Edvige, fichier de police espion. Polémique

  • il y a 16 ans
Fichier Edvige : le Conseil d'Etat devrait rendre sa décision fin décembre

Ce sont les associations qui ont dégainées les premières. Dès le lendemain de l'annonce officielle de sa création, la Ligue des droits de l'Homme, un syndicat d'éducateurs et la LCR font part de leurs critiques. Un collectif se constitue, dénonçant "une dérive sécuritaire". Près de 700 organisations, collectifs, partis et syndicats, dont les mouvements de Défenses des homosexuels, Aides, la CFDT, la CGT, la LDH, en font partie.
Une douzaine d'associations et d'organisations syndicales ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat.
Le mouvement a également gagné les citoyens : une pétition, "Non à Edvige", lancée par internet par le collectif le 10 juillet, a franchi mercredi la barre des 100.000 signatures. L'indignation a également gagné la classe politique. Après le président du Modem François Bayrou, le PS a indiqué partager "la très vive inquiétude que suscite la création du fichier Edvige" et demandé au gouvernement "de retirer le décret" créant ce ficher et "de s'expliquer devant le parlement".

"Edvige va dans le sens de la surenchère sécuritaire".
"Cela dénote un rapport de suspicion de l'Etat à l'égard des citoyens dont chacun est présumé source de danger".
"Edvige est un copier-coller du décret de 1991 sur le fichier des Renseignement généraux".
"C'est nouveau, mais pour les amnésique. Les mineurs sont fichés depuis l'ordonnance de 1945. La vraie question est donc : faut-il ficher les mineurs ?"
Le collectif "Non à Edvige" a décidé de se réunir le 9 septembre prochain à Paris.
Coté ministère de l'Intérieur, on se déclare "confiant et serein", rappelant qu'Edvige ne diffère de l'ancien fichier des RG que sur deux points : "la prise en compte des mineurs et l'extension des données dites sensibles", dont les orientations sexuelles. Place Beauveau, on explique également qu'Edvige a été "validée par le Conseil d'Etat".