Meurtre d’une octogénaire juive à Paris. Deux suspects mis en examen et écroués.

  • il y a 6 ans
Meurtre d’une octogénaire juive à Paris. Deux suspects mis en examen et écroués.

Le meurtre d’une octogénaire à Paris serait bien lié à sa religion. Deux suspects ont été mis en examen pour « homicide volontaire » à caractère antisémite, selon une source judiciaire mardi.

Les deux hommes arrêtés après la mort d’une octogénaire juive à Paris ont été mis en examen des chefs « d’homicide volontaire à raison de l’appartenance vraie ou supposée de la victime à une religion, vol aggravé par trois circonstances et dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux », a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Dès lundi, le parquet de Paris avait retenu le caractère antisémite dans cette affaire. « Les déclarations d'un des suspects en garde à vue et le fait qu'ils connaissaient tous les deux la religion de la victime ont motivé cette décision », d'après des sources proches de l'enquête.

Ils ont été placés en détention provisoire conformément aux réquisitions du parquet, a-t-on ajouté de même source.

La victime, rescapée du Vél d'Hiv
Le corps de Mireille Knoll a été retrouvé en partie carbonisé vendredi soir dans son modeste appartement du XIe arrondissement, où elle vivait seule. Les enquêteurs se sont rapidement orientés vers la piste criminelle, après la découverte de plusieurs départs de feu à son domicile, puis de traces de coups de couteau sur le corps de la victime.

Née à Paris en décembre 1932, Mireille Knoll avait échappé dix ans plus tard de justesse à la rafle des Juifs du Vél d'Hiv' de juillet 1942 en s'enfuyant de Paris avec sa mère.

Dans un message sur son compte Twitter, le président Emmanuel Macron a exprimé sa vive émotion devant « le crime épouvantable » de Mireille Knoll et réaffirmé sa « détermination absolue à lutter contre l’antisémitisme ».

Le premier suspect, né en 1989 et connu des services de police pour des affaires de viol et d'agression sexuelle, est un voisin qui avait l'habitude de rendre visite à la victime. Il était passé dans son appartement dans la journée. « Apparemment, ma mère le connaissait très bien et le considérait comme un fils », a déclaré à l'AFP le fils de la victime.

Le second mis en examen, âgé de 21 ans et connu pour des vols avec violences, se trouvait également dans l'immeuble le jour du meurtre.

« C'était une femme extrêmement modeste. Il n'y avait absolument rien de valeur à voler », a déclaré à l'AFP Gilles-William Goldnadel, avocat de sa famille.

« Je ne veux pas conjecturer, je prends acte de l'incrimination pour antisémitisme et me félicite de la réactivité de la justice », a-t-il ajouté.

Le nombre d'actes antisémites reste préoccupant
En avril 2017, Sarah Halimi, une femme juive de 65 ans, avait été tuée à Paris par son voisin. Aux cris d'« Allah Akbar », entrecoupés d'insultes et de versets du Coran, le jeune homme l'avait rouée de coups, avant de la précipiter dans le vide.

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