Entrevue avec Jérémy Gabriel, il dit subir encore les impacts de la blague de Mike Ward

  • il y a 5 ans
Alors que Mike Ward a contesté devant la Cour d’appel la condamnation du Tribunal des droits de la personne pour avoir discriminé Jérémy Gabriel, le jeune chanteur handicapé se défend, lui, de vouloir censurer quiconque.

«La position, ce n’est pas de dire qu’on n’a plus le droit de parler de moi! a-t-il déclaré en entrevue à Denis Lévesque. Ce n’est pas un traitement de faveur que le jugement du tribunal est venu poser. Ce n’est pas ça la position! C’est le fait d’utiliser le handicap de manière à m’humilier, de manière à me discriminer sur la scène. Et il y a une responsabilité à prendre de ça!»

Jérémy Gabriel ne comprend pas la «logique derrière la position» de l’avocat de l’humoriste, Me Julius Grey, qui maintient que Mike Ward doit pouvoir jouir de la liberté d’expression.

«Le jugement du tribunal ne vient pas censurer personne et ne va pas brimer la liberté de personne, soutient le jeune chanteur. Ça ne vient pas restreindre la création, pas du tout! C’est un cas unique, parce que M. Ward a contrevenu à la Charte québécoise des droits et libertés, qui existe depuis 1976. Il n’y a rien de nouveau là-dedans!»

Il affirme avoir subi plusieurs impacts négatifs à la suite des blagues à propos de sa maladie durant les spectacles de l’humoriste.

«Oui, je suis un enfant, dit Jérémy Gabriel. Oui je suis une personnalité publique, mais il ne faut pas oublier que j’étais mineur. J’étais encore plus vulnérable aux attaques, encore plus vulnérable à ces impacts-là.»

Il maintient qu’il «ne comprend pas non plus qu’il puisse s’imaginer que ces propos-là puissent n’avoir aucun impact sur la vie d’un enfant».

Il dit d’ailleurs en subir les effets encore aujourd’hui.

«Il y a des gens qui peuvent m’écrire sur les réseaux sociaux, qui peuvent m’interpeller et me dire : "Hey, t’es pas encore mort toi? Ta maladie, c’est d’être laitte et Mike Ward a raison!"», raconte-t-il.

Il souligne qu’avec son jugement, c’est «la Commission qui vient rectifier le tir».

«Le but, c’est de venir rétablir justice, ce n’est pas d’atteindre la liberté d’expression», martèle-t-il.

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