:13 pour cette autorité palestinienne,
07:15 qui est minée par des querelles internes
07:18 pour la substitution de Mahmoud Abbas
07:20 depuis le rapport de ces élections.
07:22 Donc, vraiment, je ne vois pas une grande utilité
07:25 ou un grand service rendu à la cause de la paix
07:28 et de processus de paix,
07:29 parce que nous avons des acteurs, côté israélien,
07:32 qui ne veulent pas, depuis l'arrivée des extrémistes
07:35 au sein du gouvernement,
07:37 être perçus comme interlocuteurs pour un processus de paix,
07:40 et nous avons une autorité palestinienne
07:42 qui est dépassée par les problèmes internes
07:45 et les problèmes économiques et sociaux,
07:47 et l'émergence de nouveaux acteurs palestiniens
07:50 qui veulent promouvoir cette résistance
07:52 sans la tutelle de l'autorité palestinienne.
07:55 -Merci, Asni Abidi, d'avoir été avec nous.
07:57 Directeur du Centre d'études et de recherches
08:00 sur le monde arabe et méditerranéen.
08:03 - C'est pas néant.

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