Comment l’armée prépare les soignants du civil à la médecine de guerre

  • il y a 2 ans
Depuis six ans, à Toulouse, un module de médecine militaire est proposé aux étudiants en médecine et aux soignants civils. Alors que la guerre est aux portes de l’Europe, cette formation permet d’enseigner aux médecins et infirmiers les gestes de base et aux blessures auxquels ils pourraient être un jour confrontés, notamment lors d’un attentat. Cette formation qui a eu lieu sur deux jours est aussi un moyen de convaincre des soignants civils de devenir réserviste, voire de susciter des vocations.  Un homme vient de sauter sur une mine en Afghanistan. A l’écran, des « medics » de l’armée américaine prodiguent les premiers soins au blessé qui vient de perdre son pied et souffre de multiples contusions. Ces images trash ne sont pas issues d’un blockbuster mais la froide réalité de ce qui se passe en temps de guerre, aujourd’hui en Ukraine, aux portes de l’Europe. Assis dans leur fauteuil, des étudiants, des pompiers ou encore des médecins aguerris aux situations d’urgence regardent comment leurs homologues en treillis agissent, quels sont les premiers soins qu’ils apportent à ces blessés de guerre. Un moyen pour le Centre médical des Armées de Toulouse de plonger les stagiaires du « module de médecine militaire » dans le vif du sujet, leur dévoilant ce à quoi ils pourraient être confrontés s’ils devaient intervenir sur un théâtre de guerre ou d’attentats. Durant deux jours, mercredi et jeudi, 300 infirmiers, internes ou encore urgentistes ont suivi une formation, à la fois théorique et pratique sur les bons gestes à adopter dans l’urgence, sans beaucoup de matériel et dans des conditions extrêmes. La première étant de se protéger rappellent les instructeurs, « car un soignant blessé ou mort, c’est une victime en plus ».Susciter des vocations « Maintenant que la guerre s’invite à domicile depuis les attentats, il fallait que l’on forme les infirmiers et médecins à cette médecine de guerre. Les membres du Service de santé des Armées ont cette expérience acquise en opération extérieure et peuvent transférer leur expertise aux civils, notamment dans le cadre des formations universitaires, pour qu’ils se préparent à la réalité d’un théâtre de guerre sur notre territoire », explique Jean-Philippe Durrieu du Fuza. Dans la vie civile, ce médecin est chirurgien ORL dans une clinique privée. Mais il a aussi la casquette de médecin en chef de réserve du 11e Centre médical des Armées.  Car si l’armée a son propre service de santé, avec des médecins et infirmiers « dans l’active », elle peut aussi compter sur de nombreux réservistes. Après la période de crise sanitaire et la décennie d’attentats, leur nombre a crû de 30 % au cours des trois dernières années. Lors de leurs missions, ils viennent suppléer ou remplacer les médecins militaires professionnels, sont présents lors d’entraînements par exemple. Plus ra

Recommandée