Crise de l'hôpital et du système de santé: en Europe, la France est loin d'être seule à souffrir
- l’année dernière
#Criselhôpital #systèmesanté #Europe
https://gotopnews.com/post/1309452
JULIEN DE ROSA / AFP JULIEN DE ROSA / AFP SANTÉ - Après l'Europe des 27, l'Europe des 39,5°C. Trois ans après le début de la crise du Covid, les caducées font gris et pas seulement à l'intérieur des frontières françaises. Pénurie de médecins, secteurs de moins en moins attractifs, urgences saturées, régions sous-équipées, mais aussi triple épidémie. Si en France, où une nouvelle manifestation de médecins généralistes a lieu ce jeudi 5 janvier, le diagnostic est brandi avec d'autant plus de vigueur cet hiver, les symptômes se propagent sur la crête européenne. Et même au-delà à en croire un ancien ministre. Le monde entier est un désert médical », a même déclaré sur le plateau de C ce soir, ce mardi 4 janvier, l'ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Le monde en… QJI1Ic1xyJ — C ce soir Voir le tweet Des situations contrastées De l'ensemble de la région européenne, c'est peut-être la situation britannique qui fait le plus écho à ce qui se passe en France. Alors que le NHS subit plus d'une décennie d'austérité sévère, puis la pandémie, qui l'a laissé exsangue, le Royal College of Emergency Medicine estime qu'entre 300 et 500 patients meurent chaque semaine en raison de carences dans les soins d'urgence. Si de tels chiffres ne sont pas avancés en France, plusieurs infirmiers des urgences de Thionville ont par exemple fait état d'un patient de 90 ans qui est resté "plus de 90 heures" sur un brancard, et qui "n'a pas été changé une seule fois" au cours de cette période. "A bout de souffle", "saturation", "situation critique", "sur le dos des soignants", autant d'expressions qui rythment l'actualité des services de santé français et britanniques. Outre-Manche, le ras-le-bol est tel que pour la première fois depuis plus de 100 ans, les infirmières britanniques se sont mises en grève. D'un côté ou de l'autre, c'est structurellement le manque de moyens depuis de nombreuses années qui est mis à l'index. "Les 19 milliards d'euros alloués à cette occasion, [ndlr : à l'occasion du Ségur de la santé] sont prévus sur dix ans, alors que, depuis quinze ans, l'hôpital public doit subir plusieurs milliards d'économies chaque année", a dénoncé un collectif de plus de 5 000 soignants dans une tribune dans Le Monde fin décembre. Les syndicats britanniques attendent toujours un Ségur et déplorent "une baisse des salaires de 20% sur les dix dernières années", marquées par d'importantes cures d'austérité. Le tout désormais dans un contexte d'inflation. Chaque pays a son propre numéro Pour le moment, le gouvernement Sunak n'a pas prévu de réagir au-delà de quelques mots de réconfort et pourtant… Le Royaume-Uni était l'un des trois pays les plus demandés en matière de destination des médecins étrangers en 2020. Le Brexit pourrait-il changer la donne ? Il vaudrait mieux que non : outre-Manche
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JULIEN DE ROSA / AFP JULIEN DE ROSA / AFP SANTÉ - Après l'Europe des 27, l'Europe des 39,5°C. Trois ans après le début de la crise du Covid, les caducées font gris et pas seulement à l'intérieur des frontières françaises. Pénurie de médecins, secteurs de moins en moins attractifs, urgences saturées, régions sous-équipées, mais aussi triple épidémie. Si en France, où une nouvelle manifestation de médecins généralistes a lieu ce jeudi 5 janvier, le diagnostic est brandi avec d'autant plus de vigueur cet hiver, les symptômes se propagent sur la crête européenne. Et même au-delà à en croire un ancien ministre. Le monde entier est un désert médical », a même déclaré sur le plateau de C ce soir, ce mardi 4 janvier, l'ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Le monde en… QJI1Ic1xyJ — C ce soir Voir le tweet Des situations contrastées De l'ensemble de la région européenne, c'est peut-être la situation britannique qui fait le plus écho à ce qui se passe en France. Alors que le NHS subit plus d'une décennie d'austérité sévère, puis la pandémie, qui l'a laissé exsangue, le Royal College of Emergency Medicine estime qu'entre 300 et 500 patients meurent chaque semaine en raison de carences dans les soins d'urgence. Si de tels chiffres ne sont pas avancés en France, plusieurs infirmiers des urgences de Thionville ont par exemple fait état d'un patient de 90 ans qui est resté "plus de 90 heures" sur un brancard, et qui "n'a pas été changé une seule fois" au cours de cette période. "A bout de souffle", "saturation", "situation critique", "sur le dos des soignants", autant d'expressions qui rythment l'actualité des services de santé français et britanniques. Outre-Manche, le ras-le-bol est tel que pour la première fois depuis plus de 100 ans, les infirmières britanniques se sont mises en grève. D'un côté ou de l'autre, c'est structurellement le manque de moyens depuis de nombreuses années qui est mis à l'index. "Les 19 milliards d'euros alloués à cette occasion, [ndlr : à l'occasion du Ségur de la santé] sont prévus sur dix ans, alors que, depuis quinze ans, l'hôpital public doit subir plusieurs milliards d'économies chaque année", a dénoncé un collectif de plus de 5 000 soignants dans une tribune dans Le Monde fin décembre. Les syndicats britanniques attendent toujours un Ségur et déplorent "une baisse des salaires de 20% sur les dix dernières années", marquées par d'importantes cures d'austérité. Le tout désormais dans un contexte d'inflation. Chaque pays a son propre numéro Pour le moment, le gouvernement Sunak n'a pas prévu de réagir au-delà de quelques mots de réconfort et pourtant… Le Royaume-Uni était l'un des trois pays les plus demandés en matière de destination des médecins étrangers en 2020. Le Brexit pourrait-il changer la donne ? Il vaudrait mieux que non : outre-Manche