Il y avait peut-être cent ans qu'elle était là ou peut-être juste un instant. Le vent de la nuit lui caressait le visage.
Je ne saurais vous dire où était son pays Où était sa maison. Si elle était femme de marin, de paysan, d'exilé ou d'émigrant. Si elle avait franchi la mer, une montagne ou l'océan.
La terre semblait être derrière elle.
En la voyant marcher On pouvait imaginer qu'elle la portait toute seule sur ses épaules.
Allez donc savoir ce qu'elle s'en allait chercher Ce qu'elle aurait tant aimé entendre cette nuit-là.
La nuit les regards des hommes s'éteignent un peu. On dit que la lumière est à l'intérieur. Dans un village, au fond d'un port, en haut d'une montagne, un phare dans l'océan, ou bien une étoile dans le ciel.
A chaque chant elle accordait son âme, elle accordait ses pas.
Elle disait qu'elle voulait apprendre le chemin Jusqu'aux plus beaux signaux du monde Jusqu'à la beauté qui unit les hommes, les peuples
Son rêve elle l'écrivait de quatre mots... L'unité qui rassemble, La diversité qui enrichit.
Dans chaque chant du monde elle voulait graver une alliance, une reconnaissance De chaque langue elle voulait apprendre la part d'altérité, d'intelligence, d'humanité.
Elle disait que c'était cela la plus belle promesse d'avenir, de paix, de richesse du monde.
Un jour le poète a écrit pour elle... L'homme n'est ni grand ni petit Il a la taille de ce qu'il sait aimer et respecter.
Elle, elle répondait que toute la vie il fallait apprendre à être l'invité de l'autre, l'invité du monde, que c'était cela l'hospitalité.