Accusations de violences sexuelles : Adèle Haenel « devrait saisir la justice », affirme Belloubet
  • il y a 4 ans
L’actrice française, qui accuse le réalisateur Christophe Ruggia de comportements sexuels inappropriés lorsqu’elle était âgée de 12 à 15 ans, « devrait saisir la justice », estime la ministre de la Justice.

L’actrice Adèle Haenel « devrait saisir la justice », après avoir accusé le réalisateur Christophe Ruggia d'« attouchements » et de « harcèlement sexuel » lorsqu’elle était adolescente, a estimé ce mercredi 6 novembre la Garde des Sceaux Nicole Belloubet.

« Elle a tort de penser que la justice ne peut pas répondre à ce type de situations », a affirmé la ministre sur France Inter, tout en saluant le caractère « très courageux » de cette prise de parole, permise selon l’actrice par le mouvement #MeToo.

« Je pense au contraire, surtout avec ce qu’elle a dit, qu’elle devrait saisir la justice, qui me semble être en capacité de prendre en compte ce type de situations », a-t-elle ajouté.

Des faits qui ne sont pas prescrits
La comédienne de 30 ans s’est longuement confiée à Mediapart sur des faits d’agression sexuelle sur mineure, lorsqu’elle était âgée de 12 à 15 ans, qui ne sont pas prescrits.

Elle a aussi expliqué n’avoir jamais songé à porter plainte, regrettant « une violence systémique faite aux femmes dans le système judiciaire », et estimant la justice « doit se remettre en question pour être représentative de la société ».

Nicole Belloubet a rappelé que le gouvernement tente de faciliter le dépôt de plainte, « notamment en permettant aux femmes de déposer plainte dans les hôpitaux, en permettant la plainte en ligne ».

Les accusations de l’actrice ont provoqué la radiation immédiate de Christophe Ruggia de la Société des réalisateurs de films (SRF).

Christophe Ruggia « nie catégoriquement »
L’intéressé, avec qui Adèle Haenel a tourné son premier film « Les Diables », a reconnu par le biais de ses avocats une « emprise involontaire » en tant qu’adulte et metteur en scène, mais « nie catégoriquement » les accusations de violences sexuelles.

Dans ce contexte, « il y a presque une nécessité […] de poser cette question à la justice, pour que les choses soient traitées clairement et objectivement », a insisté Nicole Belloubet.

« Elle en sortira renforcée et la situation de la personne qui est mise en cause également », a-t-elle assuré, tout en jugeant « difficile » que le parquet se saisisse de lui-même de l’affaire.
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