Je ne pensais pas me retrouver à Warehouse deux semaines après avoir quitté Kaboul. Et surtout dans ces tristes conditions. Hier, une section de parachutistes d'infanterie de marine a été prise à partie par un groupe de talibans. Nombreux morts et blessés. Le bilan est connu et terrible. Le Président de la République a décidé immédiatement de se rendre à Kaboul pour se recueillir devant les soldats tués au combat et saluer les blessés. J'écris de l'airbus du Président que j'accompagne là-bas, avec Morin, Kouchner et le Général Georgelin. J'avoue avoir pleuré en entendant un de mes collègues qui me racontait au téléphone mardi matin ce qu'ils avaient vécu. Je pleurais pour les victimes, leurs familles, leurs camarades, mes collègues du GMC. Le temps est à la peine. Il est à l'expression de tous nos sentiments à tous ceux-là. Quelle difficulté pourtant d'exprimer ces sentiments. Plus tard, nous tirerons toutes les leçons de cette tragédie humaine et militaire. J'ai eu tout à l'heure le GMC au téléphone, alors que j'attendais à l'Elysée le départ pour Villacoublay. Ils m'ont raconté le silence assourdissant qui règne là-bas. Et qui résume tout à lui seul.