Alain Griset: «On nous promettait des faillites en cascade, nous avons des pénuries!»

  • il y a 2 ans
Emmanuel Macron a annoncé que les pourboires versés par carte bancaire dans le secteur de la restauration ne seraient plus soumis aux cotisations sociales, ni à l’impôt. Ne pouvait-on pas imaginer un autre moyen de redonner de l’attractivité à cette branche que de légaliser l’argent au noir ? « C’est une situation qui existe déjà aujourd’hui, relativise Alain Griset, ministre délégué aux PME. Ces pourboires ne rentrent pas dans le salaire. L’objectif est bien de permettre aux serveurs d’avoir une rémunération plus attractive. Mais oui, il y a d’autres moyens et nous y travaillons afin de rendre la branche plus attractive. Mais les pourboires sont aussi un élément pour améliorer le service rendu ! »

Pourquoi la restauration échapperait-elle à l’impôt sur les pourboires et pas les chauffeurs de taxi ou les coiffeurs ? «Ce sont des choses qui concernent très peu de métiers, explique Alain Griset, sur des montants très faibles. Et cela va rentrer dans le cadre de discussions parlementaires, on verra le moment venu. Historiquement parlant, le pourboire a toujours existé et n’a jamais été considéré comme fiscalisé. Il y avait une demande, le Président y répond, si ça peut permettre de faire revenir des personnes vers la restauration, ce sera une bonne chose. »

La pénurie de main-d’œuvre mais aussi de matières premières, notamment dans le secteur du bâtiment, est-elle inquiétante ? « Il y a encore quelques mois, personne ne pensait qu’on serait dans cette situation de pénurie ! On nous prévoyait des faillites en cascade. La politique du gouvernement nous a permis de tenir et aux salariés de maintenir leur pouvoir d’achat (…). Pour l’instant, nous avons le sentiment que c’est conjoncturel et que les entreprises vont reprendre un rythme normal. »



Le gouvernement aide les ménages à faire face à l’envolée des prix du gaz et du pétrole. Et les entreprises ?  « Dans le plan de relance, on a prévu que les entrepreneurs pourront faire des travaux d’économie d’énergie, assure le ministre. Sur le long terme, on a mis en place pour la première fois un dispositif qui permette aux entrepreneurs d’obtenir de l’aide. Les entreprises ne pourront pas tout absorber si la hausse dure trop longtemps, mais la situation va se stabiliser ! »