Vins qui sentent l'écurie et offrandes aux elfes : les nouvelles dérives de la viticulture

  • il y a 4 ans
Je voulais remonter un peu aux sources et expliquer quand même un peu aux gens (et puis peut-être même un peu aux vignerons qui la pratique), d'où vient la biodynamie et quelle est la pensée des anthroposophes et de Rudolph Steiner qui la mise au point. Et savoir que quand même il y a une part d'ésotérisme et de mystique même un peu dangereux dans cette histoire, moi je voulais quand même le faire savoir. Quand on enterre des cornes de bouse et qu'on apprend par Steiner que des cornes avec de la bouse - et des cornes de vaches parce qu'avec les taureaux ça marche moins bien -, quand on apprend que c'est quand même pour faire plaisir aux elfes et aux petits êtres qui vivent dans les bois et qu'on voit pas et que ça date de l'Atlantide... Ah ! Quand même faut le savoir ça ! Il n'y a pas qu'une espèce de pseudo-science qu'on applique aux vignes...

Pourquoi les vins naturels font-ils l'objet d'une bataille idéologique ?

Il y a d'un côté les vins industriels, avec de la chimie, des machins, et tout ça... Et de l'autre côté, les gentils avec le vin naturel... Et que c'est nous qui devons nous habituer à sentir le vinaigre ou la sueur de cheval, et que c'est normal, ça fait partie de la vie et tout... Ben non, non. Je ne suis pas d'accord avec ça. Je pense que mes lecteurs ils ont envie de boire des vins qui ressemblent à du vin et pas qui sentent... Sur un site, j'ai lu quand même "Un jour ça sent le vinaigre, un jour ça sent l'écurie, il faut s'habituer, il faut revoir votre logiciel de dégustation." Ben non, non, non. On a envie d'avoir des bons vins et mettre un peu de soufre à la mise en attendant qu'on trouve autre chose, ça ne me semble pas être un crime. Et je pense qu'il y a beaucoup de vignerons qui travaillent très très bien et qui n'ont pas envie d'être rejetés dans le clan des vins industriels.

Que dites-vous de la production de vins bios ?

C'est quelque chose qui progresse énormément aujourd'hui : plus 20% en un an, on est en train de dépasser les 12% des surfaces travaillées en bio et c'est important parce que moins il y a de produits chimiques, meilleur c'est, aussi pour la santé des vignerons qui sont les premiers à subir ces produits chimiques. Alors il y a une explication : après la guerre on a utilisé beaucoup de chimie parce qu'on avait plus de main d'oeuvre et que ça soulageait énormément les vignerons. Aujourd'hui, avec la mécanisation, on peut se passer d'un certain nombre de produits chimiques, ça coûte un peu plus d'argent mais c'est bien de produire en bio. Le seul problème qu'ont les bios aujourd'hui, c'est que pendant des années on n'a pas enseigné comment travailler en bio dans les lycées viticoles et l'institut national de recherches agronomiques n'a pas non plus travaillé sur la bio. Ç'aurait été bien que les scientifiques travaillent un petit peu à chercher s'il n'y avait pas... Comment aider les vignerons à passer en bio, comment aider les labels aussi, à évoluer. Là on est toujours sur le cuivre pour soigner le mi