Suicides dans l’Éducation nationale. Comment interpréter les chiffres dévoilés par le ministère ?

  • il y a 5 ans
Le ministère de l’Éducation nationale a révélé, mardi 5 novembre, pour la première fois le nombre officiel de suicides parmi ses agents. Pendant l’année scolaire 2018-2019, 58 personnes ont mis fin à leurs jours. Par ailleurs, onze autres suicides ont été recensés depuis la rentrée de septembre. Décryptage.

Le ministère de l’Éducation nationale a révélé, mardi, le nombre de suicides parmi ses agents. Cette annonce a eu lieu lors d’un CHSCT extraordinaire, consacré à la souffrance au travail des enseignants, organisé à la demande des syndicats, un mois et demi après le suicide de Christine Renon.

Cette directrice d’école maternelle de 58 ans exerçant à Pantin (Seine-Saint-Denis) avait mis fin à ses jours un week-end sur son lieu de travail et laissé une lettre bouleversante sur son « épuisement » et les difficultés de son poste. Un suicide qui a suscité un profond émoi au sein de la profession et relancé les témoignages d’enseignants en souffrance dans leur poste. Ouest-France fait le point sur cette actualité.

Combien de suicides parmi les agents de l’Éducation nationale ?
Selon le ministère, 58 agents publics de l’Éducation nationale ont mis fin à leurs jours lors de l’année scolaire 2018-2019 (37 hommes et 21 femmes). Sur les 58 victimes en 2018-2019, on recense 12 agents non titulaires. Et depuis la rentrée de septembre, onze suicides (5 hommes et 6 femmes) ont été recensés.

Que dit le ministère à propos de ces chiffres ?
Jeudi, sur France 2, le ministre Jean-Michel Blanquer a reconnu « l’émotion » qui entoure ce « drame » et reconnu que « les directeurs d’école sont, dans le système scolaire, ceux qui concentrent le plus d’obligations et qui ont […] besoin d’être aidés ». Néanmoins, le ministre a tenu à souligner que la moyenne des suicides dans l’Éducation (5,85 personnes pour 100 000) était « très en dessous de la moyenne nationale », soit 16 personnes pour 100 000 en 2012 (10 700 décès).

Jean-Michel Blanquer a promis des recrutements de médecins de prévention et du travail et le déploiement d’un service de « gestion des ressources humaines de proximité » pour que chaque agent puisse bénéficier d’un interlocuteur à son écoute « à moins de 20 minutes de son travail ».

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