Pourquoi la mer Morte disparaît, laissant place à des cratères dévastateurs
  • il y a 2 ans
Ces cratères sont des « revanches de la nature ». « La nature se venge des actions non durables et inappropriées de l’homme », explique Gidon Bromberg, directeur israélien de l’ONG Ecopeace, une organisation régionale de consolidation de la paix environnementale au Moyen-Orient, réunissant des Jordaniens, des Palestiniens et des Israéliens pour créer des solutions partagées pour la région la plus pauvre en eau de la planète. « La mer Morte est un désastre créé par l’homme », poursuit-il. En effet, la mer Morte, spectaculaire étendue d’eau salée en plein désert entre Israël, la Cisjordanie et la Jordanie, flanquée en son ouest et son est d’abruptes falaises, a perdu un tiers de sa surface depuis 1960.  Les eaux bleues se retirent d’environ un mètre chaque année, laissant derrière elles un paysage lunaire, une terre blanchie par le sel et perforée de trous béants. Israël, la Syrie et la Jordanie pompent presque toute son eau du fleuve Jourdain qui se jette dans la mer et l’assèche encore davantage avec l’extraction démesurée de minéraux. « Un jour ou l’autre, s’il reste un filet d’eau pour tremper ses orteils , on aura de la chance », se désole Alison Ron, une habitante d’Ein Gedi, qui a longtemps travaillé pour un spa aujourd’hui fermé à cause des cratères. En reculant, l’eau salée laisse derrière elle des plaques de sel souterraines. Lorsqu’il pleut, l’eau douce s’infiltre dans le sol et dissout les plaques de sel. Sans appui, la terre au-dessus peut alors s’effondrer et former des dolines. Certaines font plus de 10 mètres de profondeur. Et le changement climatique n’arrange rien, bien au contraire. Mais il existe des solutions pour sauver ce bijou du Moyen-Orient : « faire de la mer Morte un site du patrimoine mondial, utiliser des eaux usées traitées, taxer les industries, développer les technologies alternatives », liste Gidon Bromberg. Des solutions qu’il présente actuellement à la Conférence de Glasgow 2021 sur les changements climatiques.