Attaque terroriste du Thalys. Le suspect raconte : « J'ai pas pu tuer ".

En août 2015, un homme armé montait dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris pour s'en prendre aux passagers. Des soldats américains s'illustrent alors en intervenant. Le suspect Ayoub El Khazzani, un Marocain, s'est exprimé sur son geste devant un juge d'instruction en novembre. « À la dernière minute, je n'ai pas pu », a-t-il raconté, selon France Inter.

« Personnellement, j'ai pas pu tuer. J'avais deux armes avec moi. Intérieurement, j'étais détruit psychiquement, mais à la dernière minute, je n'ai pas pu. » Ce sont les mots d'Ayoub El Khazzani, révélés par France Inter ce mercredi 9 mai, à propos de l'attaque dans un train Thalys le 21 août 2015, lors de laquelle il est accusé d'avoir blessé deux personnes. Il était alors armé d'une kalachnikov, d'un cutter et d'une arme de poing.

Ce Marocain, aujourd'hui âgé de 28 ans, a raconté face à un juge d'instruction, le 23 novembre dernier, ce qu'il s'est passé, selon lui, dans ce train allant vers Paris avant qu'il ne soit maîtrisé par des soldats américains en vacances. L'homme avait déjà avoué en décembre 2016 et assuré qu'Abdelhamid Abaaoud, cerveau des attentats parisiens du 13 novembre 2015, avec lequel il avait fait la route des Balkans depuis la Syrie, lui avait dit de cibler des Américains dans le train.

« Je l'ai vu de face et je n'ai pas pu le tuer »
« Je me suis dirigé vers les Américains », a-t-il raconté, selon France Inter. « A un moment, un Américain, un grand, m'a fixé, il était loin de moi. Je l'ai vu de face et je n'ai pas pu le tuer ».

Ayoub El-Khazzani dit aussi avoir refusé la ceinture d'explosifs que lui proposait son donneur d'ordres. « J'étais contre le fait de massacrer des gens » dit-il, au juge.

Ce qui ne l'aurait pas empêché d'ajouté: « En garde à vue, très honnêtement, j'ai regretté de ne pas avoir tué, après avoir vu tout ce qui se passe en Syrie »