Giec: tout savoir sur le Groupe d'experts sur le climat

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En publiant, tous les six ans environ depuis 1990, des synthèses critiques des connaissances scientifiques, le Giec a incontestablement renforcé la construction d’une expertise publique sur les sciences du climat. Pour autant, au fil des décennies, ses détracteurs – pour beaucoup scientifiques, mais très peu spécialistes – n’ont pas manqué d’emphase pour tenter de discréditer ses conclusions. La critique s’est en effet déplacée, peu à peu, d’un discours niant radicalement le réchauffement vers une polémique sur les solutions, en passant par l'instillation d'un doute sur l’origine anthropique des variations climatiques.

Désormais unanimement reconnu pour son sérieux et sa représentativité au sein de la communauté scientifique mondiale, le Giec inaugure un régime tout à fait inédit de relations entre les sphères scientifique, politique et médiatique. Grâce à lui, le climat devient le premier sujet où il existe une synthèse critique des méthodes et des résultats de l’ensemble d’un champ scientifique, dans le but de répondre à une problématique sociale d’importance globale.

Afin de comprendre les contextes politique et scientifique qui ont présidé à sa création, son mode de fonctionnement interne et la légitimité des critiques qui lui sont adressées, nous avons interrogé le physicien-climatologue François-Marie Bréon, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE) et président de l’Association française de l’information scientifique (Afis), qui a notamment participé à la rédaction du huitième chapitre du Groupe I, dans le cadre du cinquième Rapport d'évaluation, paru en 2014.