Crise politique : la proposition de sortie des coordinations Haali Poular et de la Basse Guinée : « C’est vrai qu’ils ont des armes, des richesses, des prisons, mais nous aussi nous disons que Dieu existe »
  • il y a 4 ans
Les coordinations du Fouta et de la Basse Guinée, ainsi qu’une délégation de la Guinée forestière ont tenu une réunion ce jeudi, 06 février 2020, au domicile du Kountigui (chef coutumier) de la Basse Côte, à Toumanya, commune urbaine de Dubreka. Outre le renforcement de l’unité nationale, la crise sociopolitique qui secoue la Guinée a été longuement débattue.
Elhadj Sékhouna Soumah a déclaré que cette crise est née de la décision du président Alpha Condé de changer la Constitution pour s’offrir un 3ème mandat. « Aujourd’hui, il y a une crise dans notre pays. Mais, comment cette crise a commencé ? Qui est en à l’origine ? Qui a mis le pays dans cette situation ? Qui a divisé les Guinéens ? Est-ce que c’est comme ça que vivaient nos grands-parents ? Nous devons respecter la loi, respecter l’alternance démocratique. Si le président savait que la Constitution actuelle n’est pas bonne, il l’aurait modifiée dès son arrivée au pouvoir. Mais, s’il attend jusqu’à la dernière année de son second mandat pour nous dire que cette Constitution est mauvaise et qu’il faut la changer, nous disons Non, Non, Non ! Nous nous y opposons catégoriquement. Il a juré par deux fois sur cette Constitution, il doit respecter son serment », a-t-il dit.

Le Kountigui jure qu’il n’est nullement contre le président de la République, mais qu’il défend tout simplement la vérité et la démocratie. Et pour lui, ce projet de 3ème mandat est tout à fait contraire à la démocratie. Il accuse l’entourage d’Alpha Condé de l’induire en erreur pour continuer à s’accaparer des richesses du pays. Mais, il rappelle à « ces mauvaises personnes » que Dieu et le peuple de Guinée les observe.

« Cela fait plus d’un an que le mandat de l’Assemblée nationale a expiré, on a refusé d’organiser des élections législatives et on a préféré proroger le mandat de cette même Assemblée. Maintenant, on attend que le pays soit en crise pour dire qu’on va organiser les élections législatives et les coupler avec le référendum constitutionnel. Nous disons Non ! Amoulanfé (ça ne marchera pas) ! C’est vrai qu’ils ont des armes, des richesses, des prisons, mais nous aussi nous disons que Dieu existe. Ce qui se passe dans notre pays aujourd’hui, ce n’est pas bon. Le non-respect de la loi est devenue la règle ici, on tue des citoyens comme des poules, on kidnappe des gens pour les conduire en prison comme si notre pays n’a jamais eu son indépendance. Mais nous leur rappelons que Dieu existe et qu’il nous observe tous. Je leur ai dit que je suis contre la nouvelle Constitution, je suis contre le troisième mandat, allez-leur dire que je maintiens cette position ».

Enfin, le chef coutumier a invité les opposants au 3ème mandat à rester mobilisés et à refuser de tomber dans le piège du pouvoir. « Ne provoquez personne et ne répondez à aucune provocation. Laissez ceux qui veulent provoquer la guerre le faire. A ce moment-là, ils nous trouveront sur leur chemin. Je sais certains sont venus ici pour enregistrer ce que je dis
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