Gilets jaunes: «Tant que la politique du gouvernement va dans le mur, l’exaspération se poursuivra», explique Geoffroy Didier
  • il y a 5 ans
Pour Geoffroy Didier, pas de doutes: le mouvement des gilets jaunes doit se poursuivre. C’est ce qu’on appelle souffler sur les braises ? «Non. Je crois que tant que la politique du gouvernement va dans le mur et manifestement là-dessus Emmanuel Macron a le mérite de la constance, je comprends aussi que l’exaspération légitime de ces Français en colère, de tous ceux qui subissent cette injustice sociale, se poursuive».

Il ajoute: «Il s’agit-là d’un mouvement social inédit, parti de la base, qui ne doit absolument pas être récupéré par les mouvements politiques. En revanche, lorsqu’on est des représentants du peuple, on a aussi le devoir d’être à leurs côtés». 

Dans cette configuration pour le moins tendue, que doit faire le gouvernement ? Céder ? «Je crois que le gouvernement doit renoncer à cette augmentation car ce sont les plus fragiles, les plus exposés à la crise, qui en sont les premières victimes.  Ce n’est pas supportable pour tous ceux qui voient en réalité la voiture comme un lien de vie, un outil de solidarité mais aussi un outil de travail», explique Geoffroy Didier. 

Selon le secrétaire général délégué des Républicains, le gouvernement «décourage le travail, l’effort et l’initiative. Car quand vous avez plus intérêt à rester chez vous qu’à prendre votre voiture tous les matins pour vous rendre sur votre lieu de travail, ce n’est pas sain par rapport à l’économie française». 

Mais la colère du mouvement ne s’arrête pas aux taxes sur le carburant. Un certain nombre de manifestants contestent la légitimité d’Emmanuel Macron. A raison ? «Non, affirme Geoffroy Didier. Il ne s’agit pas d’un bouleversement institutionnel, il s’agit d’une injustice sociale qui doit être réparée par le gouvernement. Je ne conteste en rien la légitimité  du gouvernement, ni des institutions. Nous ne sommes pas le parti du désordre». 

Il précise encore : «Tant que le gouvernement renoncera à entendre cette colère, qu’il s’entêtera dans cette politique qui ne va pas dans le bon sens, il ne faudra pas s’étonner des manifestations et, malheureusement aussi, des blocages (…) Le gouvernement s’entête dans une politique qui va dans le mur». 

Et alors que l’Assemblée a voté une nouvelle taxe pour financer le Grand Paris express, quid du ras-le-bol fiscal ? «Il y a un consentement à l’impôt, explique Geoffroy Didier, mais il s’effrite au moment où on a l’impression que l’on subi des injustices. Quand ce sont toujours les mêmes qui galère, qui ont du mal à joindre les deux bouts (…) qui payent, là le consentement à l’impôt s’effrite. S’il y avait un sentiment de justice, le consentement à l’impôt existerait». 
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