Récitation du poème accompagnée du pipa « Nuit de lune et de fleurs sur le fleuve printanier » 琵琶演奏朗诵《春江花月夜》
« Nuit de lune et de fleurs sur le fleuve printanier », vous connaissez peut-être ce chef-d’œuvre poétique d’un poète du VIIe siècle sous la dynastie des Tang, Zhang Ruoxu.
Savez-vous qu’il existe aussi un morceau de musique classique éponyme ? Aujourd’hui, nous vous invitons à apprécier ce morceau de musique interprété par Sophie BOUCHEAU, une excellente élève du Centre culturel de Chine à Paris. Dans cette vidéo soustitrée en chinois et en français, elle va également chanter les jolis vers de ce poème.
Vous trouverez ci-dessous le texte entier traduit en français :
Au printemps les marées du fleuve rallient la mer ; Sur la mer des marées jaillit soudain la lune. De vague en vague, sans bornes, elle répand sa clarté Est-il un coin du fleuve qui n’en soit éclairé ?
Le fleuve coule entourant les terres luxuriantes ; La lune brille, que les bois partout embaument. Givres portés par l’air, au vol inaperçu ; Sable blanc des îlots, invisible au regard.
Fleuve et ciel confondus : teinte unie et sans tache. La lune en plein éclat, roue solitaire, là-haut. De la rive, qui la vit pour la première fois ? Lune de fleuve, depuis quand luit-elle pour les hommes ?
Vie humaine, d’âge en âge ardemment poursuivie ; Lune de fleuve tous les ans pareille à elle-même. Comment savoir qui est l’être cher qu’elle attend ? Ce que les hommes voient : l’eau que le fleuve écoule !
Un pan de nuage blanc vogue vers le lointain ; Sur les verts sycomores, que de mélancolie ! Quel voyageur de nuit dans son fragile esquif ? Quel logis sous la lune où l’on songe à l’absent ?
Hélas, sur le logis, la lune va et vient Éclairant le miroir de femme esseulée. Le rideau des croisées s’enroule sans l’écarter ; Sur les pierres à linge, elle reste, immuable.
C’est l’heure où, à distance, on se voit, sans s’entendre ; Je veux suivre la lune et m’épandre sur toi. Oie sauvage, au long vol, n’apporte nul message ; Poisson-dragon, nageant, ne fait que rider l’eau.
Hier soir près de l’étang, j’ai vu les fleurs échoir. Le printemps mi-passé, ne t’en reviens-tu pas ? Le fleuve coule, avec les eaux, s’écoule le temps ; L’étang capte la lune qui vers l’ouest déjà penche.
Penchée, la lune se fond dans la brume marine ; Infinie est la route de Chieh-shih à Hsiao-hsiang. Ah, combien reviendront sous l’ultime clarté ? En tombant la lune touche les arbres du long fleuve.
♂Qu’avez-vous ressenti à travers ce poème et la musique ?