PARIS 1890 - Full HD

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Après la Grande Dépression des années 1873 à 1896, la France entre dans une période de croissance soutenue dans le cadre de la deuxième révolution industrielle, sur fond d'expansion internationale galopante de la place financière de Paris.

La France s'est beaucoup agrandie pendant le Second Empire. Elle a acquis Nice et la Savoie, mais elle perd l'Alsace-Lorraine (département actuel de la Moselle et l'Alsace en totalité hormis le territoire de Belfort) au traité de Francfort de 1871. Le contexte de l'antagonisme franco-allemand qui suit la défaite française de 1870 engendre l'esprit de revanche qui prévaut alors dans l'opinion publique. Cette période est caractérisée par les discours belliqueux du général Georges Boulanger avec la montée de son mouvement politique, le boulangisme, et en parallèle survient l'affaire Schnæbelé. Une partie de la presse et de l'opinion publique se font l'écho de cet esprit de vengeance et de la montée du nationalisme, face à l'ennemi allemand. Ainsi se développe un contexte de soupçon, d'espionnage et de trahison. En 1894, l'arrestation du capitaine Alfred Dreyfus illustre bien ce climat délétère et l'affaire du même nom a bouleversé la société française pendant douze ans.

L'espace national s'unifie en intégrant les nouvelles provinces et les campagnes. Ainsi le tacot, dont le réseau ferroviaire se densifie, contribue-t-il à désenclaver les campagnes (plan Freycinet). En effet, la population, qui s'urbanise progressivement, reste en majeure partie rurale (56 % en 1911). La démographie française reste en revanche peu dynamique.

La population française, toujours très hiérarchisée, prend conscience d'appartenir à une seule et même nation et acquiert la fierté d'être une grande puissance. Les classes moyennes exercent un poids important dans les conditions de la vie politique nationale, marquée par la constitution de nouveaux partis libéraux (modérés et radicaux), avec un large consensus républicain et patriotique.

Paris est une ville en pleine urbanisation et modernisation, à l'image de la France. Elle incarne à elle seule le prestige de la France à la Belle Époque. Fortement rénovée par Haussmann, la capitale se peuple de plus en plus.

Ce constat positif doit cependant être nuancé puisque l'on observe en France un retard économique indéniable dû à des problèmes d'ordre démographique (peu de naissances, malthusianisme), structurel (une majorité de très petites entreprises, très peu de salariés et un artisanat très attaché à la tradition qui ralentissent la production), malgré de nombreux investissements à l'étranger (les emprunts russes), et dans le domaine de l'agriculture (main d'œuvre agricole trop nombreuse : 40 % des actifs travaillent dans l'agriculture contre seulement 32 % dans le secondaire et 28 % dans le tertiaire)...

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