FranceLeaks : suspendre le Tafta, même combat pour Fillon, Mélenchon et Le Pen

  • il y a 9 ans
«Un message fort», «une réponse politique», c'est ce que réclament des élus après les révélations de WikiLeaks sur les écoutes des trois derniers présidents français par l’agence nationale de sécurité américaine (NSA) entre 2006 et 2012. Chez Les Républicains (LR) et au PS, au Front national comme au Parti communiste (PCF), plusieurs représentants politiques habituellement opposés sont pour une fois sur la même longueur d'onde. Ils recommandent tous au gouvernement de réagir vite et de freiner les négociations sur le Traité Transatlantique de commerce et d’investissement (Tafta).

François Fillon qui préconise de «suspendre les discussions sur l'accord transatlantique tant qu'il n'y a pas des engagements suffisamment clairs de la part des Etats-Unis sur cette question». Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, assure que «la Commission ne peut pas signer un accord s'il n'y a pas un nouveau départ dans le cadre des relations entre la France et les Etats-Unis».

Même constat du côté d'André Chassaigne. Le député PCF recommande de «stopper toutes ces négociations». «Avoir des débats et de la concertation dans de telles conditions est absolument inacceptables», estime le député. Et, ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon qui pourrait le contredire. «Les négociations du marché transatlantique doivent être interrompues», a exigé dès mercredi le député européen.

François de Rugy, président du Groupe écologiste à l’Assemblée, demande «que la négociation de l'accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Europe soit suspendue». Il appelle le gouvernement à formuler «une réponse politique» aux Etats-Unis.

Un avis que partage la députée du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen. L’élue FN préconise l'«arrêt immédiat des négociations pour le Traité transatlatique parce qu'on ne peut pas négocier avec de partenaires qui nous espionnent massivement».

Les négociations sur le Traité transatlantique se déroulent actuellement dans le plus grand secret entre la Commission européenne et les États-Unis. Un vote devait avoir lieu mercredi 10 juin dernier au Parlement européen. Il a été reporté en raison de la protestation grandissante que suscite ce projet.