Il y avait tant de fraîcheur, tant d'inconvenance joyeuse, tant de jeunesse intacte et moderne dans le perpétuel entrain de Paul Veyne, né en 1930, que l'on avait du mal à se convaincre que ces nobles vertus appartenaient à un nonagénaire. D'autant que celui-ci, bien que passionné de son temps, était d'abord un éminent spécialiste de l'Antiquité, et un érudit réputé pour ses traductions de l'Énéide ou ses audacieuses études sur l'« évergétisme ».