Fermeture de PMF : Catherine Delalande (sens commun) tire à boulets rouges sur les REP.

  • il y a 6 ans
Madame Delalande est de “Sens Commun”.
Sens commun, pour faire court, c’est très, très à droite. Refus des droits aux homosexuels; refus du droit du sol ; refus de la PMA; faire de la lutte contre la pornographie, de l’éducation sexuelle et affective des jeunes et de la réduction du nombre d’avortements une grande cause nationale, etc, etc.
Bref, la manif pour tous. Très à droite catholique. Pas de souci, nous vivons en démocratie. Mme Delalande a été élue en binôme avec Sébastien Lecornu. Lui n’est plus président du Conseil départemental de l’Eure de droit, mais c’est bien vers lui que tous se tournent pour les choix du départements. La démocratie représentative est respectée sur le papier…
En matière d’éducation, sens commun, c’est :

- le refus de la pédagogie (appelée par SC “pédagogisme”);
- plus d’autonomie pour les chefs d’établissements dans le recrutement [sauf qu’au moins l’État est censé recourir à des diplômés, chevronnés ou formés, inspectés, et qui devraient être placés au mieux selon les besoins);
- garantir la liberté pédagogique des établissements hors-contrat ;
la fin de la gratuité des frais d’inscription pour responsabiliser les parents (ce qui chassera les étudiants défavorisés, non ?);
et, et, et… répondre au mal-être des enseignants en revalorisant les salaires, notamment en ZEP, et en envoyant les enseignants les plus aguerris dans les zones sensibles, et non les jeunes enseignants sans expérience [mais alors, pourquoi fermer quand ce sont des professionnels “aguerris” qui y enseignent ? NDR].

A PMF, comme à Pablo Neruda, nous trouvons des équipes soudées, des enseignants chevronnés avec la conscience de leur mission.
Nombre de ces enseignants ont choisi d’aller enseigner en ce qui s’appelait auparavant des ZEP (Zones d’Éducation Prioritaire).
Aujourd’hui, cela s’appelle Réseau d’Éducation Prioritaire.
Le travail en réseau, avec les écoles, les équipements et les services publics de leur ville, est une autre richesse de ces établissements. Cela permet des résultats exemplaires, aux examens et dans la vie quotidienne des établissements. Malgré une population très défavorisée, avec des besoins spécifiques. Une présence de proximité pour l’insertion citoyenne dans la République.
Mais pour Catherine Delalande, il faut que Val-de-Reuil sorte du REP. Comme la Madeleine.
Catherine Delalande utilise un rapport du Cnesco, un rapport qui pointe les effets négatifs du REP dans certains territoires (l’Île-de-France, pour ne pas la nommer), où l’Éducation nationale peine à recruter des professeurs.
Je cite les extraits du rapport : “En effet, conçue à ses débuts pour être temporaire et ciblée massivement sur les établissements les plus défavorisés, l’éducation prioritaire a vu ses publics s’élargir au fil du temps : elle a ainsi perdu de son efficacité, les effets pervers sont venus contrebalancer progressivement les effets positifs de la politique, au point de conduire à des phénomènes que l’on peut définir en 2016 comme de la « discrimination négative ».
[…] “Temps d’enseignement plus courts, méthodes pédagogiques moins efficaces pour les apprentissages complexes, enseignants moins expérimentés, davantage de non-titulaires, climat scolaire moins favorable, entourages des pairs peu porteurs” […]
“Dans la durée, c’est bien l’inverse qui s’est produit par une montée en charge d’effets pervers qui ont compensé les effets positifs.”
Je rassure tout de suite Catherine Delalande : ce n’est pas le cas, ni à PMF, ni à Pablo Neruda. Ce sont de vrais professeurs chevronnés, des professionnels rompus à cet enseignement spécifique, et en lien avec les familles. Ils travaillent à rendre le climat scolaire favorable, ce qui se ressent sut le climat apaisé de la ville.
Nous ne sommes pas dans la situation de l'Île de France, où il est très difficile d’attirer des enseignants qui ont assez de points pour le refuser. Si ailleurs on recourt trop souvent à des professeurs débutants, et même à l’embauche de contractuels en faisant recours à Pôle emploi, ce n’est ni le cas à Pablo, ni à PMF.
Là, enseigner en REP est un choix des professeurs bien souvent.
Nous avons l’excellence des REP, et c’est ce réseau professionnel et chevronné qu’on assassine. Celui qui marche. Celui qui sait s’occuper d’élèves aux parcours parfois compliqués pour les accompagner dans la réussite scolaire.
Je ne vois là que pure idéologie de la part d’une conseillère qui défend le privé catholique, mais qui a en responsabilité d’élue les collèges publics et laïcs, et qui demande la fermeture de ces collèges publics.
Ces établissements qui devraient être montrés comme modèle sont fermés, tout le réseau REP, si utile va être abattu, au nom d’arguments fallacieux.
C’est le public contre le privé. Les plus pauvres face au mur de l’argent et la stigmatisation de leurs “quartiers”. Les riches et les pauvres. Les pauvres ne votent pas,en tous cas, pas pour eux, les élus votent la fermeture des collèges des pauvres.
Démagogie : 1 | justice : 0.

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