Les Vraies Voix avec Clément Arion, reporter Sud Radio
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NewsTranscription
00:00 - On va revenir sur cette information, on va parler rugby, forcément Clément Arion est avec nous.
00:05 Et vous étiez à Marc aussi pour faire le point sur la situation à la Fédération française de rugby
00:11 après la démission de Bernard Laporte.
00:13 - Et oui, ce matin, réunion du comité directeur de la Fédération française de rugby, acte 1.
00:18 On apprend que Bernard Laporte démissionne de son poste de président.
00:21 Acte 2, Amélie Oudea Castera, la ministre des Sports, sort de la réunion
00:25 après avoir passé une demi-heure avec le comité.
00:28 Elle souhaite une nouvelle élection qui peut se dérouler en 6 semaines.
00:31 - Je leur ai indiqué que la voie qui me semblait la plus claire, la plus nette,
00:37 c'était la voie d'une démission du comité directeur.
00:41 - Oui mais voilà, acte 3, la majorité du comité directeur, le clan Laporte, refuse de démissionner.
00:47 Elle décide, comme elle en a le droit, de désigner un président intérimaire
00:50 et d'en élire un nouveau lors d'une assemblée générale en juin prochain.
00:54 Sauf que ce nouveau président devra faire partie du comité directeur actuel.
00:58 Résultat, énorme colère dans les rangs de l'opposition,
01:01 les 7 membres de la liste Oval Ensemble décident de démissionner sur le champ.
01:06 Écoutez Florian Grille tout de suite.
01:08 - Une forme de putsch.
01:10 Je pensais que les élus du comité directeur étaient malgré tout des bénévoles du rugby
01:16 et qu'ils auraient le sens de leur responsabilité historique.
01:20 Parce que, toute proportion gardée, c'est quand même un enjeu majeur pour le rugby français,
01:26 pour le pays, pour l'image du pays.
01:28 S'accrocher et refuser la décision des clubs, c'est une position qui à mon sens n'est pas correcte.
01:35 Les élus Oval Ensemble ont décidé à l'unanimité de démissionner,
01:38 de suivre les prescriptions de la ministre.
01:40 En ce qui nous concerne, on ne peut pas cautionner ce hold-up,
01:43 cette manière de faire qui est une espèce de dictate sur le rugby français.
01:48 Quelques heures plus tard, démission également des deux représentants de la Ligue Nationale de Rugby.
01:53 René Bouscatel, président de la Ligue, et Didier Lacroix, président du Stade Toulousain.
01:57 Pour eux, les élus n'ont pas choisi la voie démocratique,
02:00 ils sont allés à l'encontre des clubs et de la ministre.
02:04 En quelques heures, la FED a perdu 12 de ses membres.
02:06 Alors, ils étaient 38, il en reste 26.
02:09 Et les 26 représentent la majorité du clan Laporte.
02:12 Alexandre Martinez, le trésorier de la Fédération,
02:15 est pressenti pour devenir le président intérimaire.
02:18 Journée catastrophe pour le rugby français,
02:20 plus divisé que jamais à une semaine du coup d'envoi des 6 nations,
02:24 et à quelques mois de la Coupe du Monde.
02:26 - Merci beaucoup Clément Arion, restez avec nous, on va faire réagir nos vrais voix.
02:29 Philippe Bilger, est-ce que la situation est tenable ?
02:32 - Enfin tenable, en tout cas, elle devient grondignolesque et ridicule pour le rugby français.
02:38 On ne va pas être obligé de demander le retour d'Antoine Dupont dans l'administration du rugby.
02:44 - Il a autre chose à faire.
02:46 - En matière d'image, on n'est pas au top là.
02:48 - Mais il ne serait pas assez catastrophique.
02:50 Et pourtant, avec Laporte, on avait déjà atteint un certain niveau, mais ça se dégrade.
02:56 - François Puponi. - Il y a des statuts.
02:58 Lors des dernières élections, ceux qui soutenaient Bernard Laporte, ils sont majoritaires.
03:04 On fait démissionner Bernard Laporte parce qu'il a des problèmes avec la justice,
03:08 c'est quelqu'un de son camp qui prend la suite.
03:10 L'opposition qui crie au scandale dit "oui mais il y a eu un vote à 51%"
03:16 mais ce n'était pas un vote du comité directeur.
03:18 Et la ministre, de quoi elle s'occupe ?
03:20 Déjà qu'elle demande la tête du président,
03:22 mais après, de quel droit ?
03:24 Elle dit "il faudrait faire des élections", mais ce n'est pas dans les statuts.
03:26 Et en plus, quand on connaît un peu les rugbymans,
03:29 quand une ministre vient leur expliquer ce qu'ils ont à faire, on est sûr qu'ils vont faire le contraire.
03:34 Elle a manqué de psychologie.
03:36 Quels sont les instances du rugby ? Gérer le problème en interne.
03:39 Le président est parti, c'est son choix,
03:42 il est remplacé par quelqu'un qui est majoritaire au sein de...
03:45 - Oui mais, outre le législatif, en matière d'image,
03:49 juste en matière d'image, est-ce qu'il n'y aurait pas eu quelque chose à faire ?
03:53 François Pipponi, c'est juste ma question.
03:55 - Pourquoi faire démissionner le comité directeur ?
03:58 Parce que Bernard Laporte est rattrapé par des affaires.
04:00 Le comité directeur a été légitimement élu.
04:03 Et on est à 6 mois de la Coupe du Monde, on ne va pas décapiter la fédération
04:07 pour re-voter alors qu'on doit préparer le tournoi des 7 destinations,
04:11 puis la Coupe du Monde. Ils sont légitimement élus, laissons gérer la fédération.
04:15 Le comité directeur n'est pas concerné par les affaires Laporte.
04:18 Là on veut faire... Enfin, je m'excuse, la ministre et l'opposition veulent faire un booch
04:21 et prendre le pouvoir pour profiter des affaires Laporte.
04:23 C'est pas digne non plus, voilà.
04:25 Alors bien sûr, tout ça n'est pas bien pour le rugby français,
04:27 mais laissons les instances du rugby, maintenant gérer la fédération.
04:30 - En fait, l'Assemblée reprochait, pardon,
04:33 au comité directeur d'avoir validé un certain nombre d'initiatives de Laporte
04:41 discutables sans s'y opposer.
04:43 - Oui mais c'est pas ce qu'a dit la justice. La justice a condamné Laporte.
04:46 - Mais au-delà des instances.
04:49 - Mais bon, je pense que... Voilà. Laissons-leur faire la Coupe du Monde,
04:51 et puis après on aura le temps de choisir quelqu'un d'autre.
04:53 - Rapidement, le problème c'est que maintenant c'est l'ensemble du sport français
04:57 qui est touché par une série de problèmes d'affaires, de scandales.
05:01 On a eu le gred, le nom de Laporte... - Le curling, le grevier.
05:03 - Le curling, le grevier. - Le curling, le grevier.
05:05 - Le martini. - Voilà ce que j'allais dire.
05:07 - Le grand de balle. - Le grand de balle.
05:09 - On a eu le patinage artistique à Montpellier. - Habitball.
05:11 - Voilà. Donc c'est vrai que le sport français, qui pourtant a des résultats assez exceptionnels...
05:15 - Surtout dans ces trois sports-là. - Voilà, exactement.
05:17 - On est vice-champion du monde au foot, on est champion d'Europe au rugby,
05:20 et on est champion olympique, par exemple, au monde.
05:22 - Par contre, il y a un vrai problème au niveau des instances dirigeantes de tous ces sports.
05:26 Alors, moi, je trouve, je répète encore une fois, cher François, que la ministre des Sports,
05:32 j'ai toujours du mal à dire son prénom, Amélie Poudiac, etc.,
05:34 - AOC. - A rempli quand même son rôle.
05:38 Elle doit intervenir, même si effectivement ça peut gêner certains membres du comité, directeurs...
05:44 Enfin c'est un peu compliqué, cette histoire. - Non, parce que...
05:46 - Ouais, allez-y. - Non, parce qu'elle n'est pas là pour gérer les fédérations.
05:50 Les fédérations ne sont pas des administrations aux ordres de la ministre.
05:52 Ce sont des délégations de services publics, avec une autonomie de gestion, et avec des règlements propres.
05:58 Voilà, elle n'a pas à s'en mêler. Enfin, c'est pas son rôle.
06:02 C'est pas son rôle. Elle n'est pas à dire "il faut démissionner, il faut que le président s'en aille".
06:06 La preuve, si je peux me permettre... - Si elle n'avait pas le droit de s'en mêler,
06:08 elle n'aurait pas été à ce comité. Elle a le droit de s'en mêler, visiblement.
06:12 Elle a le droit de donner son opinion, d'intervenir.
06:14 - Voilà le résultat. Elle est désavouée par le comité directeur.
06:18 - Elle a crispé. - Elle a crispé tout le monde,
06:20 elle a crispé la fédération. Parce qu'il ne faut pas se raconter d'histoire.
06:23 Ces fédérations sont tenues par des gens qui sont très portés sur leur propre pouvoir.
06:28 - C'est clair. - Et sincèrement, dire à un comité directeur
06:30 qui a obtenu la coudonde de rugby "il faut partir avant la coupe du monde"
06:34 alors qu'ils ne vivent que pour ça, ce n'était pas très intelligent.
06:38 - Mais moi aussi je suis crispée, parce qu'il faut qu'on parte en pub.
06:41 Vous restez avec nous, c'est les vraies voix, on n'a pas fini.
06:43 - Merci Clément Rion. - Merci beaucoup Clément.
06:46 - Merci à vous. - Merci à vous.
06:48 - Des vraies voix avec Philippe Bilger, René Chiche et François Puponi.
06:51 Et que vous pourrez bien entendu largement commenter.
06:53 0800 26 300 300. Vous souhaite la bienvenue jusqu'à 19h.