Banlieues. Emmanuel Macron ne livre pas un plan, mais une « philosophie ».
  • il y a 6 ans
Banlieues. Emmanuel Macron ne livre pas un plan, mais une « philosophie ».

Le président de la République a présenté à la mi-journée les grandes lignes de ce qui était attendu comme un grand Plan banlieues. Mais Emmanuel Macron préfère s’en tenir à « une philosophie et à une méthode » ne croyant plus aux grands programmes propices, selon lui, à « une politique de clientèle ».

Devant 400 acteurs impliqués au quotidien dans les politiques de la Ville, Emmanuel Macron détaille ce mardi les grandes mesures très attendues pour les quartiers défavorisés. « Je ne vais pas annoncer un plan banlieues », stratégie « aussi âgée que moi » a d’emblée prévenu le chef de l’État. Ce dernier appelle plutôt à « changer de méthode » pour sortir de l'« assignation à résidence » dans les quartiers défavorisés.

« Deux mâles blancs qui se remettent un rapport »
Pour le président de la République, la méthode de plans dédiés « a apporté des choses » mais « on est au bout » de ce que cela a pu produire. Et Emmanuel Macron d’ajouter : « aujourd’hui, poursuivre dans cette logique, je n’y crois pas ». Aussi invite-t-il à « inventer ensemble une méthode, un rythme différent ».

« Oui nos quartiers ont du talent, mais dans nos quartiers il y a aussi de la violence », rappelle le chef de l’État. On l’aura compris, Emmanuel Macron porte guère de crédit aux plans précédents. Et au passage n’épargne pas Jean-Louis Borloo, à qui il avait demandé un rapport sur les banlieues : « Deux mâles blancs qui ne vivent pas dans les banlieues se remettent un rapport sur les banlieues : ça ne marche plus comme ça ». Borloo appréciera…

Loin du « plan de reconquête républicaine »
Un peu plus tôt, Jean-Louis Borloo, avait été invité à la tribune. Les banlieues « ne demandent pas d’assistance » mais leur « place dans la République », a martelé l’ancien ministre, en appelant à un « plan de reconquête républicaine ».

Notre pays « est à un virage » : soit il choisit « le repli, le malentendu et la haine », ou alors « il se redéploie » comme un « très grand pays » riche de sa jeunesse, a affirmé M. Borloo, auteur d’un rapport ambitieux qui devait nourrir la réflexion du chef de l’État sur l’action à mener dans les quartiers prioritaires.

« Les banlieues ne demandent pas d’argent ou d’assistance », mais simplement leur « place dans la République », a-t-il ajouté, en dénonçant « l’espèce de scandale qui consisterait à dire qu’on a beaucoup donné, des milliards aux quartiers, comme s’ils avaient réclamé ».

Lire aussi. ENTRETIEN. « La banlieue aujourd’hui c’est vivre dans la précarité et un environnement hostile »

Mais le plan qu’attendent ces quartiers où « il y a plus de besoins, plus de jeunesse dans une situation plus complexe, et moins de moyens globaux », est « un plan massif de créations d’emploi » et « de reconquête républicaine, » a-t-il martelé, en appelant à « changer radicalement la donne ».
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