Crise Iran – États-Unis. Vers une pause dans l’escalade après la riposte calibrée de Téhéran ?
  • il y a 4 ans
De nombreux experts voient dans les frappes de l’Iran sur les bases américaines en Irak une réponse sciemment calibrée susceptible d’éviter une surenchère de Washington.

Après avoir promis de venger la mort de Qassem Soleimani, l’architecte de sa stratégie au Moyen-Orient, l’Iran a tiré 22 missiles sur des bases de la coalition internationale abritant des soldats américains en Irak.

Au lendemain des funérailles du général iranien, où une foule immense réclamait vengeance, Téhéran a frappé en soignant les symboles : ses tirs ont eu lieu à l’heure exacte où une frappe de drone américain tuait le général Soleimani à Bagdad cinq jours plus tôt.

Les tirs iraniens semblent toutefois n’avoir fait aucun mort parmi les militaires américains et leurs partenaires étrangers. L’évaluation des dégâts et des victimes est en cours. Jusqu’ici, tout va bien !, a tweeté le président américain Donald Trump.

Nous ne cherchons pas l’escalade ou la guerre, s’est quant à lui empressé d’assurer le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, précisant que les représailles proportionnées de la nuit étaient terminées. Le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a toutefois estimé que cette gifle à la face des États-Unis, n’était pas suffisante pour cette affaire.

Contenter l’opinion publique iranienne
De l’avis de plusieurs analystes, le gouvernement iranien a répondu prestement pour contenter son opinion publique, tout en choisissant de graduer sa riposte pour éviter de provoquer une confrontation à grande échelle avec son ennemi historique.

Avec ces attaques, Téhéran a montré sa capacité et sa détermination à répondre aux attaques américaines, sauvant ainsi la face, tout en choisissant soigneusement ses cibles pour éviter de faire des victimes et ainsi provoquer une réaction de Trump, analyse Annalisa Perteghella, spécialiste de l’Iran à l’Institut d’analyse géopolitique italien Ispi. La balle est désormais dans le camp américain.

Les Iraniens ont tenté la quadrature du cercle, une attaque très proportionnée qui ne soit pas de nature à nécessairement provoquer la riposte promise par Trump, abonde François Heisbourg, expert à la Fondation pour la Recherche stratégique (FRS).

Du côté iranien, c’est clairement un signal de l’arrêt du processus d’escalade. La vraie question maintenant, c’est de savoir ce que va faire Trump, qui a promis de prendre la parole mercredi, souligne-t-il.
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