En Chine, le Parti Communiste se réunit pour réformer l'économie

  • il y a 11 ans
La direction du Parti Communiste Chinois se réunit en session plénière à partir de ce samedi : un plenum de trois jours rassemblant plus de 200 membres de l‘élite communiste.

Il est organisé à huis clos dans un hôtel de Pékin pour lancer un nouveau volet de réformes économiques. C’est la troisième assemblée générale du Comité central du parti depuis le changement de dirigeant et l‘élection, il y a un an, de XI Jinping.

Rééquilibrer la croissance

L’objectif affiché est de rééquilibrer la croissance de la deuxième économie mondiale à long terme, en la rendant moins dépendante des exportations et des investissements dans les infrastructures. Autrement dit, assurer un développement plus durable de la Chine et plus équitable au niveau social. Un vrai défi selon cet analyste :

“Les défis qui les attendent sont assez impressionnants parce que, des réformes sérieuses, de grande ampleur, risqueraient de mettre à mal les intérêts des grandes entreprises appartenant à l’Etat et les intérêts des autorités locales”, explique Joseph Cheng, professeur de sciences politiques à l’Université de Hong Kong.

La hiérarchie géographique : handicap pour 300 millions de travailleurs venus des campagnes

Certains plaident, en effet, pour la mise en place de réformes ambitieuses visant notamment à réduire le fossé social instauré entre villes et campagnes. Une hiérarchie spatiale symbolisée par le “hukou”, un livret de résidence qui privilégie les urbains. Les 300 millons de paysans qui sont venus chercher du travail en ville sont ainsi privés d’accès aux services publics dans le domaine de la santé et de l‘éducation.

“Le gouvernement devrait nous donner des subventions pour acheter des graines, pour nous aider lorsque l’on subit la sécheresse, parce que ce n’est vraiment pas facile pour nous. Si vous comparez la campagne à la ville, il y a une énorme différence. On a besoin de subventions pour avoir de meilleures récoltes”, estime Shu Xiaodong, un agriculteur de 23 ans.

Lutter contre la pollution et la corruption

Car la croissance à deux chiffres n’est plus la panacée. Le développement tous azimuts a eu de nombreux effets pervers comme l’extension de la pollution ou de la corruption.
Pour les combattre, il faudrait d’abord venir à bout de l’inertie structurelle du régime.

“Les dirigeants semblent désireux de maintenir un certain équilibre politique en apaisant la gauche et la droite sans pour autant être déterminés à lancer des réformes politiques d’envergure, du moins, pas pour l’instant”, ajoute Joseph Cheng, professeur de sciences politiques à l’Université de Hong Kong.

D’après les analystes, la nouvelle équipe dirigeante devrait d’abord consolider son pouvoir et son assise au sein du parti avant d’entreprendre des réformes plus ambitieuses.

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