Eric Bocquet : « Il faut casser cette mythologie de la dette publique »

  • il y a 3 ans
Pourquoi est-il nécessaire de « casser cette mythologie de la dette » ? Car tant que l’on aura pas modifié notre rapport à la dette publique, « nous ne pourrons pas avancer sur des politiques progressistes, novatrices, destinées à améliorer le fonctionnement de cette société » défend le sénateur du Nord (PCF) Éric Bocquet, également co-auteur du livre Milliards en fuite.

En effet, la dette publique est depuis « 4 décennies l’argument majeur pour justifier que l’on ne puisse pas augmenter les budgets de la santé, de l’éducation, ou encore les crédits pour le logement », analyse le sénateur. Un argument favorisant, au contraire, diverses politiques d’austérité.

Or, l’exemple récent de la pandémie de Covid-19 vient bousculer les dogmes des marchés financiers et des Etats souligne Éric Bocquet. « Il y a un an et demi, le gouvernement refusait d’augmenter les crédits alloués à la santé » se rappelle-t-il, au motif que cela se traduirait par une augmentation du déficit, et donc, de la dette, le gouvernement brandissant la menace « de la barre des 100%, sous-entendu, au-delà de celle-ci c’est l’apocalypse » ironise le sénateur du Nord.

Avec la crise du Covid, « ce qui n’était pas possible auparavant l’est devenu. La France s’est même endettée jusqu’à 120% du PIB, tout en pouvant continuer à emprunter ». Dès lors, pour Éric Bocquet, il est essentiel de ré-interroger notre rapport à la dette, et de s’émanciper de la tutelle des marchés privés.

Un entretien réalisé par Eugénie Barbezat, journaliste à l'Humanité.

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