1976, l’immigration massive selon Marine Le Pen | Désintox | ARTE
  • il y a 3 ans
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Lors de sa conférence de presse la semaine dernière proposant un référendum sur l'immigration, Marine Le Pen a ressuscité l’une des plus vieilles intox sur le sujet. Dénonçant les politiques migratoires depuis les années 70, elle a cité le regroupement familial instauré en 1976, et qui aurait, selon elle, déclenché une immigration massive.

Il s'agit là d'un mythe tenace. Et faux. Car loin d'ouvrir les vannes, les pouvoirs politiques de l'époque ont fait exactement l'inverse. En juillet 1974, devant la montée du chômage, le Conseil des ministres suspend l'immigration de travail ainsi que l'immigration familiale, qui existait déjà largement. Cette dernière est réautorisée en 1975. Mais elle est immédiatement encadrée par un décret en avril 1976.

Ce texte établit les conditions suivantes : le conjoint et les enfants d'un immigré peuvent obtenir un titre de séjour si le chef de famille est régulièrement installé depuis un an, s'il dispose de ressources «stables, suffisantes», et d'un «logement» adapté. Le décret est présenté comme un moyen de maîtriser l'immigration en s'assurant que les familles s’installeront dans des conditions «permettant de s'insérer».

Dès 1977 le gouvernement, via un second décret, essaye encore de limiter le regroupement familial aux seules familles ne demandant pas l'accès au marché de l'emploi. La tendance est bien à la restriction.

Contrairement à ce qu’affirme Marine Lepen, 1976 ne marque pas le début d'une augmentation de l'immigration familiale en France, mais plutôt le début d'un infléchissement, par rapport au début des années 70. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 75 000 membres de familles étaient arrivés en 1972, 72 600 en 1973. On en compte 57 000 en 1976, puis 40 000 en 1978 et 39 000 en 1979.

Une baisse, donc, à rebours de l'idée reçue.


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