Complément d'enquête : Dans un kebab de Béziers, des menus "Kalach", "Famas" ou "M-16"

  • il y a 9 ans
A Béziers, un kebab proposait des menus "Kalach", "Famas" ou "M-16". Les policiers n'ont pas goûté la provocation. Extrait de "Délit de propagande", à voir jeudi 15 octobre 2015 dans "Complément d'enquête"

Dans une France où les attentats terroristes de janvier 2015, notamment, ont semé la psychose, police et justice ne plaisantent pas avec les provocateurs. Extrait de "Délit de propagande", à voir le 15 octobre 2015 dans "Complément d'enquête".

A Béziers, le 17 septembre, arrestation plutôt musclée au Toubib Burger, racontée par le frère du patron. Ce qui a amené les policiers dans cette sandwicherie halal ? Ses menus "Famas" (sandwich au steak), "Grenade" (hamburger), "M-16"...
Un sandwich de 47 cm avec ses munitions

Le produit phare du kebab, c'est le "Kalach", sandwich poulet-fromage ainsi nommé "parce qu'il tient bien dans la main. Les frites, c'était les balles, et la kalach le sandwich. C'était accrocheur... De nos jours, les gens aiment bien les noms d'armes... C'est plutôt commercial, pas comme si on était des fous d'armes", explique Jean-Claude Courmont. Les jeunes de Béziers ont été séduits par cet humour, mais pas les policiers...
Sur Facebook, la provocation va plus loin

Il faut dire que le patron du Toubib Burger se définit comme un islamiste radical. Alain Courmont fait l'objet d'une fiche S, comme pouvant porter atteinte à la sûreté de l'Etat. Le restaurateur a des antécécents : deux ans de prison pour détention d'armes. Sur Facebook, Abdellatif, de son nom musulman, publie des photos de ceintures d'explosifs et des vidéos de propagande. Selon l'enquête, il a consulté un site qui appelle au jihad.

"Un converti avec une barbe et un gros nez rouge"

Pour l'avocat d'Alain Courmont, rien dans cette dernière affaire qui justifie les poursuites. Tout au plus "une curiosité peut-être malsaine dans un climat extrêmement tendu, et qui dérange de la part d'un personnage atypique". "Si tous les terroristes étaient comme lui, poursuit l'avocat, on serait rassurés. Pour moi, Courmont, c'est plus un clown qu'un homme dangereux. Un converti qui a une barbe et un gros nez rouge au milieu du visage."

L'apologie du terrorisme est plus sévèrement punie si elle est faite sur internet, et la plaisanterie pourrait coûter à Alain Courmont sept ans de prison.

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