Extrême droite, la fin d'un tabou allemand

  • il y a 2 ans
Le règne d'Angela Merkel sera marqué par son choix, historique, d'avoir ouvert, en 2015, les frontières de l'Allemagne à près de deux millions de réfugiés et migrants. Pourtant cette décision a eu comme conséquence politique directe le développement fulgurant d'un obscur parti, l'AFD -une Alternative pour l'Allemagne-, en un puissant parti d'extrême droite xénophobe. L'AFD décolle dans les sondages à la suite des agressions et des viols commis le soir de la Saint-Sylvestre 2015 par des bandes de délinquants qui s'étaient glissés dans le flot migratoire. En 2017, il fait son entrée en au Bundestag, et avec une centaine de députés élus, il marque la fin du tabou allemand de la représentation de l'extrême droite. En 2019, plusieurs attaques terroristes meurtrières sont commises par des personnes proches des milieux néo-nazis. Un député de la CDU, fervent soutien de la politique migratoire de la Chancelière est abattu d'une balle dans la tête tirée à bout pourtant. Avec sa réthorique haineuse et violente, l'AFD est accusée d'avoir favorisé ce retour du terrorisme d'extrême droite. En mars 2022, le parti est placé sous la surveillance des services secrets intérieurs en raison des menaces qu'il fait peser sur la démocratie allemande. Un parti dont de nombreux cadres sont désormais dans une situation proche de celle des "fichés S" français. Comment l'Allemagne en est-elle arrivée-là?
Outre les témoignages des politologues Patrick Moreau et Bénédicte Laumond, ce documentaire revient notamment sur les élections de septembre 2021. Ancien journaliste, polémiste, Michael Klonovski, candidat AFD, souvent comparé à Eric Zemmour a accepté de se laisser suivre par notre caméra durant les derniers jours de sa campagne à Chemnitz, dans l'est de l'Allemagne.
Le documentaire suit aussi une famille de migrants syriens accueillis dans un camp à Hambourg, la ville de référence pour la qualité de sa politique d'accueil et d'intégration. Malgré la proportion élevée de migrants, l'AFD n'est jamais parvenu à s'implanter dans la ville la plus riche d'Allemagne.

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