Tchaïkovski : Variations sur un thème rococo (Jean-Guihen Queyras)
  • il y a 3 ans
Le violoncelliste Jean-Guihen Queyras joue, avec l'Orchestre national de France, les Variations sur un thème rococo de Tchaïkovski.

Variations :

Moderato assai quasi Andante - Thema: Moderato semplice
Var. I : Tempo della Thema
Var. II : Tempo della Thema
Var. III : Andante sostenuto
Var. IV : Andante grazioso
Var. V : Allegro moderato
Var. VI : Andante
Var. VII e Coda : Allegro vivo

Contemporaines de la Quatrième Symphonie, les Variations sur un thème rococo furent créées en 1877 à Moscou et vraisemblablement commencées pendant l’année précédente, même si leur genèse reste mystérieuse.

La partition n’existait que dans une toute première version pour violoncelle et piano, lorsque Tchaïkovski la soumit au violoncelliste Wilhelm Fitzenhagen, qui se piquait de composition. Il en bouleversa l’ordonnancement et modifia plusieurs des variations. Tchaïkovski, de toute évidence, fut satisfait de ces initiatives ; mieux, une fois l’orchestration achevée par le compositeur, Fitzenhagen intervint une seconde fois, ce qui fit bondir l’éditeur Piotr Jurgenson : « Détestable Fitzenhagen ! Il veut absolument réécrire ta pièce pour violoncelle, la “violoncelliser” comme il dit, et déclare que tu lui aurais donné carte blanche. Mon Dieu ! Tchaïkovski revu et corrigé par Fitzenhagen ! » Il n’empêche que les Variations rococo furent éditées dans cette version. Il fallut attendre 1941 pour que la partition originale soit créée, 1956 pour qu’elle soit publiée, mais la version Fitzenhagen, d’un déroulement qui a les faveurs des violoncellistes, qui le jugent plus logique et plus aisé, continue d’être la plus jouée.

« Ce n’est pas la première fois que Tchaïkovski rend hommage au XVIIIe siècle, remarque Pierre-René Serna – pensons à l’air de Grétry transposé en mineur et dans un tempo lent de sa Dame de Pique – comme le témoignage de sa nostalgie d’un passé oublié et serein. » L’orchestre, réduit, confine souvent les cordes dans le rôle d’accompagnement ; seuls les bois dialoguent vraiment avec le soliste. On remarquera que l’œuvre fait la part belle à l’art du contraste, les variations paires jouant la carte de la virtuosité, les variations impaires celle de l’élégie ou de la méditation.
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