Aube. Une prison rejette selles, médicaments et déchets dans un ruisseau.
  • il y a 5 ans
Aube. Une prison rejette selles, médicaments et déchets dans un ruisseau.

Jamais raccordée à une station d’épuration, la centrale pénitentiaire de Clairveaux rejette ses eaux usées dans un cours d’eau. Selles, médicaments, préservatifs, cotons-tiges, sachets de thé ou café lyophilisé polluent l’eau de ce ruisseau, depuis surnommé « La Merdeuse ».

Une prison située à Ville-sous-la-Ferté (Aube) rejette ses eaux usées dans un ruisseau, désormais surnommé « La Merdeuse ». De nombreux déchets sont régulièrement retrouvés en aval de la centrale pénitentiaire de Clairveaux, rapporte Franceinfo ce jeudi 6 décembre.

« Ce ruisseau est en fait le conducteur des déchets produits par le personnel et les habitants de la prison, confirme Gilles Noël, le maire de Ville-sous-la-Ferté. Tout se retrouve dans l’Aube. »

Pas de raccordement
Cette prison, installée dans une ancienne abbaye, n’a jamais été raccordée à la station d’épuration de la commune. « Cela fait dix ans que je ramasse des médicaments, comme de la Dépakine, mais aussi des préservatifs, des milliers de cotons-tiges, des sachets de thé ou de café lyophilisé », explique Jean-Jacques Skiba, exploitant d’un barrage situé en aval de « La Merdeuse ».

Le président de la Fédération départementale de pêche Benoît Brevot se veut rassurant. « Le poisson du coin, j’en consomme de temps en temps et je n’ai jamais eu de soucis de santé, assure-t-il. Le pire, c’est la pollution visuelle, […] ça nous cause un préjudice par rapport à nos adhérents. »

Une « omerta »
Selon Jean-Jacques Skiba, qui avait déjà tenté d’alerter sur ce problème en 2009, le poids de la prison dans l’économie locale – environ 200 emplois pour une commune de 1 000 habitants – permet à ses dirigeants de continuer. « Il y a une omerta », déplore-t-il.
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