Policiers brûlés à Viry-Châtillon : 6 à 18 ans de prison pour cinq accusés, huit acquittements

  • il y a 3 ans
Les avocats des victimes dénoncent "un naufrage judiciaire" tandis que la défense salue "la fin d'un calvaire", à l'issue du procès en appel pour la violente agression de policiers à Viry-Châtillon en 2016. Huit acquittements et des peines de 6 à 18 ans de prison ont été prononcés. La lecture du verdict a été interrompue par une bagarre générale dans le box des accusés, qui a nécessité l'intervention d'une trentaine de policiers et gendarmes. Les heurts se sont ensuite étendus dans la salle.

Au contraire des parties civiles, l'une des avocates de la défense, Me Mauger-Poliak, a salué "un soulagement pour la défense", et un "démenti total de l'enquête".
"C'est la fin du cauchemar judiciaire pour mon client", qui avait déjà été acquitté en première instance, a pour sa part déclaré Me Arnaud Simonard.

En première instance, huit de ces jeunes avaient été reconnus coupables et condamnés à des peines allant de 10 à 20 ans de prison. Cinq autres avaient été acquittés.
Le parquet général de Paris avait fait appel du verdict alors que les avocats des parties civiles avaient dénoncé des peines "qui ne tiraient pas les conclusions" de la "gravité du crime" commis. La cour n'a pas suivi les réquisitions de l'avocat général qui avait demandé mardi un acquittement et des peines de 12 à 25 ans de réclusion criminelle pour les 12 autres accusés, âgés aujourd'hui de 21 à 26 ans. Les 13 jeunes, âgés de 16 à 21 ans au moment des faits, étaient accusés d'avoir fait partie de la vingtaine de personnes encagoulées qui, le 8 octobre 2016, avaient pris d'assaut en pleine journée deux voitures de police stationnées à proximité du quartier de la Grande Borne, une vaste cité d'habitat social considérée comme l'une des plus sensibles d'Île-de-France. En quelques secondes, ils avaient brisé les vitres et jeté des cocktails Molotov dans les habitacles. Dans une première voiture, un adjoint de sécurité de 28 ans et une gardienne de la paix de 39 ans avaient pris feu.
Le pronostic vital de l'adjoint avait été un temps engagé et il avait été plongé dans le coma pendant plusieurs semaines. Plus de quatre ans après les faits, il porte encore les marques de l'agression sur son visage. "Ces policiers qui étaient dans les voitures, on leur crache à la figure après les avoir brûlés une première fois", a dénoncé dimanche à la sortie de l'audience Me Laurent Franck Lienard, avocat de deux des policiers.

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