Projet de loi bioéthique. L'Assemblée nationale rejette la PMA post-mortem
  • il y a 5 ans
Projet de loi bioéthique. L'Assemblée nationale rejette la PMA post-mortem.

Après un débat empreint de gravité et marqué par de fortes divisions au sein de la majorité, les parlementaires ont rejeté de justesse, ce jeudi 26 septembre, les amendements sur la procréation médicalement assistée post-mortem, qui consiste à réaliser une PMA avec les gamètes d'un conjoint décédé.

Après plus de trois heures de débats divisant largement la majorité, l'Assemblée s'est opposée de justesse jeudi à la PMA post-mortem, avec les gamètes d'un conjoint décédé, lors de l'examen en première lecture du projet de loi bioéthique.

Interdite en France, la procréation médicalement assistée post-mortem consiste à réaliser une PMA après le décès du conjoint, sous forme d'insémination de sperme ou d'implantation d'un embryon conçu avec les gamètes du couple, puis congelé avant le décès de l'homme.

Le gouvernement était contre cette mesure, qui ne figure pas dans le projet de loi mais était défendue par des députés de la majorité comme de l'opposition, sous condition. Après un débat empreint de gravité sur ces situations rarissimes mais « douloureuses, cruelles », les parlementaires ont rejeté les amendements concernés, le score le plus serré étant de 60 voix contre 51 pour un amendement LREM.

Un débat sincère et puissant »
« Nous en avons beaucoup discuté, dans un débat sincère et puissant », a souligné Aurore Bergé, l'une des responsables LREM sur le texte. Opposée à ces amendements, elle a convoqué « l'intérêt supérieur de l'enfant, qui aurait à porter un récit particulièrement lourd » après un drame.

Les marcheurs étaient très divisés, plusieurs d'entre eux jugeant « illogique » de refuser à une veuve d'utiliser les gamètes de son conjoint décédé, mais de l'autoriser - en ouvrant la PMA aux femmes seules - à recourir à un donneur anonyme.

« On ne permettra pas à une veuve d'avoir une PMA avec l'homme qu'elle a aimé, mais on lui permettra d'avoir une PMA avec un tiers-donneur, je ne comprends pas », a résumé Florence Granjus (LREM).

Le co-rapporteur Jean-Louis Touraine (LREM) a demandé, comme d'autres « marcheurs », de « faire confiance » aux femmes, les mieux placées pour décider de « persévérer » ou pas dans leur projet parental.

« C'est une espèce de double deuil qu'on va imposer à une mère », a aussi déploré l'UDI Pascal Brindeau.
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