Les invités de #90minutesInfoWE débattent de l'actualité le samedi et le dimanche.
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00:00:00 Bonjour à toutes et bonjour à tous, très heureux de vous retrouver sur CNews pour une nouvelle session de 90 minutes info, l'actualité bien sûr et les débats avec nos invités William T.
00:00:10 Bonjour William T. Pierre Lelouch est là également, bonjour Pierre Lelouch, soyez le bienvenu et François Puponi, bonsoir et bonjour François Puponi.
00:00:18 Les informations avant les débats bien sûr avec Clémence Barbier.
00:00:22 Une nouvelle attaque armée à Jérusalem-Est, deux personnes ont été blessées par balle ce matin au lendemain d'une fusillade ayant fait 7 morts près d'une synagogue.
00:00:33 La police a indiqué que le suspect, un palestinien de 13 ans, avait été neutralisé sans préciser s'il était blessé ou mort.
00:00:40 Les délégués du Congrès socialiste de Marseille ont enterriné la réélection d'Olivier Faure au poste de premier secrétaire,
00:00:48 mettant fin à plusieurs jours de contestation interne grâce à un accord avec Nicolas Maillol-Rossignol.
00:00:53 Le texte détermine que le maire de Rouen, deuxième du scrutin, deviendra premier secrétaire délégué,
00:00:59 aux côtés de la maire de Nantes, Joama Roland, qui a terminé troisième de cette élection.
00:01:04 La France prolonge de deux semaines jusqu'au 15 février les contrôles imposés aux voyageurs en provenance de Chine.
00:01:10 Les voyageurs de plus de 11 ans doivent fournir avant leur départ un test négatif au Covid.
00:01:16 L'obligation du port du masque pour les passagers de plus de 6 ans à bord des vols reste également obligatoire.
00:01:22 Premier sujet de débat sur le plateau de 90 minutes info week-end.
00:01:28 Les maires des villes et des communes exsanguent et parfois au bord du burn-out.
00:01:32 C'est un nouvel exemple de malaise et de difficulté avec cette fois Xavier Melchi,
00:01:36 qui est maire Les Républicains de Frinconville dans le Val d'Oise,
00:01:39 et qui a décidé de se mettre en grève pour protester contre le manque d'aide de l'État
00:01:43 qui risque de conduire à l'augmentation des impôts de sa commune.
00:01:46 Cela fait une semaine que l'élu a annulé toutes ses réunions et coupé les ponts avec les services de l'État
00:01:51 jusqu'au vote du budget 2023. Il nous explique pourquoi.
00:01:56 J'ai un budget de 55 millions.
00:01:58 Entre 2021 et 2023, l'énergie est passée de 2 millions à 6 millions d'euros.
00:02:04 Je m'attends à avoir une évolution de 40 à 50 % sur les denrées alimentaires,
00:02:10 qui constitue les plus de 3 000 repas par jour que nous faisons dans les écoles.
00:02:14 Je souhaite que l'État soit au rendez-vous.
00:02:16 En 2022, les villes où certaines communes avaient été aidées,
00:02:21 en 2023 les critères sont tels que, à ma connaissance, très très peu de communes seront soutenues par l'État.
00:02:28 Là on arrive à un niveau où c'est le service public qui va être attaqué.
00:02:32 C'est-à-dire que si je réduis encore le nombre de mes agents,
00:02:38 par exemple, vous prenez un service d'urbanisme,
00:02:40 quand vous avez moins de gens qui traitent les dossiers et que vous êtes tenus par des délais,
00:02:43 vous ne pouvez pas répondre.
00:02:44 Quand vous réduisez le nombre d'ASEM,
00:02:47 je n'ai même pas une ASEM par classe dans mes écoles maternelles,
00:02:50 les enseignants, c'est difficile pour elles que j'y aille forcément,
00:02:53 une classe de maternelle quand elles n'ont pas d'ASEM là attitrée.
00:02:56 Donc on arrive à un moment donné où c'est le service public local qui est en danger.
00:03:02 Et donc la grève, il se met en grève au cœur de la grève, évidemment,
00:03:06 autour de la réforme des retraites, mais pas seulement,
00:03:08 par rapport à la vie de sa commune, un budget qui explose,
00:03:11 un service public en danger.
00:03:12 Pierre Lelouch, c'est un peu comme une grève de la faim,
00:03:15 un appel à l'aide désespérée d'un élu.
00:03:18 Oui, mais la difficulté c'est que nous sommes entrés dans le dur.
00:03:23 Au début de l'année, le président de la République a dit qu'il fallait que le pays se prépare
00:03:28 à payer la liberté en y est.
00:03:31 Quand vous avez les conséquences de cette guerre en Ukraine,
00:03:35 qui ont fait exploser les prix de l'énergie et derrière l'inflation,
00:03:39 et l'inflation notamment sur les prix alimentaires,
00:03:42 ça met tout le monde dans la difficulté, les ménages,
00:03:44 mais également les services publics qui doivent,
00:03:48 je crois que M. Pupeni peut en parler tant que moi,
00:03:50 les écoles, les repas scolaires, le chauffage dans les gymnases
00:03:55 et autres lieux où il y a du public, ça devient très compliqué.
00:03:59 En même temps, je ne vois pas très bien comment,
00:04:02 il faut regarder les choses du point de vue de l'État.
00:04:04 L'État, lui, il est archi endetté.
00:04:07 On va encore emprunter quelque chose comme 300 milliards en début d'année,
00:04:10 les taux d'intérêt remontent.
00:04:13 On ne peut pas faire un quoi qu'il en coûte général pour tout le monde.
00:04:17 C'est juste ingérable, sauf à créer une crise financière,
00:04:20 une attaque contre notre pays, contre notre dette souveraine.
00:04:24 Je ne vois pas très bien comment on en sort.
00:04:26 Il a raison de tirer le signal d'alarme, M. Cherki, le maire de Franconville,
00:04:32 mais je pense que la seule solution, c'est de mettre du travail de pédagogie,
00:04:39 de vérité au regard des Français.
00:04:41 On a choisi une politique, on s'y tient.
00:04:45 Et après, il faut que, il me semble, si on a un budget à gérer,
00:04:51 que l'on supprime un certain nombre d'investissements que l'on devait faire,
00:04:54 qu'on les décale et qu'on remette l'argent dans le fonctionnement immédiat
00:04:59 des services aux personnes.
00:05:01 Sinon, je ne vois pas très bien comment...
00:05:03 Il faut faire des choix. Il y a peut-être des solutions.
00:05:06 C'est peut-être d'ailleurs ce qu'estime le maire de Franconville,
00:05:09 parce qu'en plus des coûts de l'énergie dont il parle, François Puponi,
00:05:12 le maire dénonce un amendement du gouvernement dans cette fameuse réforme des retraites
00:05:15 qui est l'augmentation des cotisations pour les employeurs territoriaux.
00:05:18 Et pour lui, ça représente 180 000 euros à trouver dans les caisses de Franconville.
00:05:23 Non mais donc, il est exsangue, il est étouffé, il est asphyxié.
00:05:27 Vous savez, j'ai été maire pendant 20 ans.
00:05:30 L'intérêt quand on est maire, c'est qu'on doit faire des choix politiques.
00:05:33 Et quand on sait qu'on va avoir une difficulté, et là on savait qu'on aurait une difficulté,
00:05:37 la bataille, elle se mène avant le 31 décembre, date du vote de la loi de finances,
00:05:42 parce que contrairement à ce qu'il dit, l'État lui donne de l'argent,
00:05:45 avec la dotation globale de fonctionnement en particulier.
00:05:47 Oui mais comme tout a augmenté.
00:05:49 Il fallait juste négocier avec le gouvernement à partir du mois d'octobre
00:05:53 pour que la DGF augmente.
00:05:55 Et elle augmente un peu, parce que ce qu'il ne dit pas,
00:05:57 c'est que dans la loi de finances, les bases vont augmenter.
00:05:59 Donc il va y avoir plus de recettes fiscales, sans augmenter les impôts.
00:06:03 Puisque le Parlement a décidé d'augmenter les bases sur lesquelles les taux d'imposition…
00:06:08 Après il y a des moyens, mais se réveiller, j'allais dire.
00:06:11 Moi j'en ai discuté avec beaucoup d'anciens collègues maires, qui sont maires aujourd'hui.
00:06:16 Oui, ils vont prendre des millions d'euros d'augmentation,
00:06:20 mais il fallait le prévoir, et ils vont faire des choix.
00:06:23 Les choix, ce n'est pas très compliqué.
00:06:25 Une commune ne peut pas voter un budget en déficit,
00:06:28 donc ils vont diminuer l'autodépense,
00:06:30 diminuer ce qu'on appelle l'autofinancement,
00:06:32 moins investir, et puis ils paieront leurs factures.
00:06:35 Mais effectivement c'est compliqué.
00:06:37 Après la vraie question, c'est comment on met en place des relations
00:06:40 entre l'État et les collectivités locales, dans le cadre de la loi de finances,
00:06:44 puisque les dispositifs existent.
00:06:46 Mais il ne faut pas se réveiller le 15 février.
00:06:48 Voilà, en tout cas il a pris cette décision.
00:06:50 L'analyse de William Tay dans un instant,
00:06:53 pour évoquer ses surcharges quotidiennes,
00:06:55 des réunions par dizaines, voire par centaines,
00:06:57 pour les maires des problèmes financiers qui sont à régler.
00:06:59 Non mais c'est vrai, c'est un quotidien dans une crise qui est complexe.
00:07:02 Si je peux me permettre, personne ne les oblige à se présenter.
00:07:05 Donc moi des maires qui se présentent...
00:07:07 Oui, une fois qu'ils y sont, il faut assumer.
00:07:09 Les gens qui se présentent et qui se payent après,
00:07:11 ils n'ont qu'à démissionner.
00:07:13 On va poser la question à un maire qui est en activité,
00:07:15 c'est René Revol, qui est le maire de Grabels, dans l'Hérault.
00:07:17 Merci d'être avec nous en direct,
00:07:19 merci d'avoir accepté notre invitation.
00:07:21 Juste par rapport au postulat, ou en tout cas la situation
00:07:23 qu'on est en train de décrire, notamment votre collègue de Franconville
00:07:25 qui fait grève parce qu'il trouve que la vie de sa commune
00:07:29 est altérée avec les impôts et tout augmente notamment.
00:07:33 Il fait grève le maire de Franconville ?
00:07:35 Oui absolument, c'est ça, c'est ce que j'ai expliqué au tout début.
00:07:38 Il est en grève, c'est pour ça que ça mérite...
00:07:40 C'est ce qui est un véritable sujet.
00:07:42 Il fait grève, en tout cas de toute activité en lien avec l'État.
00:07:45 Voilà, ça n'a rien à voir avec la réforme de la retraite
00:07:47 dont on va parler avec vous René Revol.
00:07:49 Mais d'abord, la situation.
00:07:51 Est-ce que vous avez des difficultés financières également avec votre commune ?
00:07:55 Est-ce que vous êtes obligé de trouver des solutions,
00:07:57 de système D parfois, pour aider ?
00:08:01 Bien sûr, bien sûr. Bonjour.
00:08:03 La question à laquelle on est confronté, c'est qu'il y a une hausse
00:08:07 de l'énergie qui est extrêmement importante,
00:08:09 puisque à l'origine elle était de 5 points,
00:08:12 avec la disposition qui a été prise au Parlement en décembre.
00:08:16 Elle diminue un peu, mais elle est multipliée quand même par 3.
00:08:19 Et donc on est obligé de faire des économies.
00:08:22 Si on veut d'un autre côté maintenir un niveau de service à la population,
00:08:28 et vous savez que dans les communes, les écoles jouent un rôle essentiel,
00:08:31 il n'est pas hors de question de toucher à cela.
00:08:33 Si on veut maintenir le même niveau de revenu pour tous nos agents,
00:08:37 eh bien l'équation est compliquée.
00:08:39 Alors aujourd'hui, on y arrive, dans le budget qu'on vient de voter,
00:08:43 mais je comprends tout à fait mes collègues dans cette situation.
00:08:47 Alors on dit que la dotation globale de fonctionnement,
00:08:51 elle n'a pas augmenté avec l'inflation.
00:08:53 Moi je suis une commune de 9000 habitants,
00:08:56 quand il y en avait 6000, on avait 800 000 euros de dotation globale de l'État,
00:09:02 et on est maintenant 9000 et j'ai 400 000 euros.
00:09:05 Donc c'est divisé par 2.
00:09:07 C'est dramatique.
00:09:10 Donc on ne peut pas augmenter les taux d'imposition,
00:09:13 je suis dans une région, Montpellier, où les taux sont élevés,
00:09:17 donc on ne peut pas jouer, c'est très très difficile.
00:09:21 Donc je partage parfaitement le point de vue de tous les maires,
00:09:25 toutes tendances confondues, qui disent que ce n'est pas possible.
00:09:28 Nous on avait demandé, et on était intervenu auprès des députés,
00:09:31 avec les associations d'élus, pour que la dotation globale de fonctionnement
00:09:36 augmente au moins du niveau de l'inflation.
00:09:39 Ce qui n'a pas été le cas.
00:09:41 Donc c'est la seule chose qui augmente avec le niveau de l'inflation,
00:09:45 c'est les bases qui servent à vos calculs d'impôt foncier.
00:09:50 Mais ça c'est les gens qui vont le payer.
00:09:53 Donc il faut savoir que les ressources de l'État sont essentiellement aujourd'hui
00:09:58 celles qui viennent de la TVA, or la TVA a augmenté avec l'inflation.
00:10:03 Est-ce que vous seriez prêt, René Revol, comme votre collègue de Franconville,
00:10:08 est-ce que vous seriez prêt à faire grève, par exemple,
00:10:11 mais pas la grève contre la réforme des retraites dont on va parler dans un instant,
00:10:14 puisque je sais que vous avez une action très précise et particulière à ce sujet-là,
00:10:17 mais de l'activité d'élus et de maires, d'arrêter toute recommandation et toute activité ?
00:10:24 La question c'est qu'on est en recherche des moyens d'action en tant que communes
00:10:29 qui puissent ne pas pénaliser nos concitoyens dans le service de proximité qu'on leur apporte.
00:10:36 Et donc je ne connaissais pas cette initiative de grève dans ce licencement,
00:10:41 je vais en prendre connaissance, mais on est prêt à s'associer à toutes les actions des maires
00:10:45 pour demander que le rapport avec l'État se modifie,
00:10:49 parce que je suis tout à fait convaincu qu'on va vers une impasse au niveau de la gestion de nos communes.
00:10:55 Vous êtes convaincu également que nous allons vers une impasse avec la réforme des retraites,
00:10:59 à tel point que vous soutenez les personnes qui travaillent dans la mairie en leur autorisant,
00:11:04 si j'ai bien compris et je parle sous votre contrôle, à faire grève,
00:11:07 notamment le 31 janvier, mais en continuant à les payer. C'est bien ça René Revol ?
00:11:13 Alors soyons précis, le 19 janvier dernier, on a voulu frapper un grand coup dans notre commune.
00:11:19 Par rapport à ça, pourquoi est-ce que j'ai vraiment ressenti une volonté de tous les agents ?
00:11:23 Nous les élus, nous ne sommes pas des employeurs comme les autres,
00:11:27 nous sommes des employeurs élus par le peuple.
00:11:30 Et donc, constatant que 70% de la population est contre cette réforme,
00:11:35 que 90% des actifs sont contre cette réforme,
00:11:39 les syndicats nous ont demandé dans notre commune de trouver une solution pour pouvoir soutenir.
00:11:45 Et le premier acte qu'on a fait, c'est le 19 janvier, c'est-à-dire que nous n'avons pas pratiqué les retenues pour journée de grève.
00:11:52 J'avais sur 140 agents, plus d'une centaine qui étaient en grève.
00:11:56 Ceux qui n'étaient pas en grève ont eu la totale liberté de venir travailler,
00:11:59 mais ceux qui étaient en grève, il n'y a pas eu de retenue.
00:12:02 Pour le mardi prochain, où nous nous associons également à cette grève,
00:12:07 on reviendra peut-être pourquoi après,
00:12:10 mais nous avons décidé cette fois-ci de constituer une caisse de grève,
00:12:15 chose qui se pratiquait dans ma jeunesse,
00:12:18 qui consiste à faire que tous ceux qui veulent soutenir la grève et qui en ont les moyens,
00:12:22 y contribuent, et les délégués au comité social territorial sont chargés de cette caisse.
00:12:30 Et moi-même, j'ai décidé d'abonder cette caisse par le montant de mon anonymité du mois prochain de maire,
00:12:38 pour manifester ma solidarité.
00:12:40 On a bien compris, c'est une action très symbolique, très forte aussi, s'il en est.
00:12:45 Et merci pour ces précisions, on va continuer à en débattre.
00:12:47 Merci René Revol, merci d'être intervenu en direct sur l'antenne de CNews dans 90 minutes info week-end.
00:12:52 Vous cautionnez et vous validez, l'action là, elle est légale, cette caisse de communauté, François Puponi.
00:12:58 Un élu peut dire "sur mon argent personnel, je cotise une caisse commune"
00:13:02 et les grévistes seront payés avec ça.
00:13:07 Mais ce qui veut donc dire que le maire a compris qu'il n'avait pas le droit de ne pas payer les jours de grève.
00:13:12 S'il est obligé de faire cette caisse, c'est parce que le préfet et la trésorerie ont dû lui dire...
00:13:16 - Les jours de la journée précédente, ce n'est pas autorisé.
00:13:18 - C'est complètement illégal, les agents n'ont pas effectué leur service, on ne peut pas les payer.
00:13:21 Il ne faut jamais oublier que dans une mairie, c'est la trésorerie principale,
00:13:24 donc c'est l'État qui paye concrètement.
00:13:26 Le maire dit "voilà ce que je veux dépenser", mais ensuite c'est l'État qui paye.
00:13:29 Et là, payer un service non fait, c'est tout simplement illégal.
00:13:33 On constate en tout cas que les maires William T sont toujours les premiers filtres au contact de la population,
00:13:37 que ce soit pour les bonnes nouvelles, mais également pour les mauvaises.
00:13:40 Et en ce moment, elles sont plus souvent mauvaises que bonnes.
00:13:43 - Les maires sont au premier contact et symbolisent les contradictions françaises.
00:13:46 Ils expliquent qu'ils ont besoin de plus de liberté, qu'il faut décentraliser davantage,
00:13:50 mais dès qu'il y a un souci, ils demandent l'argent de l'État en premier lieu.
00:13:53 Ça me fait penser aux banquiers en 2008 qui disaient "il faut libéraliser le système"
00:13:56 et puis après qu'ils se retournaient vers l'État pour assister à ce système.
00:13:59 Je pense que c'est un vrai point.
00:14:01 C'est-à-dire qu'il faut définir ce qu'on veut avec les maires.
00:14:03 S'ils veulent davantage de liberté, qu'on leur donne davantage de liberté,
00:14:07 mais à ce moment-là, on supprime la fonctionnalisation des fonctionnaires territoriaux.
00:14:12 - C'est le sujet. - Voilà, il faut le supprimer.
00:14:14 C'est-à-dire, s'ils veulent la liberté, à ce moment-là, ils gèrent eux-mêmes leurs effectifs.
00:14:17 Comme ça, à chaque changement de mairie, on peut licencier les gens en question
00:14:20 qui ne font pas partie du projet de la nouvelle majorité.
00:14:22 Et à ce moment-là, on définit un nouveau pacte global, même globalement.
00:14:24 Ensuite, après, je pense qu'il y a un point essentiel.
00:14:26 C'est qu'on dit "oui, on paie le prix de la guerre",
00:14:29 parce que dit Emmanuel Macron, ce qu'a rappelé Pierre Lelouch.
00:14:31 Moi, je pense que ce n'est pas ça le sujet.
00:14:32 Le sujet, c'est qu'on n'a pas su prévoir, comme d'habitude,
00:14:34 et comme les maires n'ont pas su prévoir, ce qui allait se passer dans les mois et les semaines à venir.
00:14:38 Parce qu'en fait, la crise de l'inflation, on le savait dès le début de la crise sanitaire
00:14:41 que ça allait venir, de la mesure où la Chine a fermé,
00:14:44 que ça a créé un problème d'offres sur le marché,
00:14:47 et donc ça a inévitablement créé un problème d'inflation.
00:14:50 Et ensuite, après, sur les problèmes énergétiques, on savait depuis très longtemps
00:14:53 qu'on avait une dépendance, parce que la Commission...
00:14:55 Moi, j'avais sorti un rapport sur l'Europe en janvier 2022.
00:14:57 La Commission européenne avait sorti un rapport sur lequel je m'étais appuyé
00:15:01 sur le basé des dépendances énergétiques de l'Union européenne vis-à-vis des pays extérieurs,
00:15:05 notamment de la Russie.
00:15:06 Donc on savait depuis très longtemps qu'on était très dépendants des pays extérieurs.
00:15:08 Et donc, par conséquent, on aurait dû faire une politique qui était souveraine
00:15:11 sur le plan énergétique, sur le plan alimentaire, pour éviter ce choc de dépendance,
00:15:15 et notamment qui a conduit à un problème qui était très fort.
00:15:17 Donc il est très simple de mettre tout le dos sur la question de la guerre
00:15:20 quand on a des problèmes internes aussi importants
00:15:22 et qu'on n'a pas voulu les régler depuis aussi longtemps.
00:15:24 Pierre Lelouch, et après on passe à la santé.
00:15:26 Là, on est en train de... Pardon, de tout mélanger.
00:15:29 On a une réaction des maires, qui sont au plus près des gens
00:15:33 et qui subissent des décisions qui les dépassent complètement.
00:15:36 Oui, mais on le savait.
00:15:37 La guerre, la dépendance installée par l'Allemagne et l'Europe à l'égard du gaz russe,
00:15:42 ça c'est des choses que même M. Pony, quand il était maire, il ne contrôlait pas.
00:15:46 Ce n'était pas à son niveau que ces décisions se font.
00:15:49 Alors vous dites aussi, oui, mais il y avait déjà l'inflation avec le Covid.
00:15:53 C'est vrai, il y avait des distorsions dans les chaînes de production
00:15:56 qui mettaient de la pression sur l'inflation.
00:15:59 Mais ce qui s'est passé depuis 11 mois, c'est qu'à mesure que cette guerre s'étend,
00:16:06 on a une militarisation de nos échanges commerciaux avec la Russie.
00:16:10 On en est à 9 paquets de sanctions.
00:16:12 Et en retour, Poutine, il a fermé le robinet.
00:16:15 Quand il a fermé le robinet, vous avez eu une explosion jusqu'à 450% des prix du gaz,
00:16:22 qui derrière ont entraîné l'électricité, derrière ont entraîné tous les autres produits,
00:16:28 notamment alimentaires.
00:16:29 Et aujourd'hui, on a une inflation en moyenne de 12% dans la zone euro et de 30% dans l'alimentaire.
00:16:35 Et sur l'énergie, c'est 4 fois, 5 fois le prix pour les communautés.
00:16:40 Pierre Lelouch, ça impacte les communes et les Français et les maires.
00:16:43 C'est de cela dont on parle. Ça les impacte directement, bien sûr.
00:16:46 En Routeschêne, on est tous en train de payer cela.
00:16:48 La question, c'est comment on en sorte.
00:16:50 – Je pense que vous avez eu, ça, une très bonne remarque en disant,
00:16:53 en fond, les maires, ils demandent le beurre et l'argent du beurre,
00:16:56 la décentralisation, plus de pouvoir.
00:16:58 Et en même temps, à chaque fois qu'il y a un problème, on se tourne vers l'État.
00:17:00 Vous avez complètement raison.
00:17:02 Je crois que la décentralisation en France, c'est un problème de temps de paix.
00:17:05 C'est à revoir entièrement.
00:17:07 Si on veut décentraliser, il faut repenser les règles, y compris le budget.
00:17:11 – C'est la fin de l'abondance dont parlait Emmanuel Macron.
00:17:13 Vraiment, un mot, François Pouponni, parce que je voudrais qu'on voit le sujet sur les docteurs.
00:17:17 – Il faut contester le fait que lorsque l'État décide de monter
00:17:20 le point d'indice du fonctionnaire au niveau national,
00:17:23 les fonctions publiques d'État, les mairies doivent aussi augmenter
00:17:27 leurs propres fonctionnaires.
00:17:29 Et moi, des fois, quand il y a des décisions, c'était 500 000 euros
00:17:31 qui n'étaient pas prévus.
00:17:32 Et ça, ce n'est pas acceptable, que ce soit l'État qui décide pour les collectivités.
00:17:35 Soit elles sont autonomes, elles gèrent leur budget,
00:17:38 et on les laisse prendre leurs décisions,
00:17:40 mais leur imposer de parer des décisions, parfois, elles ne peuvent plus y faire face.
00:17:43 – Les maires qui sont souvent confrontés avec les communes,
00:17:45 et notamment les petites communes, à la désertification médicale.
00:17:48 Autre exemple de la difficulté du quotidien dans les communes et du système B
00:17:51 pour pallier le manque de soignants, à Nevers.
00:17:54 La région Bourgogne-Franche-Comté a mis en place un pont aérien,
00:17:57 et chaque semaine, des médecins de Dijon prennent l'avion,
00:18:01 35 minutes de vol, pour se rendre au centre hospitalier de Nevers.
00:18:04 Ils font l'aller-retour dans la journée.
00:18:06 Soumaya Lallou.
00:18:08 – C'est un accueil quasi présidentiel pour ces huit médecins.
00:18:13 Pour la première fois, ces "Flying Doctors", comme on les appelle déjà,
00:18:16 arrivent en avion du CHU de Dijon.
00:18:19 – D'habitude, on venait en train, depuis deux ans,
00:18:22 assez régulièrement, pour aider notre collègue à Nevers.
00:18:25 Et puis là, c'était en avion, donc c'est plus rapide, effectivement.
00:18:29 Ça permet de partir le matin même, et pas la veille au soir.
00:18:33 – Direction, le centre hospitalier de Nevers,
00:18:36 où le manque de soignants est criant.
00:18:38 Pneumologues, gynécologues ou encore cancérologues,
00:18:41 en tout, c'est une cinquantaine de médecins
00:18:43 et plus de 35 infirmières qui manquent à l'appel.
00:18:45 – Ces médecins m'apportent autrement,
00:18:48 c'est impossible de faire fonctionner un service comme ça,
00:18:52 avec un seul médecin.
00:18:53 – Inna Diga-Ecochet est souvent en renfort dans cet hôpital.
00:18:57 Elle a déjà ses repères.
00:18:58 – Tout de suite, je vais allumer les consoles, rentrer les codes,
00:19:02 me connecter et puis commencer à regarder les premiers examens
00:19:05 que je dois interpréter, et après, je vais voir le patient.
00:19:08 – C'est pour être plus rapide que ce pont aérien a été mis en place.
00:19:12 Il relie, une fois par semaine, Dijon à Nevers,
00:19:14 pour un trajet de 35 minutes, contre près de 2h15 en train.
00:19:18 – C'est un coût, mais c'est un coût, il faut savoir que les intérimaires
00:19:22 nous coûtent à peu près 3,5 millions par an.
00:19:25 On fait des économies en faisant venir même un avion de Dijon.
00:19:29 – Mais il y a aussi un coût écologique.
00:19:32 Cependant, entre le soin de la population
00:19:34 et la volonté de limiter l'empreinte carbone,
00:19:36 la région a tranché, elle espère multiplier les allers-retours
00:19:40 pour répondre aux besoins des patients.
00:19:42 – Il faut préciser que dans la Nièvre, avec un généraliste
00:19:45 pour plus de 2000 patients, contre 854 au niveau national,
00:19:48 évidemment, il y a un manque énorme.
00:19:51 Néanmoins, quand Pierre Lelouch parlait, William, tout à l'heure,
00:19:54 de temps de guerre, là on y est.
00:19:56 C'est un pont aérien, ben oui, pardon, mais ce sont des médecins
00:19:59 qui sont transportés pour aller soigner dans une autre ville,
00:20:03 à 35 minutes de vol.
00:20:05 – Oui, mais moi je trouve que c'est une bonne idée.
00:20:08 De toute façon, on a un manque de médecins.
00:20:10 Donc le seul moyen, c'est de pouvoir faire en sorte
00:20:12 qu'ils soient beaucoup plus flexibles et de les organiser entre eux.
00:20:14 On n'a pas le choix.
00:20:15 De toute façon, on ne va pas produire un médecin en un an.
00:20:17 C'est 8 à 10 ans de formation pour un médecin.
00:20:20 Et donc, une des réformes que vous faites mettra 10 ans, voire 15 ans
00:20:24 à pouvoir s'activer sur le territoire français.
00:20:26 Et donc, toutes les réformes que l'on met mettront du temps
00:20:28 à pouvoir sauver l'hôpital, à sauver la médecine de ville, etc.
00:20:31 Donc, le seul moyen qu'on a pendant ce temps,
00:20:33 c'est soit recruter des médecins étrangers,
00:20:35 et donc se poser à une question sur est-ce qu'on flexilise
00:20:38 et est-ce qu'on facilite l'arrivée de médecins étrangers en France.
00:20:40 Et dans ce cas-là, il va falloir mettre des conditions
00:20:42 qui soient attractives et incitatives.
00:20:44 Et ça doit être le débat dans le projet de loi immigration.
00:20:46 Et le deuxième point, c'est de faire en sorte que les médecins
00:20:48 puissent travailler plus et être plus flexibles à bouger,
00:20:51 normalement, sur le plan territorial.
00:20:52 Parce que de toute façon, vous n'allez pas faire pousser
00:20:54 des hôpitaux supplémentaires.
00:20:55 Et quand vous regardez le budget général de la santé,
00:20:57 vous voyez que vous avez explosé, notamment les coûts d'infrastructure.
00:20:59 - Même l'hôpital est en crise. - Et donc, du coup, vous ne pouvez pas
00:21:01 créer des hôpitaux partout sur chacun des territoires.
00:21:03 Le seul moyen, c'est d'avoir réorganisé la médecine
00:21:06 et l'hôpital public pour faire en sorte d'avoir
00:21:08 un hôpital général dans chaque région, et que soit
00:21:10 les patients soient beaucoup plus flexibles
00:21:12 et bougent davantage vers cet hôpital, soit les médecins
00:21:14 vont au contact de la population.
00:21:15 Donc moi, je trouve que c'est une bonne initiative
00:21:16 et c'est une bonne solution.
00:21:17 Critique néanmoins des écologistes du coin,
00:21:20 Pierre Lelouch, parce qu'on prend l'avion
00:21:22 et on émet du CO2.
00:21:23 Sauf que 35 minutes d'avion, là, il y a le mort-vent,
00:21:26 c'est enclavé, la ville de Nevers.
00:21:29 Donc il faut énormément de temps pour s'y rendre.
00:21:31 Ce n'est pas possible.
00:21:32 - Je dois savoir que la ligne de train va être interrompue.
00:21:34 Le Nevers-Dijon. - Tout va bien, alors,
00:21:36 dans ce secteur. - Pour l'essentiel de l'année.
00:21:38 - Tout va très bien. - On n'a même pas la possibilité
00:21:40 d'aller en Inde. Non. Ce qui est grave dans la situation
00:21:42 qui vient d'être décrite, c'est qu'il me semble
00:21:45 qu'on est le pays de médecins sans frontières.
00:21:47 Avant, on exportait les médecins pour aller aider
00:21:50 les zones sous-développées, les zones de guerre.
00:21:52 Maintenant, les médecins sans frontières,
00:21:54 c'est à l'intérieur de nos frontières.
00:21:55 Ce qui est quand même assez effrayant.
00:21:58 Ça montre à quel point on a laissé se dégrader
00:22:01 le système de santé.
00:22:02 Là, l'hôpital Pierre-Bérigauvoir à Nevers,
00:22:06 ils ont très, très peu de médecins.
00:22:08 Et c'est d'ailleurs la difficulté de l'implantation
00:22:10 des hôpitaux dans notre pays.
00:22:12 Il y a beaucoup de régions, et moi je connais personnellement
00:22:15 des hôpitaux de province qui sont sous-staffés
00:22:18 et où il vaut mieux pas avoir une intervention sérieuse
00:22:21 parce que les gens n'ont pas de naissance,
00:22:24 pas d'accouchement parce qu'il n'y a pas assez d'accouchement,
00:22:27 pas assez d'opération pour que ça se passe
00:22:29 dans de bonnes conditions.
00:22:30 - Évidemment.
00:22:31 - On croit qu'il faut une...
00:22:33 Ce qui vient d'être dit est également vrai,
00:22:35 il faut 10 ans pour former des médecins.
00:22:37 Donc la fin du numerus clausus de 2021
00:22:41 va se faire sentir vers 2031, 32, 33.
00:22:43 - Voilà pourquoi.
00:22:44 - Et donc, il y aura des mesures de ce genre entre-temps.
00:22:48 Franchement, c'est pas très glorieux.
00:22:51 - Ah, c'est pas encourageant.
00:22:52 - On utilise Paul pour habiller Pierre,
00:22:53 et on le fait qu'une journée par semaine.
00:22:55 Qu'est-ce qu'ils font le reste du temps ?
00:22:56 On sait pas trop, mais il y a vraiment un sujet
00:22:59 dans la carte de santé de notre pays.
00:23:02 - Bien sûr.
00:23:03 Le nombre de médecins généralistes exerçant en cabinet
00:23:04 a baissé de 11 % en 10 ans, notamment.
00:23:07 C'est-à-dire que les médecins ne veulent plus faire ce métier.
00:23:10 C'est trop compliqué.
00:23:11 - Un, ils ne veulent plus faire ce métier.
00:23:12 Deux, les visites le soir et le week-end...
00:23:14 - Terminées.
00:23:15 - Oh, terminées, ils ne veulent plus.
00:23:17 En secteur rural, ils ne veulent plus.
00:23:19 En banlieue, je ne vous parle même pas,
00:23:20 ils ne vont pas aller le soir.
00:23:21 Moi, vous savez, je suis d'origine écorce,
00:23:23 et il y a un pôle hospitalier à Jacques-Chaud, un à Bastia,
00:23:26 il y avait un hôpital à Sartheine.
00:23:28 Maintenant, on vient de chercher en hélicoptère.
00:23:30 C'est-à-dire qu'on amène les urgentistes,
00:23:32 quand il y a un problème, ils viennent voir,
00:23:34 et si c'est grave, hop, ils sont déportés.
00:23:36 L'héliportage...
00:23:37 - D'un pont aérien, en l'occurrence.
00:23:39 - C'est un pont aérien, mais c'est 8 minutes en hélicoptère,
00:23:41 c'est 1h30 en voiture.
00:23:43 - C'est ça.
00:23:44 - Il y a aussi un problème pour sauver des vies,
00:23:46 parce qu'il faut mettre hospitalier tout de suite.
00:23:48 Par contre, l'hôpital de Sartheine n'est plus un lieu
00:23:51 où on soigne vraiment.
00:23:53 On attend et on fait venir l'hélicoptère.
00:23:55 - C'est le cas de Nevers, parce que 35 minutes de vol,
00:23:57 c'est formidable depuis Dijon, c'est plusieurs heures
00:23:59 pour passer le Morvan, et évidemment, ça sauve des vies.
00:24:01 - Imaginez-vous...
00:24:02 - Ça sauve des vies en cas d'urgence.
00:24:04 On marque une pause, on se retrouve avec les débats
00:24:06 et l'actualité dans 90 Minutes Info Week-end.
00:24:08 À tout de suite.
00:24:09 - Un sacré...
00:24:10 - La 2e partie de 90 Minutes Info Week-end.
00:24:15 Les débats reviennent dans un instant avec nos invités,
00:24:17 mais d'abord, Clémence Barbier pour les infos.
00:24:19 - La France va devoir doubler le taux d'effort
00:24:24 en faveur de la réduction des émissions de carbone
00:24:27 pour atteindre ses objectifs en 2030,
00:24:29 a affirmé Emmanuel Macron.
00:24:31 Si on ne change pas les choses, on n'y arrivera pas,
00:24:33 a assuré le président, dans une vidéo publiée
00:24:36 sur les réseaux sociaux, deux jours après avoir réuni
00:24:39 un conseil de planification écologique à l'Elysée.
00:24:42 À Paris, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées
00:24:45 pour réclamer la libération immédiate des Français
00:24:48 détenus en Iran et dénoncent la politique implacable
00:24:51 de prise d'otages du régime iranien.
00:24:53 Les familles des prisonniers ont également brandi
00:24:56 des photos de leurs proches.
00:24:58 Officiellement, 7 Français sont détenus en Iran.
00:25:01 4,5 tonnes de cocaïne saisies au large des îles Canaries,
00:25:04 en Espagne.
00:25:05 La marchandise était stockée à bord d'un cargo togolais
00:25:08 qui venait d'Amérique latine.
00:25:10 Le navire, qui transportait du bétail
00:25:12 vers des pays du Moyen-Orient,
00:25:14 a été surveillé de près depuis plus de deux ans.
00:25:17 28 membres de l'équipage de 9 nationalités différentes
00:25:20 ont été arrêtés.
00:25:22 La Bélarusse Arina Sabalenka, 5e mondiale,
00:25:25 a remporté l'Open d'Australie, son premier titre du Grand Schlem.
00:25:29 Elle a battu en finale à Melbourne.
00:25:31 La Kazakh est 25e mondiale, Elena Rybakina 466364.
00:25:36 Avec ce titre, la joueuse de 24 ans va retrouver lundi
00:25:40 en 2e rang mondial, le meilleur classement de sa carrière.
00:25:44 Les débats dans 90 minutes info week-end.
00:25:49 La deuxième partie autour de l'actualité internationale.
00:25:52 Dans quelques instants, l'arrestation mortelle aux Etats-Unis
00:25:54 qui fait polémique, mais d'abord Israël.
00:25:56 Deux blessés dans une nouvelle fusillade à Jérusalem-Est,
00:25:59 aujourd'hui perpétré par un palestinien de 13 ans.
00:26:02 L'assaillant a été neutralisé et blessé.
00:26:04 Cette attaque, bien sûr, intervient au lendemain
00:26:06 de cette fusillade qui a fait sept morts
00:26:08 près d'une synagogue dans la même zone.
00:26:10 Dernière information avec Nathalie Sosna Ofi,
00:26:12 correspondant CNews en Israël.
00:26:14 Un nouvel attentat a en effet eu lieu à la cité de David
00:26:19 ce matin dans la vieille ville de Jérusalem.
00:26:22 Deux jeunes Israéliens ont été grièvement touchés
00:26:24 par les tirs d'un palestinien qui aurait, d'après les témoins,
00:26:27 tiré sous les cris d'Allah Ouagbar,
00:26:30 avant d'être abattu par un civil.
00:26:32 Un nouvel attentat qui intervient à peine 12 heures
00:26:35 après celui perpétré hier soir devant une synagogue
00:26:38 du quartier de Neve Yaakov à Jérusalem-Est.
00:26:41 Un palestinien originaire lui-même de Jérusalem-Est
00:26:45 a ouvert le feu sur des fidèles qui sortaient
00:26:47 de la prière du Shabbat.
00:26:49 Le bilan est lourd, sept morts et plusieurs blessés.
00:26:53 Deux attentats qui interviennent dans un contexte d'escalade,
00:26:56 des tensions ces derniers jours en dépit
00:26:59 de médiations égyptiennes et européennes.
00:27:02 Alors des premières mesures ont d'ores et déjà été prises.
00:27:05 Le chef de l'état-major a ordonné le renforcement
00:27:07 des troupes de Tsahal en Judée Samarie,
00:27:10 mais aussi dans l'enveloppe de Gaza.
00:27:12 Et le chef de la police a relevé le niveau de vigilance
00:27:15 à son maximum dans la capitale, ainsi que à travers tout le pays.
00:27:19 Ce soir, le premier ministre Benjamin Netanyahou
00:27:22 réunira son cabinet de sécurité afin de décider
00:27:25 de la réaction d'Israël à ces deux attentats.
00:27:28 Il a d'ores et déjà exhorté les citoyens
00:27:31 à ne pas se substituer à la loi et à ne pas faire justice eux-mêmes.
00:27:36 On évoque évidemment cette actualité avec nos invités
00:27:40 et avec Harold Diman, spécialiste de la politique internationale à CNews,
00:27:44 qui nous a rejoints. Bonjour Harold.
00:27:46 D'abord, quelle pourrait être la réaction d'Israël
00:27:49 après ces deux attentats, puisque celui de ce matin,
00:27:51 qui a été moins meurtrier, est un attentat également ?
00:27:54 Forcément des représailles ?
00:27:56 Oui, on est dans l'escalade naturellement.
00:27:59 Le nouveau gouvernement qui est en place est le plus dur qu'on ait jamais eu.
00:28:03 Et le ministre de la Sécurité, lui-même, est le plus dur de tous les ministres.
00:28:08 Il faudra aller retourner jusqu'à la période d'Ariel Sharon,
00:28:13 il y a 25 ans, pour trouver à peu près la même attitude.
00:28:18 Et donc, il y aura nécessairement des représailles.
00:28:23 Et l'ambiance, on ne sait jamais qui a commencé, la poule ou l'œuf,
00:28:28 mais l'ambiance est un petit peu, je dirais, envenimée
00:28:33 par le fait que, déjà, le nouveau gouvernement avait décrété
00:28:37 que chaque fois qu'on arborerait le drapeau palestinien à Jérusalem-Est,
00:28:42 il sévirait. C'est un « il » interdit, mais maintenant, il réprime, nécessairement.
00:28:48 Et tout se passe à Jérusalem-Est.
00:28:50 Il n'y a pas nécessairement de rapport, mais l'ambiance a été donnée.
00:28:54 Et puis, évidemment, le ministre qui est allé sur l'esplanade des mosquées,
00:28:57 Mont-du-Temple, ça a envenimé les choses aussi.
00:29:00 – Vous parlez de représailles, ça veut dire qu'il y a un risque
00:29:03 d'embrasement de la région ? – De la région ?
00:29:06 – Très très prochainement ? – De la région, c'est surtout
00:29:10 un embrasement avec Gaza et le Hamas, et ce qu'il y a…
00:29:15 – Qui parle de vengeance après ces deux attentats.
00:29:18 Le porte-parole du Hamas et dans la bande de Gaza déclare que
00:29:21 si cette synagogue a été attaquée, notamment hier, c'est, je le cite,
00:29:24 « une vengeance et une réponse naturelle au meurtre de neuf Palestiniens à Génine ».
00:29:28 – Oui, alors là, on est dans l'escalade où les neuf étaient en train de préparer,
00:29:33 selon les autorités israéliennes, des attentats.
00:29:37 Et donc, ce gouvernement attaque avant même qu'il y ait des attentats,
00:29:41 ce qui n'est pas nécessairement illégitime comme approche,
00:29:44 mais vraiment, on est monté d'un braquet par rapport à ce qu'on pouvait faire
00:29:49 par le passé, et la partie palestinienne est beaucoup plus chauffée à blanc
00:29:55 parce qu'elle sait qu'avec ce gouvernement-là, il n'y a pas grand-chose à espérer,
00:29:59 et elle se sent trahie par le reste du monde arabe,
00:30:03 puisqu'il y a une espèce de tendance diplomatique d'aller vers Israël,
00:30:07 on l'a vu avec les accords d'Abraham, les Émirats Arabes Unis, Bahreïn,
00:30:11 le Maroc se rapprochent, mais ça commence à freiner un tout petit peu.
00:30:15 Par exemple, l'Arabie Saoudite ne s'est pas vraiment joint au groupe pour l'instant.
00:30:20 Donc, il pourrait y avoir, si vous voulez, un petit retournement diplomatique,
00:30:25 c'est à voir.
00:30:28 – La communauté internationale a condamné, bien sûr, les États-Unis en tête,
00:30:32 Emmanuel Macron, pour la France, qui a tweeté, on va voir ce tweet,
00:30:36 ils ont tous condamné cette attaque, Pierre Lelouch,
00:30:39 si besoin était, mais ce n'est pas le cas, ça va attendre encore plus
00:30:42 une situation qui semble inextricable depuis trop longtemps.
00:30:46 – Oui, il y a de toute évidence un risque d'une inflammation très forte au Proche-Orient,
00:30:54 il y a plusieurs choses qui se passent en même temps,
00:30:57 il y a de bord la réélection de Netanyahou avec un gouvernement archi-conservateur,
00:31:02 ultra-religieux, N'zvir, le ministre de la Sécurité,
00:31:07 est un idéologue qui ajoute à la difficulté des provocations.
00:31:13 Ensuite, il y a la jeune génération palestinienne,
00:31:18 complètement déçue par Marco Dabas et tous ceux qui ont essayé le processus de paix
00:31:23 et qui veut passer à la violence, soutenue, troisième élément, par l'Iran,
00:31:29 qui finance derrière le Hamas et le Hezbollah,
00:31:33 donc vous avez l'Iran qui se rapproche, qui est déjà la bombe atomique,
00:31:37 sans le dire, avec l'échec des négociations sur le nucléaire iranien,
00:31:41 parce qu'on en est là, donc il y a un problème nucléaire iranien,
00:31:44 il y a un problème interne palestinien,
00:31:47 il y a un raidissement de la position israélienne,
00:31:49 et derrière des Arabes bien embêtés, parce qu'ils sont coincés au milieu de tout ça,
00:31:54 ne souhaitent pas de guerre avec Israël, au contraire,
00:31:56 mais ce problème palestinien est une espèce de poison lent
00:32:00 qui empêche un règlement pacifique.
00:32:03 Après, il y a des pays qui sont archi contaminés ou en ruine,
00:32:06 comme le Liban, la Syrie, l'Irak,
00:32:10 donc vous avez tous les éléments ici d'une contagion extrêmement lourde,
00:32:15 et qui ne sont pas sans lien avec ce qui se passe en Europe,
00:32:18 parce qu'au milieu de tout ça, vous avez la Turquie qui est engagée aussi,
00:32:21 en Irak et en Syrie, laquelle Turquie, comme vous le savez...
00:32:24 - Non, en Azerbaïdjan avec l'Arménie.
00:32:26 - Voilà, mais l'Azerbaïdjan et l'Arménie,
00:32:28 et elles-mêmes, poissons-pilote quelque part de la relation
00:32:32 avec la Russie ou entre la Russie et l'Europe.
00:32:34 Donc le Moyen-Orient, c'est l'arrière-cours de l'Europe.
00:32:37 Donc nous avons une inflammation en Europe centrale,
00:32:39 nous risquons d'en avoir une autre au Moyen-Orient.
00:32:41 C'est une année compliquée qui s'annonce, 2023,
00:32:44 évidemment, il faut éviter l'escalade, mais on est en plein dedans,
00:32:48 c'est-à-dire qu'il y a eu le gouvernement, l'espionnage des mosquées,
00:32:51 Djenin, maintenant les attentats, les Israéliens,
00:32:54 naturellement vont être obligés de réagir sur les gens du Hamas et du Hezbollah,
00:32:59 donc il y aura probablement des attaques, et encore un cycle supérieur.
00:33:01 Donc je suis très inquiet de cette situation,
00:33:03 qui encore une fois n'est pas sans lien avec ce qui se passe en France.
00:33:06 - Oui, et qui est évidemment immétrisable, c'est vrai, William T.
00:33:10 Et peut-être que ce conflit israélo-palestinien, c'est l'épicentre,
00:33:14 on va pas s'affoler outre mesure,
00:33:17 mais peut-être l'épicentre de cette fameuse 3ème guerre mondiale dont on parle,
00:33:20 on la localise avec l'Ukraine et la Russie,
00:33:22 avec l'armement de l'Ukraine d'ailleurs qui est en train de monter en capacité,
00:33:26 mais c'est peut-être là que ça peut se jouer.
00:33:29 Et c'est très inquiétant, comme le dit Pierre Lelouch en effet.
00:33:31 - Moi je suis d'accord avec l'exposé de Pierre Lelouch,
00:33:33 par contre je suis pas sûr qu'on ait un risque de 3ème guerre mondiale
00:33:35 sur le cadre du conflit israélo-palestinien.
00:33:37 - Vous avez pas dit ça.
00:33:38 - Non, non, non, c'est moi qui l'ai dit.
00:33:39 - C'est ce que dit Lionel.
00:33:40 - C'est moi qui l'ai dit, je pose cette question, parce que beaucoup se la posent.
00:33:42 - Je pense pas, parce que par exemple Pierre l'a très bien rappelé,
00:33:45 le fait que les pays du Golfe aient changé de position dans le conflit israélo-palestinien
00:33:49 change en fait beaucoup de choses.
00:33:50 C'est-à-dire qu'avant il y avait véritablement deux blocs opposés
00:33:52 qui étaient Occident contre Orient,
00:33:54 globalement l'Israël américain et puis l'Union européenne qui étaient ensemble,
00:33:57 et de l'autre côté les pays arabes.
00:33:58 Cette fois-ci les pays arabes, notamment du Golfe,
00:34:00 notamment les Emirats Arabes Unis, le Qatar et l'Arabie Saoudite,
00:34:02 sont passés avec une alliance israélienne pour lutter contre l'Iran,
00:34:05 un conflit entre Sunnites et chiites.
00:34:08 Et je pense que ça change toute la donne.
00:34:10 Là le point essentiel, si vous parlez de 3ème guerre mondiale,
00:34:12 il faut plutôt regarder du côté de Taïwan où là on a un vrai risque,
00:34:14 mais pour revenir sur la question israélo-palestinienne,
00:34:16 je pense que cette fois-ci il y aura des escalades,
00:34:18 il y aura une inflammation, mais cette fois-ci au moins la communauté internationale
00:34:21 a davantage le moyen d'intervenir et de limiter les dégâts
00:34:24 pour entamer le risque d'inflammation à la différence de ce qui s'est passé,
00:34:29 notamment entre l'Ukraine et la Russie,
00:34:31 et ce qui se passera éventuellement entre la Chine et les États-Unis
00:34:33 sur le cas de Taïwan.
00:34:34 Donc je ne pense pas qu'il y ait un risque de 3ème monde de guerre dessus.
00:34:36 Il y aura une montée des tensions,
00:34:38 mais il y a eu une montée dans la zone,
00:34:40 Pierre s'en rappelle très bien, entre notamment l'Arabie Saoudite et l'Iran,
00:34:43 et pourtant à la fin on a réussi, notamment la communauté internationale,
00:34:46 a réussi à entamer et à limiter notamment ce risque-là,
00:34:49 et je ne pense pas qu'il y aura un risque très long.
00:34:51 Il y aura une zone locale qui sera très tendue,
00:34:53 les Palestiniens vont répliquer, les Israéliens vont répliquer également,
00:34:56 et ça va arriver pendant un mois, deux mois comme ça.
00:34:59 Par contre est-ce qu'il y a un risque de conflit généralisé ? Je ne pense pas.
00:35:01 Tant que les Américains d'ailleurs soutiennent les Israéliens,
00:35:04 ce conflit généralisé ne pourra pas se dérouler, François Tsipani ?
00:35:07 Je suis moins optimiste, parce qu'en effet Pierre Lelouch l'a dit.
00:35:10 Vous n'êtes pas le seul, c'est pour ça que je pose cette question.
00:35:12 On a une situation en Europe qu'on n'aurait jamais imaginée, la guerre en Ukraine.
00:35:16 Bien sûr.
00:35:17 Ça s'embrase maintenant de nouveau entre Israéliens et Palestiniens,
00:35:20 et on sait qu'il y aura un engrenage, il y aura des représailles,
00:35:22 il y aura des représailles sur les familles,
00:35:24 il y aura des frappes à Gaza sur le Hizbollah, sur le Hamas manqué.
00:35:27 Et il y a la situation en Arménie, où les Azéries, aidées par les Turcs,
00:35:32 armées par les Israéliens avec les drones israéliens,
00:35:35 rentrent en Arménie de plus en plus.
00:35:37 Là ils ont fait un blocus sur le Haut-Karabagh,
00:35:39 mais ils rentrent au Sunniq, au sud de l'Arménie,
00:35:42 qui est la frontière entre l'Arménie et l'Iran.
00:35:44 Et l'Iran a toujours dit "je n'accepterai pas que les Turcs",
00:35:48 qui sont quand même leurs ennemis, et les Azéries, m'isolent de l'Arménie.
00:35:52 Donc on a trois lieux où ça peut déraper entre, effectivement,
00:35:57 les Turcs, les Israéliens, les Azériens et l'Iran.
00:36:00 L'Iran qui pilote tout ça,
00:36:03 l'Ukraine avec le rôle de la Turquie.
00:36:06 Et donc on a jamais, enfin, sincèrement,
00:36:08 on a rarement connu une telle situation où ça s'embrasse.
00:36:12 Le conflit arménien dont on parle peu, il est pendant, il est présent.
00:36:16 C'est un cocktail explosif, pardonnez-moi pour la terminologie inappropriée.
00:36:19 Je ne sais pas si ça finira en 3ème guerre mondiale,
00:36:21 en tout cas c'est une situation, et à chaque fois on a les Russes,
00:36:25 parce que je reprends l'exemple du conflit arménien,
00:36:27 normalement il se règle entre Américains, Russes et Français,
00:36:30 dans le cadre de ce qu'on appelle le groupe de Minsk,
00:36:33 sauf qu'Américains, Russes et Français ne se parlent plus.
00:36:35 Donc on a aussi plus les lieux de dialogue et de discussion.
00:36:37 Ce sont des ramifications, en effet.
00:36:39 J'aimerais qu'on aille aux États-Unis dans un instant,
00:36:41 mais je vous laisse conclure sur cette thématique, Pierre Lelouch.
00:36:43 C'est une situation, en réalité, que personne ne contrôle.
00:36:46 Dans le temps, les Américains contrôlaient ce qu'on faisait,
00:36:49 les Israéliens, ce n'est plus le cas,
00:36:51 puisque Netanyahou est maintenant en bisbille ouverte
00:36:54 avec l'administration Biden sur ses choix intérieurs.
00:36:57 Personne ne contrôle ce qui se passe en Iran,
00:37:00 peut-être un peu les Russes, mais personne.
00:37:02 Les Iraniens sont les grands gagnants en termes d'influence régionale,
00:37:06 au Liban, en Syrie, en Irak, sur le Hezbollah, sur le Hamas,
00:37:11 c'est eux qui tirent les choses.
00:37:13 Et il n'y a pas de sanction américaine sur le fait
00:37:15 qu'ils soient déjà au seuil de la bombe atomique.
00:37:18 Ça, la vérité.
00:37:19 Quant aux Russes, ils ont perdu beaucoup de...
00:37:21 Ils sont moins préoccupés, c'est vrai.
00:37:23 Sur l'Arménie et le Caucase.
00:37:25 Effectivement, tous ces acteurs, les puissances moyennes,
00:37:28 si vous voulez, l'Iran, Israël, la Turquie,
00:37:31 vivent leur vie au mépris des grands,
00:37:34 qui sont eux-mêmes engagés dans une guerre.
00:37:36 Un commentaire avant de passer aux États-Unis.
00:37:40 Est-ce que l'Iran, qui a affaibli,
00:37:42 notamment depuis la mort de Rassem Souleimani,
00:37:44 a les moyens, plus les problèmes internes,
00:37:46 d'alimenter une guerre dessus ?
00:37:48 Je ne pense pas à l'heure actuelle.
00:37:49 Non, ils continuent à vendre leur pétrole,
00:37:51 tout va bien pour eux.
00:37:52 Évidemment, ça ne va pas pour la population.
00:37:54 Le régime est en place extrêmement solidement, malheureusement.
00:37:58 Malheureusement pour nos otages,
00:38:00 malheureusement pour les jeunes femmes là-bas,
00:38:02 pour les jeunes, c'est très difficile de remplacer ça.
00:38:05 Les États-Unis, tensions et risques d'embrasement également.
00:38:07 Outre-Atlantique, après que les images
00:38:09 d'une arrestation violente et fatale
00:38:11 aient été rendues publiques,
00:38:13 des policiers afro-américains passent à tabac
00:38:15 un individu afro-américain,
00:38:17 qu'ils sont en train d'appréhender.
00:38:18 Rassemblements et protestations dans tout le pays.
00:38:21 Attention, les images sont choquantes.
00:38:23 Une importante explication d'Alexis Vallée.
00:38:25 Un long passage à tabac,
00:38:30 des coups de poing, deux pieds, deux matraques.
00:38:33 Pendant de longues secondes,
00:38:35 Tyrone Eichholz est même aspergé de gaz lacrymogène
00:38:38 et visé par un pistolet taser à décharge électrique.
00:38:42 Cette scène, captée par les caméras piétons des policiers,
00:38:46 n'était au départ qu'un banal contrôle routier
00:38:48 à Memphis dans le Tennessee.
00:38:50 Le suspect devait être arrêté pour une infraction
00:38:53 et tentait de s'enfuir après une confrontation
00:38:55 avec cinq policiers noirs.
00:38:57 Hospitalisé, Tyrone Eichholz est décédé trois jours plus tard.
00:39:01 "Quand mon mari et moi sommes arrivés à l'hôpital
00:39:04 et que j'ai vu mon fils, il était déjà mort.
00:39:06 Il l'avait réduit en bouillie, il avait des bleus partout,
00:39:09 sa tête était enflée comme une pastèque."
00:39:11 30 minutes après sa diffusion par la police,
00:39:13 la vidéo devient virale et enflamme les Etats-Unis.
00:39:16 Sur Twitter, le président Joe Biden
00:39:19 a exprimé son indignation.
00:39:21 "J'ai été indigné et profondément peiné
00:39:23 de voir cette horrible vidéo.
00:39:25 Cela rappelle la peur, le traumatisme profond,
00:39:27 la douleur et l'épuisement que les Américains noirs
00:39:29 et métis éprouvent chaque jour."
00:39:31 Les cinq policiers afro-américains, depuis licenciés,
00:39:34 ont été inculpés pour meurtre et écrouer.
00:39:37 Quatre d'entre eux ont ensuite été libérés sous caution.
00:39:41 La victime qui a succombé à ces blessures,
00:39:44 ça a été dit, Harold, ce n'est pas la première fois
00:39:46 qu'une arrestation tourne mal aux Etats-Unis.
00:39:48 Peut-on dire qu'il s'agit, là en effet,
00:39:50 puisque ce sont des afro-américains qui tabassent
00:39:52 un autre afro-américain, même s'ils ont un uniforme de police,
00:39:55 qu'il s'agit d'un acte raciste ou d'inspiration raciste ?
00:39:58 Je dirais deux choses. Dans un sens strict, non.
00:40:01 Ce ne sont pas des Blancs qui ont tué un Noir.
00:40:05 D'un autre côté, le problème s'est déplacé
00:40:08 vers aux Etats-Unis, dans le discours,
00:40:10 sur la violence policière.
00:40:12 Et Joe Biden a lui-même parlé à la maire de Nichols
00:40:17 et lui a dit, j'aurais bien voulu faire quelque chose,
00:40:20 je suis limité dans mes pouvoirs,
00:40:22 parce que c'est le pouvoir fédéral,
00:40:24 il ne peut pas commander à 18 000 départements de police
00:40:27 divers dans le pays, comme ça, d'un claquement de doigts,
00:40:31 si le congrès n'est pas avec lui, et même là,
00:40:33 c'est sans limite.
00:40:35 Donc, la police a une culture de domination.
00:40:38 Dès qu'il y a une confrontation, elle doit dominer.
00:40:41 Donc, des confrontations qui sont d'une banalité extrême,
00:40:45 ça serait comme nous, quelqu'un sauter la barrière du métro,
00:40:48 de ce niveau-là, ça tourne immédiatement au vinaigre
00:40:52 dans beaucoup de villes, pas toutes.
00:40:54 Attention, il y a un petit mouvement pour ne pas faire ça.
00:40:57 La ville de Camden, dans le New Jersey,
00:40:59 a arrêté ses pratiques de façon très nette,
00:41:02 et une pratique qui a tué 1186 personnes
00:41:05 en 2026 de violence policière.
00:41:08 Donc, ceux qui disent que c'est raciste,
00:41:10 il faudrait qu'ils démontrent que les policiers Noirs
00:41:12 appliquent les règles des Blancs contre des Noirs.
00:41:15 C'est un peu acrobatique.
00:41:16 - Un racisme social, peut-être.
00:41:18 J'ai un uniforme de policier, c'est quelqu'un qui a commis une faute,
00:41:21 donc je dois l'arrêter.
00:41:23 Est-ce que cela veut dire aussi qu'aux États-Unis, Harold,
00:41:26 quelle que soit notre couleur, quelles que soient nos origines,
00:41:28 si on a un uniforme de policier, on a une forme d'impunité.
00:41:31 Faut-il donc changer la réglementation
00:41:33 et la latitude d'intervention des policiers ?
00:41:36 - Bien sûr. On a dit par le passé aux États-Unis
00:41:38 qu'il y a trois races, blanc, noir et bleu,
00:41:41 et on a dit que c'était la première race de l'uniforme.
00:41:44 Donc oui, la pratique devrait changer,
00:41:47 mais bien sûr, les policiers sont un peu sous-payés,
00:41:50 un peu sous-entraînés.
00:41:52 Il n'y a pas des services sociaux qui vont avec
00:41:55 dans beaucoup de villes pour des disputes conjugales.
00:41:58 La police vient et tout part en vrille.
00:42:01 Il y aurait besoin d'une législation pour arrêter cela,
00:42:06 mais encore une fois, il y a eu cette idée
00:42:08 que si la police commence à reculer,
00:42:10 elle va être submergée par l'intimidation des méchants.
00:42:13 Donc ça, c'est toujours en toile de fond.
00:42:15 Il faut que la police domine.
00:42:17 - Est-ce que c'est seulement un problème de réglementation
00:42:20 et de l'autorité de la police ?
00:42:22 - La question qui vise à changer les modes d'intervention de la police
00:42:25 est bloquée au Congrès depuis l'affaire George Floyd,
00:42:28 mais ça n'avance pas.
00:42:30 Deuxième point qui a été avancé par notre ami,
00:42:33 effectivement, 18 000 forces de police autonomes
00:42:36 qui sont réglées par les villes ou par les États,
00:42:39 décentralisées, sans contrôle de la Maison-Blanche ou de l'exécutif.
00:42:43 Troisième point, Memphis, Tennessee,
00:42:46 malgré Elvis Presley et la chanson du même nom
00:42:50 et toute la folk music autour de Memphis,
00:42:53 c'est la ville la plus violente des États-Unis.
00:42:56 C'est le nombre de morts le plus grand par habitant.
00:42:58 Ils en sont presque à 2 000 morts pour 100 000 habitants.
00:43:01 C'est aussi une ville noire, à 63 %.
00:43:04 C'est une ville pauvre, c'est une ville très jeune.
00:43:07 La majorité de la population est jeune,
00:43:10 en grosso modo en dessous de la tiède, moins de 20 ans.
00:43:13 Donc il y a beaucoup de tensions sociales dans ce pays.
00:43:16 Vous avez une police qui est hors contrôle
00:43:18 et qui est effectivement habituée de ce type de situation,
00:43:22 de se comporter violemment,
00:43:24 mais aussi dans un pays où il y a 450 millions d'armes à feu.
00:43:28 - Là, ils ont peur. - Et 50 000 morts.
00:43:30 Les États-Unis, il faut quand même le dire,
00:43:32 400 millions d'armes à feu,
00:43:34 50 000 morts par balle par an,
00:43:36 c'est-à-dire autant que tous les morts de la guerre du Vietnam en 10 ans.
00:43:40 Tous les ans, il tombe 50 000 Américains par arme à feu.
00:43:43 - Le nombre de tueries... - C'est une poudrière.
00:43:45 Il y a plus de 100 morts par jour aux États-Unis par arme à feu
00:43:48 et il y a plus de tueries que de nombres de jours dans l'année.
00:43:51 Donc on est une société ultra-violente
00:43:53 et la police, en effet, a des réflexes ultra-violents.
00:43:56 Et quand on se balade aux États-Unis,
00:43:58 quand on loue une voiture aux États-Unis,
00:44:00 ça fait intérêt à respecter les feux rouges
00:44:02 parce que sinon, vous allez voir arriver des gens sur vous
00:44:05 qui n'ont pas du tout le même comportement,
00:44:07 mais pas du tout, de la police.
00:44:09 - Parfois, il est conseillé de brûler les feux rouges dans certains endroits.
00:44:13 - Mais en fait, il parle d'une police qui tue...
00:44:15 - Ne pas s'arrêter aux feux rouges, ça peut être aussi l'instinct de survie
00:44:19 dans certains quartiers aux États-Unis également.
00:44:21 Vous avez raison, il faut respecter le code de la route.
00:44:24 - C'est ça le contexte. - Bien sûr.
00:44:26 Non, non, mais la police, c'est très facile.
00:44:28 - Mais contrairement à l'affaire George Floyd,
00:44:30 qui est la victime d'un meurtre, d'une violence épouvantable,
00:44:33 meurtrière, commise par des Noirs sur un Noir,
00:44:36 donc on a échappé à une deuxième affaire Floyd.
00:44:38 - Ça veut dire qu'on n'est pas... - Ça aurait déclenché des émeutes dans tout le pays.
00:44:41 - François Pupuni, on n'est pas dans le même cas de figure, là.
00:44:43 Ça ne peut pas s'embraser comme en 2020, à Minneapolis, avec George Floyd.
00:44:47 - Non. - Parce que même s'ils se sont des Afro-Américains,
00:44:50 c'est la police qui tue. - Oui, alors voilà, il y a deux choses.
00:44:53 Ce qui a fait embraser après l'affaire Floyd,
00:44:55 c'est des policiers blancs qui tuent des Noirs.
00:44:58 - Oui, "Black lives matter". - La police est négrophobe,
00:45:01 elle tue des Noirs parce qu'ils sont Noirs et eux, ils sont blancs.
00:45:03 Là, en fait, c'est la police qui est violente.
00:45:05 Et on voit bien que ce qui est terrible dans cette scène d'une violence qui est insupportable,
00:45:09 c'est qu'il y a cinq policiers, qu'il n'y en a aucun qui essaye d'arrêter en disant...
00:45:13 Donc c'est leur pratique. Ils frappent, ils sont à cinq sur un individu,
00:45:17 et ça a l'air d'être leur quotidien.
00:45:20 - Bombes lacrymogènes, tasers, coups de pied. - C'est leur coup de poing.
00:45:23 - C'est leur quotidien. - La législation qu'on propose,
00:45:25 ça imposerait l'intervention... - Pour un contrôle routier.
00:45:28 - Oui, ça imposerait l'intervention. - Pour un contrôle routier.
00:45:30 - On ne pourrait pas rester indifférents si on est policier.
00:45:33 Aux excès d'un collègue, ça serait...
00:45:35 - Qui veut dire que le refus d'autant périr aux États-Unis n'est pas traité comme enfant.
00:45:39 - C'est leur quotidien. - C'est leur quotidien.
00:45:41 - Ils frappent, et là, il y a les images, il y a le décès.
00:45:45 Mais combien de Noirs, par exemple la Memphis, sont frappés tous les jours par la police ?
00:45:49 - Et pas mal de blancs aussi. - Et pas mal de blancs aussi.
00:45:51 Dans l'indifférent général, alors, maintenant, il y a les vidéos, ça circule.
00:45:54 Mais il se pose le problème de la violence de la police,
00:45:57 et comment, effectivement, la police, et on l'a vu en plein New York,
00:46:00 éradique la délinquance. Je ne dis pas que c'est une évidence de délinquance,
00:46:03 on va de là où mon frère, il n'a fait le visionnement que peut-être, peut-être.
00:46:06 On ne pourrait pas expliquer le code de la route.
00:46:08 Mais il y a aussi un vrai problème de délinquance, Pierre Lelouch l'a dit tout à l'heure,
00:46:11 et donc la police, elle est confrontée à des bandes, à des gars...
00:46:13 - Armés, très armés. - Très armés, et ils ne prennent pas de risques.
00:46:16 - Oui, il y a des... - Ils ne prennent pas de risques, pas admissibles.
00:46:18 - Il y a quand même le gap entre la France et les États-Unis,
00:46:20 on a beaucoup de débats sur ce plateau, sur le refus d'obtempérer,
00:46:23 on polémique beaucoup. - Malheureusement.
00:46:25 - Malheureusement. - Malheureusement, on y vient.
00:46:27 - Oui, peut-être, mais là, en l'occurrence, si demain, ça, c'est la France,
00:46:30 William, il ne faut plus prendre la voiture.
00:46:32 - Ah ben, il peut y avoir un risque, il peut y avoir un risque,
00:46:35 parce que le contexte que rappelait Pierre Lelouch peut arriver en France.
00:46:38 Parce qu'en fait, nous, on juge aujourd'hui, avec des yeux de Français,
00:46:41 ce qui se passe aux États-Unis.
00:46:43 Quand vous vivez dans certaines villes, dans certains quartiers, dans certains ghettos,
00:46:46 les policiers font face. Et puis, on ne sait pas ce qui s'est passé aussi.
00:46:49 On ne sait pas si des policiers ont perdu certains de leurs collègues
00:46:51 à cause des guerres de gang, etc.
00:46:53 Comme l'a rappelé Pierre, il y a souvent des échanges de tirs dans ces endroits-là.
00:46:56 Et donc, certains ont peut-être perdu leurs collègues.
00:46:58 Et puis, certains ont peur aussi. Et puis, parfois, ils en ont marre,
00:47:00 en fait, que la personne qu'ils arrêtent se fasse relâcher au bout de quelques temps.
00:47:03 Et donc, tous ces contextes-là, rien ne justifie les violences.
00:47:06 Mais peuvent conduire certains à adopter des comportements
00:47:09 de plus en plus violents pour endiguer la violence,
00:47:11 surtout en fonction des contextes locaux et des politiques locaux.
00:47:13 Non, ça, il ne faut pas l'exclure.
00:47:14 Oui, mais je pense qu'on ne peut pas arriver en France à une politique républicaine, nationale, formée.
00:47:18 Non, ce que je dis, c'est qu'on peut avoir des comportements de certains acteurs
00:47:22 qui peuvent conduire à plus de réactions, dans la mesure où il faut réagir à l'ultra-violence.
00:47:25 Et vous avez des cas de parents, notamment, qui réagissent à la violence
00:47:28 en tabassant directement l'agresseur de leur fille, par exemple.
00:47:31 Je pense qu'il y a un cas qui est possible.
00:47:33 Et pour limiter ce type de cas, il faut lutter contre l'ultra-violence.
00:47:37 Parce qu'on ne peut pas juger, notamment en tant que Français,
00:47:39 ce qui se passe aux États-Unis, comme l'a rappelé Pierre,
00:47:41 sans comprendre ce qui se passe comme contexte.
00:47:43 Quand vous prenez les villes du Tennessee ou certaines villes de Baltimore, etc.,
00:47:46 vous avez des contextes d'affrontements qui sont très violents,
00:47:48 comme dans certains points français, même si, toute proportion gardée,
00:47:52 ce qui se passe en France n'a rien à voir avec les États-Unis.
00:47:54 Je vous donne 15 secondes, Pierre, parce qu'il y a la pub qui va partir.
00:47:56 Allez-y, pour conclure.
00:47:57 À Memphis, c'était la ville des esclavagistes.
00:47:59 Il y a toute cette histoire de rapport entre les blancs et les noirs,
00:48:02 beaucoup de pauvreté.
00:48:03 Moi, ce que je crains pour la France, c'est l'explosion de la drogue,
00:48:05 l'explosion des armes.
00:48:07 Et dans certains quartiers, on peut avoir des menfices à la française,
00:48:11 pas aujourd'hui, mais dans 5-6 ans, dans 10 ans.
00:48:14 Malheureusement, les tendances sont là.
00:48:16 On importe toujours ce qu'il y a de pire aux États-Unis.
00:48:19 On a souvent 10 ans d'écart, 10 à 15 ans d'écart avec les États-Unis.
00:48:22 Merci Harold.
00:48:23 Vous en témoignerez peut-être sur le plateau, Harold,
00:48:25 quand vous reviendrez dans 90 minutes d'info.
00:48:26 Merci de nous avoir accompagnés.
00:48:27 Nos invités reviennent dans quelques instants avec l'actualité d'autres thématiques.
00:48:31 À tout de suite sur CNews.
00:48:32 La troisième et dernière partie de 90 minutes info week-end sur CNews
00:48:41 avec William T, avec Pierre Lelouch, avec François Puponi.
00:48:44 Les débats dans un instant, mais d'abord un point sur l'actualité.
00:48:47 Clémence Barbier.
00:48:48 Les délégués du Congrès socialiste de Marseille ont enterriné
00:48:54 la réélection d'Olivier Faure au poste de Premier secrétaire,
00:48:58 mais enfin plusieurs jours de contestation interne
00:49:01 grâce à un accord avec Nicolas Maillol-Rossignol.
00:49:04 Le texte détermine que le maire de Rouen, deuxième du scrutin,
00:49:08 deviendra premier secrétaire délégué,
00:49:10 aux côtés de la maire de Nantes, Johanna Roland.
00:49:13 Deux personnes, un père et un fils, ont été blessés par balle ce matin à Jérusalem-Est.
00:49:19 Au lendemain d'une fusillade, la nouvelle attaque avait fait sept morts près d'une synagogue.
00:49:24 La police a indiqué que le suspect, un Palestinien de 13 ans, a été neutralisé.
00:49:29 De son côté, l'Union européenne a appelé Israël à n'utiliser la force létale qu'en cas de dernier recours.
00:49:35 Les Bleus disputeront leur première finale de mondial de Hande depuis 2017.
00:49:40 L'équipe de France affrontera demain le Danemark.
00:49:43 Les Bleus défient le double tenant du titre pour tenter de rafler un septième titre.
00:49:48 La thématique qui suit maintenant pour nos débats,
00:49:54 après le suicide du jeune Lucas, victime de harcèlement.
00:49:57 Quatre mineurs de 13 ans vont être jugés au tribunal pour enfant d'Epinal,
00:50:01 dans le département des Vosges, pour harcèlement scolaire,
00:50:04 ayant entraîné le suicide de la victime.
00:50:06 Explication de Geoffrey Defevre.
00:50:08 Le suicide du jeune Lucas, le 7 janvier dernier, dans les Vosges, avait provoqué une vive émotion.
00:50:14 A l'issue de leur garde à vue, deux filles et deux garçons âgés de 13 ans ont reconnu avoir proféré
00:50:19 à plusieurs reprises des moqueries à l'encontre de leurs camarades
00:50:22 et seront donc jugés pour harcèlement ayant entraîné le suicide de la victime.
00:50:26 Si les enfants ne sont pas punis à hauteur des adultes,
00:50:30 c'est que d'abord ils n'ont pas la majorité pénale et qu'ils n'ont pas non plus la maturité émotionnelle,
00:50:37 psychologique et voire neurologique qui leur permettent de prendre suffisamment de recul
00:50:42 sur leur conduite si on ne leur dit pas.
00:50:45 Donc ça va de soi qu'il ne faut pas condamner les enfants comme des adultes.
00:50:49 Depuis 2022, le harcèlement scolaire est reconnu comme un délit pénal
00:50:52 et peut être puni de 10 ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende.
00:50:56 Pour les mineurs, c'est la moitié de la peine, 5 ans.
00:50:59 Encore une fois, ces peines sont théoriques, on s'acheminera sans aucun doute,
00:51:03 semble-t-il compte tenu du faible âge de ces mineurs qui ont 13 ans,
00:51:09 vers plutôt des mesures de type socio-éducatif, voire des mesures de sanction éducative
00:51:15 avec l'obligation de suivre des stages, d'aller voir des médecins, un psychologue,
00:51:20 tout un panel qui est à la disposition du tribunal pour enfants.
00:51:23 Chaque année, près d'un enfant sur 10 est victime de harcèlement scolaire.
00:51:27 Alors c'est évidemment un sujet délicat, méconnu pour certains, mais qui existe,
00:51:34 qui est là, évidemment, présent.
00:51:36 Pierre Lelouch, on l'a vu dans le sujet, d'un point de vue judiciaire,
00:51:41 ces mineurs ne risquent apparemment pas grand-chose,
00:51:43 ils ne vont pas faire 10 ans de prison comme c'est prévu par la loi,
00:51:45 il y aura sans doute des mesures qui seront adaptées,
00:51:47 mais leurs sanctions, si sanction il y a bien sûr, et il y aura,
00:51:51 doivent avoir valeur d'exemple pour la prévention.
00:51:54 Je crois que dans ce qui est en train de passer dans notre pays,
00:51:57 avec ces violences à l'école, ces intimidations,
00:52:01 puis le rôle derrière des réseaux sociaux,
00:52:03 parce qu'il n'y a pas que l'insulte d'un enfant à l'égard d'un autre enfant,
00:52:06 il y a toute la répercussion, il y a tout l'effet sur la réputation
00:52:10 dans une petite ville ou dans la communauté scolaire.
00:52:13 C'est ça qui est problématique aujourd'hui.
00:52:16 Donc je pense que des affaires comme celle-là,
00:52:18 qui sont véritablement dramatiques,
00:52:20 parce que rien ne remplacera jamais la vie d'un petit garçon de 13 ans,
00:52:24 qui est perdu, c'est d'en faire un effort de pédagogie.
00:52:29 Je ne sais pas ce que veut faire le ministre de l'Éducation nationale,
00:52:33 mais moi je lui conseillerais fort de prendre les directives qu'il faut
00:52:39 au niveau de tous les établissements scolaires dans tout le pays,
00:52:43 pour qu'une campagne d'éducation civique, de débat,
00:52:48 soit ouverte dans toutes les classes de France.
00:52:51 Et qu'on ne fasse pas ça qu'une seule fois,
00:52:53 il faudrait le faire une ou deux fois dans l'année, tous les ans,
00:52:56 de façon à ce que des garde-fous mentaux soient présents.
00:53:01 Deuxièmement, je pense qu'il serait très utile
00:53:04 de prendre des mesures sur les téléphones portables.
00:53:07 Il faut arrêter avec les téléphones portables à l'école.
00:53:10 D'abord c'est dévastateur pour l'enseignement.
00:53:12 Et deuxièmement, c'est un système de communication permanente
00:53:16 entre les ados, où il y a tout et n'importe quoi,
00:53:19 y compris du porno, du TikTok, ce que vous voulez,
00:53:21 tout sauf l'éducation.
00:53:23 Et en même temps, ce genre d'attaque
00:53:25 contre les uns et les autres, par de la diffamation de zéro.
00:53:30 Nous on est vieux, on ne passe pas là-dedans,
00:53:33 mais la dissémination de ça, c'est terrible.
00:53:36 Donc je pense qu'il faut y mettre le haut là,
00:53:39 de façon très stricte.
00:53:42 Le temps d'écran devrait être contrôlé par les parents,
00:53:46 mais il devait y avoir des directives publiques
00:53:48 en disant qu'il faut que le temps scolaire soit le temps scolaire,
00:53:51 qu'il y ait un temps d'écran limité.
00:53:53 C'est quand même intéressant que la Chine,
00:53:56 qui a toutes ces technologies et qui fabrique du TikTok,
00:53:59 un instrument d'abêtissement général,
00:54:02 de déstructuration de notre jeunesse
00:54:04 et donc de la future société,
00:54:06 cette Chine-là, elle interdit et elle bloque
00:54:10 le temps d'écran en Chine.
00:54:12 Pour protéger les enfants chinois,
00:54:13 elle est concentrée sur l'étude.
00:54:16 Donc il y a les parents, il y a le message de l'État,
00:54:20 et pas laisser faire, ce qui est aujourd'hui le cas.
00:54:22 Et puis il y a l'éducation nationale.
00:54:24 Il me semble qu'il faut des choses assez drastiques.
00:54:28 Il faut un aspect d'éducation,
00:54:31 d'information des jeunes sur les risques,
00:54:34 mais en même temps, il ne faut pas leur donner les moyens
00:54:36 de disséminer ce genre de saloperies par Internet,
00:54:40 avec les photos qui vont avec et le reste.
00:54:42 C'est ça qui fait mal.
00:54:44 Et c'est ça qui fait qu'un enfant à 10 ans, 12 ans, 13 ans,
00:54:49 les gens ne sont pas encore formés, ni constitués.
00:54:53 Quelqu'un qui est un peu fragile, il va succomber.
00:54:56 Il va succomber dans la dépression,
00:54:58 et peut-être même aller jusqu'à la mort.
00:55:00 Et peuvent-ils comprendre les recommandations de Pierre Lelouch,
00:55:02 Pierre Lelouch, évidemment, c'est du bon sens,
00:55:04 et c'est ce qu'il faudrait faire, William T, en effet,
00:55:07 notamment sur la consommation des téléphones portables,
00:55:09 les modérer, modérer l'accès, voire les interdire,
00:55:12 à certains réseaux sociaux.
00:55:14 Mais c'est sans doute un vœu pieux en France, en Europe.
00:55:17 Tout dépend.
00:55:18 Moi, je pense qu'en tout cas, il faut adopter une ligne
00:55:20 qui soit plutôt cohérente.
00:55:21 Si on considère que les enfants peuvent être responsables,
00:55:25 à ce moment-là, on fait un parcours global cohérent,
00:55:28 et on dit, on abaisse l'âge de la justice des mineurs,
00:55:31 on les rend responsables, on essaie de les instruire,
00:55:33 de les éduquer, et de faire en sorte qu'ils soient responsables.
00:55:36 Si on considère qu'ils ne sont pas en état de le faire,
00:55:38 pour des raisons, comme l'a rappelé le psychologue,
00:55:40 on considère que ça doit être quelqu'un d'autre
00:55:42 qui doit prendre en charge ce risque.
00:55:43 Et je pense que ça doit être deux acteurs qui sont principaux.
00:55:46 D'une part, l'éducation, la question des surveillants,
00:55:48 des établissements, etc., d'un côté,
00:55:50 mais surtout, la question des parents.
00:55:52 Je pense qu'on a déresponsabilisé les parents
00:55:54 sur la question de l'éducation, parce qu'on a transféré
00:55:56 le poids et le charge de l'éducation
00:55:58 uniquement à l'éducation nationale,
00:56:00 et pas naturellement que la question de l'instruction.
00:56:02 Mais les parents ont été déresponsabilisés,
00:56:04 c'est-à-dire qu'ils déposent le gamin, ils disent
00:56:05 « de toute façon, mon enfant est roi, il va réussir,
00:56:07 et qu'importe ce qu'il fait, il aura toujours raison. »
00:56:09 La philosophie de l'enfant chéri a détruit un peu,
00:56:12 petit à petit, notre éducation, notre société, notre jeunesse.
00:56:16 Si par cas, dans ce que je pense plutôt,
00:56:19 on dit que les enfants ne sont pas responsables,
00:56:21 dans ce cas-là, on laisse la justice des mineurs
00:56:23 dans l'état actuel, même s'il y aura
00:56:25 quelques modifications à faire, et on dit
00:56:27 les établissements, les chefs scolaires et les parents
00:56:29 sont davantage responsables. Et si par cas,
00:56:31 un enfant commet un acte, il faut que le parent
00:56:33 en question soit jugé responsable,
00:56:35 et donc du coup, paye sa dette à l'égard de la société.
00:56:37 Et sur la question que vous posez, sur la question
00:56:39 du harcèlement scolaire, si par cas, un enfant
00:56:41 commet un harcèlement scolaire, il y a la question
00:56:43 de la responsabilité du parent qui doit être posée.
00:56:45 Sur la déflagration du harcèlement scolaire,
00:56:47 avec des issues fatales malheureusement,
00:56:49 comme on l'a vu avec le jeune Lucas,
00:56:51 et sur l'importance de la prévention,
00:56:53 le témoignage d'Hugo Martinez,
00:56:55 qui a été harcelé, et qui témoigne
00:56:57 sur l'antenne de CNews.
00:56:59 Aujourd'hui, il y a eu des efforts qui sont menés,
00:57:01 il y a le programme Phare qui est déployé
00:57:03 à l'échelle nationale, mais
00:57:05 on voit bien que l'un des vrais enjeux,
00:57:07 c'est la formation, parce qu'on a beau après
00:57:09 signaler, et on voit bien que là, c'est l'un
00:57:11 des chevaux de bataille
00:57:13 menés à l'échelle nationale, qui est de dire
00:57:15 il faut parler, alors que ce soit la victime ou le témoin,
00:57:17 mais si d'ailleurs, il n'y a pas l'écoute
00:57:19 nécessaire de la part des adultes encadrantes
00:57:21 dans l'établissement scolaire, la parole
00:57:23 est vaine et ne sert à rien.
00:57:25 Aujourd'hui, très clairement,
00:57:27 avec cette avancée, avec ce
00:57:29 premier jugement pour harcèlement
00:57:31 scolaire, grâce au délit de harcèlement
00:57:33 scolaire que j'ai porté avec l'association Hugo
00:57:35 et pour lequel on s'est battus pendant près de 5 ans
00:57:37 envers et contre tous, c'est aussi
00:57:39 un signal fort qui est envoyé à toutes
00:57:41 les familles. Le harcèlement scolaire
00:57:43 n'est plus impuni en France,
00:57:45 et ça c'est une grande avancée.
00:57:47 Important de le dire, et François Puponi,
00:57:49 c'est vrai que, et on va voir d'ailleurs le numéro de téléphone
00:57:51 qui va s'afficher
00:57:53 quand on est harcelé, quand on est victime
00:57:55 ou témoin de harcèlement, on peut appeler
00:57:57 le 30-20 ou bien le
00:57:59 30-18. La médiatisation de cette
00:58:01 malheureuse affaire peut peut-être aussi faire évoluer
00:58:03 les choses. Bien sûr, elle doit avoir un aspect pédagogique,
00:58:05 mais Pierre Louche a raison de dire qu'il faut que
00:58:07 l'éducation nationale s'en saisisse
00:58:09 pour communiquer partout, parce que
00:58:11 je ne suis pas sûr que les adolescents
00:58:13 partout en France vont suivre l'actualité judiciaire
00:58:15 de cette affaire. Les parents,
00:58:17 oui, les jeunes, j'en suis moins sûr, donc il faut
00:58:19 de la pédagogie. Et après, il faut
00:58:21 dans chaque, il faudrait dans chaque
00:58:23 établissement, un individu référent,
00:58:25 un adulte référent,
00:58:27 qui suit un peu tout ça. Si vous n'êtes pas par
00:58:29 établissement quelqu'un qui suit un peu les réseaux sociaux
00:58:31 de l'établissement, les comptes Astra,
00:58:33 TikTok d'un certain nombre d'élèves,
00:58:35 il y a parfois du harcèlement
00:58:37 qui se déroule sous les yeux des adultes
00:58:39 sans que les adultes le voient. Enfin, je suppose que
00:58:41 tous les professeurs ne sont pas connus. – C'est pour ça que le téléphone portable n'a pas sa place.
00:58:44 – Oui, mais ils le feront après.
00:58:46 – Ils le feront après. – Mais il faut qu'il y ait
00:58:48 quelqu'un qui suive cela. Et après,
00:58:50 une fois qu'il y a du harcèlement,
00:58:52 qui est capable d'aller parler aux adultes ? Il n'y a quasiment
00:58:54 plus de pélopsychiatres, il n'y a plus d'assistants,
00:58:56 il n'y a plus de médecins scolaires. Donc il faut aussi
00:58:58 une structure au sein de l'établissement.
00:59:00 Alors c'est très compliqué, ça a décidé en groupement,
00:59:02 parce que ce n'est pas forcément le rôle des enseignants, encore moins
00:59:04 du sein de l'établissement. – Tout autre chose,
00:59:06 un rassemblement cet après-midi à la
00:59:08 Flotte en Ré sur l'île de Ré, pour
00:59:10 protester contre le démontage d'une statue
00:59:12 de la Vierge Marie décidée par
00:59:14 la justice au nom de la laïcité.
00:59:16 On en parle avec notre invité à venir
00:59:18 sur l'île de Ré et avec
00:59:20 nos experts dans quelques instants.
00:59:22 Mais d'abord les détails avec Jérôme Rame-Pnou.
00:59:24 – La statue de la Vierge trône
00:59:28 toujours sur son carrefour à la Flotte en Ré.
00:59:30 Mais cela ne va pas durer,
00:59:32 le tribunal de Bordeaux a tranché,
00:59:34 elle ne peut pas rester sur ce lieu public,
00:59:36 aux Grandes Dames des habitants. – On est pour Carès,
00:59:38 on l'a toujours connue, on l'a connue un peu
00:59:40 plus loin, mais là ça fait 40 ans qu'on la connaît là.
00:59:42 Et l'arrêt des bus,
00:59:44 c'est l'arrêt à la Vierge.
00:59:46 Alors c'est complètement
00:59:48 idiot. – Il faut qu'elle existe,
00:59:50 il faut garder l'histoire,
00:59:52 si une religieuse ou pas.
00:59:54 – Ça fait partie du patrimoine historique,
00:59:56 il faut le garder.
00:59:58 La laïcité c'est bien,
01:00:00 mais l'histoire c'est important aussi.
01:00:02 – L'association "Touche pas à ma statue"
01:00:04 organise une grande manifestation ce week-end
01:00:06 pour protester contre cette décision,
01:00:08 une bataille qu'ils mènent dans
01:00:10 beaucoup de communes. – On se dit que
01:00:12 effectivement il y a un caractère religieux,
01:00:14 mais ce caractère religieux en fait il est minime par rapport
01:00:16 au caractère historique qu'a une statue de la Vierge,
01:00:18 une statue de Saint-Michel en France, parce que
01:00:20 l'histoire française,
01:00:22 qu'on le veuille ou non, c'est une histoire
01:00:24 chrétienne, donc ça a toute sa place
01:00:26 dans la culture française d'avoir
01:00:28 des statues de la Vierge,
01:00:30 de Saint-Michel, etc. Et ensuite, nous,
01:00:32 on défend aussi bien
01:00:34 des statues de Colbert que des statues
01:00:36 de Saint-Michel,
01:00:38 des statues de Napoléon que des statues de la Vierge.
01:00:40 – La commune a six mois pour déplacer
01:00:42 cette statue. Des solutions sont
01:00:44 déjà envisagées, peut-être sur
01:00:46 un terrain privé, non loin de son actuel
01:00:48 emplacement.
01:00:50 – Et la question qu'on peut se poser, la population de l'Île-de-Ré
01:00:52 est-elle vraiment unanimement, massivement
01:00:54 concernée par cette affaire ?
01:00:56 Pascal Colnot, comédien, président de l'association
01:00:58 Coulisses, qui promeut notamment
01:01:00 la charrente maritime au travers du cinéma,
01:01:02 est avec nous en direct, merci d'avoir accepté notre invitation.
01:01:04 Vous vivez sur l'Île-de-Ré,
01:01:06 qu'est-ce que ce démontage vous inspire
01:01:08 et est-ce que ça vous empêche de dormir, Pascal Colnot ?
01:01:10 – Bonjour, ça ne m'empêche pas de dormir,
01:01:15 par contre je sais que vous êtes journaliste
01:01:17 et que vous adorez les scoops,
01:01:19 alors il paraîtrait, je mets ça au
01:01:21 conditionné, il paraîtrait
01:01:23 que le Sacré-Cœur va être
01:01:25 démonté cette nuit, mais cette nuit seulement,
01:01:27 c'est complètement fou cette histoire.
01:01:29 Les signes ostentatoires,
01:01:31 je pensais que c'était sur les êtres humains, sur certaines
01:01:33 confessions, musulmanes entre autres,
01:01:35 à un certain moment avec le voile, etc. mais c'est un autre débat,
01:01:37 et je ne pensais pas que les
01:01:39 signes ostentatoires dans les villes
01:01:41 ou dans les villages existaient, je suis
01:01:43 subjugué par ça. Ces personnes,
01:01:45 toute énergie qu'ils déployaient
01:01:47 sur des actions humanitaires ou sur
01:01:49 des actions autres, c'est
01:01:51 une énergie énorme quand même pour un sujet
01:01:53 qui est quand même un peu bateau.
01:01:55 – Oui, parce que pour vous…
01:01:57 – On s'épule, on s'y perd.
01:01:59 – Pour vous, ce n'est pas un sujet
01:02:01 religieux ou relevant de la laïcité,
01:02:03 comme beaucoup de ceux qui sont intervenus dans notre sujet
01:02:05 précédemment, mais cette statue, elle fait partie
01:02:07 de votre décor quotidien.
01:02:09 C'est un référent
01:02:11 géographique pour circuler sur l'île de Ré.
01:02:13 – Ah, tout à fait,
01:02:15 oui, c'est un lieu de rendez-vous,
01:02:17 la deuxième rue après la Vierge,
01:02:19 quand on se retrouve à la Vierge, c'est une station
01:02:21 de bus également, un arrêt de bus,
01:02:23 on arrêtera à la Vierge, etc.
01:02:25 C'est religieux,
01:02:27 non. Par contre,
01:02:29 le peuple français
01:02:31 est chrétien catholique depuis
01:02:33 des millénaires, et ça fait partie
01:02:35 de notre culture, qu'on soit croyant ou qu'on soit
01:02:37 pas croyant, peu importe, ça fait partie
01:02:39 de notre culture. En Bretagne, il y a
01:02:41 des croix dans tous les virages,
01:02:43 dans les campagnes de Bretagne, personne ne le dit rien.
01:02:45 Je trouve ça complètement
01:02:47 loufoque, vraiment loufoque.
01:02:49 – Est-ce que c'est un sujet prioritaire pour la population
01:02:51 de l'île de Ré que vous croisez régulièrement ?
01:02:53 On n'est pas en période touristique, en effet, donc est-ce qu'on ne parle
01:02:55 que de ça, ou est-ce que c'est amplifié
01:02:57 par les médias
01:02:59 ou par un groupe, effectivement, qui est très
01:03:01 actif, comme ceux qui ont manifesté
01:03:03 cet après-midi ?
01:03:05 – Oui, mais non, je pense que
01:03:07 c'est un réel problème parce que
01:03:09 on a une île qui est très préservée,
01:03:11 qu'elle soit préservée avec les causes, qu'elle soit préservée
01:03:13 par la nature, mais qu'elle soit aussi
01:03:15 préservée par son patrimoine.
01:03:17 Cette vierge fait partie du patrimoine.
01:03:19 À Paris, il y a la Tour Eiffel,
01:03:21 à La Flotte,
01:03:23 Henri, il y a le Pompre,
01:03:25 et puis le Marché, et puis la Vierge.
01:03:27 Ça fait partie du patrimoine de la ville.
01:03:29 Ça n'a rien de religieux,
01:03:31 c'est comme ça.
01:03:33 – Ça fait partie de la vie et c'est incrémenté
01:03:35 dans le quotidien. Merci infiniment, Pascal Colnot,
01:03:37 merci d'être intervenu sur l'antenne de CNews
01:03:39 pour avoir, depuis
01:03:41 l'île de Ré, un ressenti,
01:03:43 le ressenti peut-être d'une grande
01:03:45 majorité de la population de cette île
01:03:47 parce que c'est vrai que
01:03:49 ce démontage, Pierre Lelouch, il est
01:03:51 brandi aussi au nom de la laïcité
01:03:53 et ça peut d'ailleurs créer des précédents, parce que si
01:03:55 on démonte cette statue
01:03:57 comme la loi l'exige
01:03:59 désormais, on va pouvoir démonter
01:04:01 n'importe quel monument en France. – Mais on devrait
01:04:03 commencer par le Saint-Michel
01:04:05 de la Place Saint-Michel à Paris.
01:04:07 On pourrait continuer en effet comme disait Jean-Pierre,
01:04:09 on pourrait d'ailleurs,
01:04:11 pendant qu'on y est, bombarder
01:04:13 le Mont Saint-Michel pour changer de nom.
01:04:15 Il y a ceux qui
01:04:17 s'amusent à ça au nom des…
01:04:19 de la bataille laïque ou de l'haïkarde
01:04:21 et qui
01:04:23 effectivement utilisent la loi
01:04:25 pour ça, et puis derrière
01:04:27 il y a quand même d'autres choses
01:04:29 qui sont dérangeantes, par exemple
01:04:31 le fait que vous
01:04:33 ne puissiez plus faire référence
01:04:35 au Noël chrétien pendant
01:04:37 Noël, c'est les fêtes
01:04:39 de fin d'année, on peut plus
01:04:41 faire par exemple de crèches nulle part
01:04:43 devant les mairies. Moi j'ai
01:04:45 connu le temps auprès de Jacques Chirac
01:04:47 quand le
01:04:49 parvis de l'hôtel de ville à Paris, il y avait des crèches.
01:04:51 Quand j'ai soulevé
01:04:53 la question, il était conseiller de Paris à l'époque
01:04:55 et c'était Mme Hidalgo qui
01:04:57 était maire, un des précédents
01:04:59 mandats désastreux de cette dame,
01:05:01 j'ai dit pourquoi est-ce qu'on ne referait pas une crèche ?
01:05:03 On m'a accusé de provocation.
01:05:05 Donc il y a
01:05:07 un processus de déchristianisation
01:05:09 et de perte des repères
01:05:11 historiques, clairement, mais il y a aussi ceux qui l'encouragent
01:05:13 et qui y travaillent, et pas seulement
01:05:15 des laïcardes, il y a tout un
01:05:17 mouvement qui consiste
01:05:19 à se débarrasser de ce qui fait
01:05:21 quand même les racines. Quand j'ai entendu
01:05:23 une ancienne ministre de la Culture dire qu'il fallait se débarrasser
01:05:25 des églises 19e,
01:05:27 je me suis dit que ça participait
01:05:29 du même mouvement de
01:05:31 déracinement de ce vieux pays.
01:05:33 Pourquoi on fait ça ?
01:05:35 C'est encore un élément de destruction
01:05:37 de notre
01:05:39 beau et vieux pays.
01:05:41 Ça ne veut pas dire que, comme le disait très justement
01:05:43 cet acteur, ça ne veut pas dire que tout le monde
01:05:45 doit être religieux, mais ça veut dire que ça fait partie
01:05:47 de notre histoire. La place Saint-Michel, c'est la place
01:05:49 Saint-Michel, avec Saint-Michel et le dragon,
01:05:51 et il y a plein de structures
01:05:53 de ce même corps. - Connotation religieuse ou pas,
01:05:55 ça fait partie de la vie, ça fait partie
01:05:57 du quotidien, comme sur l'île d'Orée, en effet,
01:05:59 c'est pour ça que moi j'ai voulu interroger vraiment la population
01:06:01 qui n'est pas partisane,
01:06:03 qui ne manifeste pas, ou en tout cas qui a
01:06:05 souhaité que cette statue de la Vierge
01:06:07 soit démontée. Mais ça peut créer un précédent,
01:06:09 ce n'est pas Puponi. - Ça va créer un précédent,
01:06:11 parce qu'en fait, que s'est-il passé ? Cette Vierge
01:06:13 elle est là depuis 1945.
01:06:15 C'est une famille qui a voulu honorer le retour
01:06:17 de leur père et de leur fils de la guerre
01:06:19 en 1945, qui ont ensuite
01:06:21 offert la Vierge à la commune
01:06:23 de l'île d'Orée. Il y a eu un accident.
01:06:25 Donc la commune a
01:06:27 rénové et restauré
01:06:29 la Vierge pour la remettre. Et c'est à un moment
01:06:31 de cet acte administratif
01:06:33 que certains ont assaisi. Bon.
01:06:35 Ce qui veut dire que dans quasiment toutes les villes de France,
01:06:37 enfin dans toute la section historique,
01:06:39 il y a ce qu'on appelle des croix de mission. Il y avait des missionnaires
01:06:41 qui avaient dans les villes, et quand elles partaient, ils laissaient une croix de mission.
01:06:43 Il y a des calvaires. - Des calvaires partout !
01:06:45 - Partout ! Donc ça veut dire que si demain
01:06:47 un calvaire est dégradé par une voiture
01:06:49 ou par un acte quelconque,
01:06:51 la mairie n'aurait plus
01:06:53 le droit de le remettre. Donc ce qui veut dire
01:06:55 qu'il faut changer la loi de 1905
01:06:57 en disant "les signes religieux
01:06:59 qui sont sur le domaine public
01:07:01 peuvent être remis
01:07:03 en place par les communes." - Ah j'ai eu l'idée.
01:07:05 Après les 300 000 morts de la guerre
01:07:07 de Vendée, et un siècle
01:07:09 de batailles franco-françaises,
01:07:11 la dernière chose à faire, surtout avec
01:07:13 l'islam désormais en France, c'est d'aller
01:07:15 retoucher la loi de 1905. - Non mais d'accord, mais c'est...
01:07:17 - On a déjà assez d'armées après,
01:07:19 parce que les retraites... - Oui mais le problème c'est que qu'est-ce qui va se passer ?
01:07:21 - Franchement, on s'en est plus poigné. - Non mais Pierre, qu'est-ce qui va se passer ?
01:07:23 Toutes les associations de la LICAM
01:07:25 ou qui veulent nous changer notre société,
01:07:27 parce qu'en fait c'est ça que je veux dire, c'est qu'on veut
01:07:29 changer la société française, son histoire.
01:07:31 - Enfin, on est d'accord. - Vont à chaque fois qu'une mairie...
01:07:33 - D'accord, on est d'accord. - D'accord, d'accord.
01:07:35 - J'ai eu le cas à Sarcelles, je vous prends l'exemple.
01:07:39 On a fait le rond-point là où il y avait la croix de mission,
01:07:41 on a déplacé la croix de mission,
01:07:43 il y a une dizaine d'années,
01:07:45 pour le mettre à côté du rond-point
01:07:47 qui était neuf, mais pour quasiment...
01:07:49 - Mais ça n'a pas fait débat. - Non mais je réitère,
01:07:51 mais demain je suis sûr que des associations vont attaquer
01:07:53 en disant "il n'a pas le droit".
01:07:55 Et le tribunal dit "bah oui, c'est un acte
01:07:57 qui concerne la religion, la loi de 1905
01:07:59 interdit à une commune de le faire".
01:08:01 Donc malheureusement, si on ne veut pas
01:08:03 qu'il y ait d'autres décisions de justice,
01:08:05 il faut la changer. - Très bien, le temps qui nous est imparti
01:08:07 s'achève malheureusement. Cette émission passe
01:08:09 trop vite, mais ça veut dire que c'est une émission de qualité,
01:08:11 grâce à vous évidemment. Merci de nous avoir
01:08:13 accompagnés, Pierre Lelouch, François Puponi
01:08:15 et William T. Dans un instant,
01:08:17 punchline avec Eliott Deval
01:08:19 et on peut revoir l'émission évidemment
01:08:21 si on a un petit peu d'ego, si on s'aime beaucoup,
01:08:23 ou si vous avez loupé une partie de
01:08:25 90 minutes Info Weekend sur cnews.fr.
01:08:27 Merci de nous avoir accompagnés.
01:08:29 - Merci.
01:08:31 ...
01:08:33 Retrouvez tous nos programmes et plus
01:08:35 sur cnews.fr
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