À Berlin, des travailleuses du sexe se réapproprient leur histoire à travers des visites guidées
  • l’année dernière
De la révolution libertine des années folles aux maisons closes légalisées, l’histoire de la prostitution à Berlin se découvre désormais au fil de visites élaborées par les travailleuses du sexe elles-mêmes. À travers leur projet, soutenu par la municipalité, ces femmes veulent sortir le commerce du sexe de la stigmatisation.

L’initiative est également disponible sous la forme d’une application mobile qui guide les promeneurs dans l’arrondissement de Schöneberg, à l’ouest de la capitale allemande, quartier chaud de Berlin depuis l’époque impériale. « Nous sommes ici depuis des générations, nous avons notre place ici et nous méritons de travailler ici en toute sécurité », explique l’une des initiatrices, qui se fait appeler Emma Pankhurst. Le nom de l’audioguide proposé aux visiteurs fait écho à cette revendication : « We Have Always Been Everywhere », soit « Nous avons toujours été partout », en français.

Emma Pankhurst est arrivée des États-Unis il y a trois ans. Âgée de 35 ans, elle a étudié la danse mais gagne sa vie en travaillant dans une maison close. Elle a choisi ce pseudonyme pour rendre hommage à la suffragette britannique Emmeline Pankhurst.