Lalo : Symphonie espagnole (Orchestre national de France)
  • il y a 2 ans
L'Orchestre national de France joue, sous la direction de Cristian Macelaru, la Symphonie espagnole composée en 1874 par Edouard Lalo.

Structure :
Allegro non troppo
Scherzando : Allegro molto
Intermezzo : Allegretto non troppo
Andante
Rondo : Allegro
La place de Lalo constitue l’un des ponts jetés dans la musique française entre la disparition de Berlioz, qu’il connaîtra fugitivement sur le tard (Berlioz le cite en 1865 parmi ses « virtuoses favoris »), et l’avènement de Debussy. Au plan de l’inspiration également.
La Symphonie espagnole, l’ouvrage qui fera le plus pour la renommée du musicien, hérite à n’en pas douter d’Harold en Italie. Les deux symphonies conjuguent la part d’un instrument principal, l’alto pour l’œuvre de Berlioz et le violon pour celle de Lalo, tout en évitant l’appellation – et les tics – du concerto. Avec pareillement l’évocation de contrées de la Méditerranée propices au dépaysement, à l’imaginaire, à la nostalgie : l’Italie dans un cas, l’Espagne dans l’autre. Sachant que le musicien lillois descendait doublement, côtés paternel et maternel, d’un lignage espagnol établi aux Pays-Bas depuis les temps lointains de Charles Quint. De là aussi le sentiment à la fois héroïque et robuste que l’on a cru déceler dans sa musique, et tout particulièrement dans sa Symphonie.

Outre la participation d’un soliste, la symphonie tranche aussi par son découpage : en cinq mouvements, peu habituels au genre symphonique, et moins encore à celui concertant. C’est ici encore à Berlioz que l’on songe, mais cette fois à celui de la Symphonie fantastique. Lalo était lui-même un violoniste de talent (comme le rappelle Berlioz). De son goût pour l’instrument et de sa rencontre avec Pablo de Sarasate, gloire du violon s’il en est en ce temps, et de surcroît issu d’un pays qui ne pouvait que susciter son imagination, est née la Symphonie espagnole. À la croisée de plusieurs inspirations. Le premier mouvement débute par de grands accords intenses de l’orchestre, aussitôt enchaînés à un thème du violon d’égale profondeur, passionné sous la virtuosité et entrecoupé des sautes brutales des reprises orchestrales.
Un autre motif thématique pourrait emprunter à une mélodie espagnole, assez diffuse toutefois, entrechoquée d’évocations du premier thème en rythmes dansants (de séguedilles ?). La couleur espagnole se fait encore plus caractérisée pour le Scherzando, commencé par des pizzicatos des cordes en grattements de guitare, pour laisser place à l’entremêlement d’un violon aux teintes d’aubade au-dessus d’une jota sautillante de l’orchestre. C’est à Debussy que l’on songe, celui à venir d’Ibéria. Dans l’Intermezzo, de puissants accords en récitatifs de l’orchestre conduisent à une habanera du violon, que des tutti bousculent par endroits.
L’Andante pénètre dans un autre climat, en forme de sombre choral, sur une mélodie au souffle large du violon accompagnée d’un orchestre cuivré, toujours dans le bas du registre. L’inspiration prend ici son envol, red
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