Fragile petit matin sans pluie Que mon parapluie garde en respect Mais le ciel est au chagrin Et s'il avait deux mains il chagrinerait Je marche inquiétée de me noyer dans l'orage Et je compte au passage les chauffards Qui ont le doigt dans le nez
Arrive remplit l'autocar J'y monte pour m'asseoir Mais reste debout C'est comme être cent milliards Sur la lune pour un soir À tire dans le cou Je regarde les aiguilles de mon temps J'ai une fille dans le sang Si j'arrive en retard elle va m'engueuler
Et ça sent la poussière le vent soulève la terre De chastes baisers Parce que je suis libre comme l'air Libre de faire demi-tour Je vais continuer Continuer
Et puis à la sortie J'ai plus de parapluie je suis stupétri M'apostrophe une jeune fille Une maille à la cheville belle elle me dit Pardon cher monsieur Est-ce à vous ceci? Je prends un air ébahi je m'écrie Ah! Mon parapluie!
Elle l'a trouvé par terre Comme un coeur presqu'ouvert Comme le mien pour ses yeux verts Pourquoi faut-il que le temps file? Et ça sent la poussière le vent soulève la terre De chastes baisers Parce que je suis libre comme l'air Libre de faire demi-tour Je vais continuer Continuer
Et comme un bandit de grand chemin Je continue l'air malin L'air de tout savoir Mais au fond je ne sais rien Enfin presque rien Une coche au-dessus d'une poire Mais c'est bien suffisant Pour aimer tendrement Et avoir une idée de ce qu'est la liberté
Et ça sent la poussière le vent embrasse la terre De chastes baisers Parce que je suis libre comme l'air Libre de faire demi-tour Je vais continuer Et ça sent la poussière le vent soulève la terre De chastes baisers Parce que je suis libre comme l'air Libre de faire demi-tour Je vais continuer Continuer Continuer Continuer