Le soutien de Bruxelles au gaz et aux atomes divise l'Europe
  • il y a 2 ans
La « taxonomie », cette classification des énergies durables établie par la Commission, en ménageant la France et l'Allemagne, suscite de vives critiques.

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La « taxonomie », cette classification des énergies durables établie par la Commission, en ménageant la France et l'Allemagne, suscite de vives critiques.

Correspondante à Bruxelles

La Commission a donc choisi de passer en force et d'accorder au gaz et au nucléaire le label vert jusque-là réservé aux énergies renouvelables. La proposition, dévoilée à la toute fin de l'année 2021, analysée ensuite par les experts et les États membres, a été formellement adoptée par le collège des commissaires mercredi. Après avoir apporté au texte d'ultimes retouches. Ainsi, une concession a été accordée in extremis aux industriels allemands. Ils obtiennent un peu de répit pour remplacer le gaz naturel par du gaz renouvelable ou de l'hydrogène. « Aujourd'hui, nous fixons des conditions strictes pour aider à mobiliser des financements pour soutenir » la transition verte « loin des sources d'énergie plus nocives comme le charbon. Et nous renforçons la transparence du marché afin que les investisseurs puissent facilement identifier les activités gazières et nucléaires dans toute décision d'investissement », a déclaré Mairead McGuinness, la commissaire chargée des services financiers.

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En entrant dans le registre de la taxonomie au titre d'énergie de transition, le gaz et le nucléaire peuvent espérer drainer beaucoup d'investissements privés à moindre coût. Une bouffée d'oxygène bienvenue au regard des montants astronomiques dont aura besoin l'UE pour en finir avec le charbon et parvenir à réduire les émissions de 55 % à l'horizon 2030 par rapport à leur niveau de 1990, avant d'atteindre le Graal, la neutralité carbone à l'horizon 2050. Thierry Breton, à la manœuvre dans la défense du nucléaire au sein de la Commission, estime que les États membres devront avoir consacré, à l'horizon 2050, quelque 500 milliards d'euros aux centrales de nouvelle génération. « Quand je suis arrivée à la Commission, le mot nucléaire ne pouvait pas être prononcé. Pour éviter de braquer mes interlocuteurs, je parlais d'énergie décarbonée de transition », raconte souvent le commissaire français. Manifestement, la mue n'est pas faite.

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Critères stricts

L'étiquetage vert du nucléaire et du gaz a beau avoir été conditionné à des critères stricts, le texte a fait l'objet de nombreuses critiques. Y compris lors de la réunion du collège. Selon plusieurs sources, trois commissaires ont voté contre le texte : l'Espagnol Josep Borrell (Affaires étrangères) qui a dû s'absenter avant le vote mais avait laissé une consigne, l'
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