Philippe Juvin (LR): «Macron veut utiliser l’Europe comme un outil électoral»
  • il y a 2 ans
Emmanuel Macron a promis jeudi une réforme de l’espace Schengen avec un pilotage plus politique : des réunions régulières des ministres de l’Intérieur et la possibilité d’envoyer des renforts d’urgence aux frontières extérieures de la zone Schengen en cas de crise. Cette annonce va-t-elle dans le bon sens ? « Je ne sais pas réellement ce qu’il y a dans la proposition d’Emmanuel Macron, mais je constate qu’il y a un péché originel dans Schengen, c’est que les pays de Schengen n’ont pas la même politique migratoire. A partir de là, je ne vois pas comment le système peut-être vraiment efficace. Philippe Juvin rappelle par ailleurs que « la présidence française dure six mois, dans le cadre d’une présidence d’animation. On en fait un outil extraordinaire alors qu’on est très contraint. Et tout le monde voit qu’il veut utiliser cette présidence comme un outil électoral. »

Lors de cette même conférence de presse, le chef de l’Etat a plusieurs fois fait allusion à Eric Zemmour. N’est-il pas en train de se choisir un nouvel adversaire ? « On voit bien qu’il a préféré se choisir des ennemis. Il a intérêt à ce que Marine Le Pen soit très forte pour se retrouver au second tour avec elle, c’est une évidence. Et l’arrivée d’Eric Zemmour dans le débat fragilise un peu son calcul car deux candidats d’extrême droite, c’est moins de chance qu’il y en ait un face à lui au second tour. Il va donc lui falloir autre chose qu’un coup politique pour être élu. »

Depuis son investiture, Valérie Pécresse enregistre une forte hausse dans les sondages. « Ce qui est logique, explique Philippe Juvin, après la dynamique du congrès. Elle est arrivée première, il est normal que les gens se disent que c’est une équipe de gens sérieux, d’expérience, et qu’il y ait un effet positif. Je sais aussi que l’élection est une course de longue haleine. Emmanuel Macron n’est même pas sur la ligne de départ donc il faut faire preuve d’une grande prudence et continuer d'expliquer aux Français que l’on porte un projet alternatif. » Et d’ajouter : « Une de mes hypothèses, c’est qu’Emmanuel Macron a beaucoup bénéficié de l’absence de la droite et de la gauche. Il s’est imposé parce qu’il y avait le vide autour de lui. Et l’arrivée de Valérie Pécresse remplit ce vide lui complique la donne. »

Comme tous ses concurrents à la primaire de la droite, le LR maire de La Garenne-Colombes s’est d’ailleurs tout de suite rangé aux côtés de Valérie Pécresse en vue de la présidentielle. Quelle sera donc la cohérence d’une équipe qui s’étend jusqu’à Eric Ciotti ? « Premièrement, le ralliement à la gagnante va dans la logique de nos engagements. Il y a une ligne qui a gagné, c’est celle de Valérie Pécresse. Notre ligne sera donc celle ci. Elle est la colonne vertébrale de notre projet et elle ira chercher chez les uns et les autres ce qui lui semble intéressant pour compléter les choses. »
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